RENAULT mise sur la Chine

10/01/2012 - 08:42 - Option Finance

(AOF) - Renault espère recevoir ce mois-ci l'autorisation des régulateurs chinois pour débuter la production de véhicules en Chine, a déclaré lundi Carlos Ghosn, le PDG de Renault-Nissan. Le dirigeant estime que le constructeur automobile produira des véhicules en Chine " probablement entre 2014 et 2016 " avec son partenaire local Dongfeng. " Renault vend déjà des voitures en Chine, mais en nombre limité. Maintenant, Renault, pour jouer un rôle plus important dans ce pays, doit y produire ", a déclaré le dirigeant.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Renault est le cinquième constructeur automobile mondial suite à son alliance avec Nissan et le deuxième en France ; - Le groupe accélère son développement dans le low-cost pour gagner des parts de marché, avec notamment un 4[-98]ž4 sous sa marque roumaine Dacia ; - L'alliance Renault-Nissan devrait dégager 2 milliards d'euros de synergies supplémentaires d'ici à 2015, répartis à parts égales entre le Français et le Japonais ; - Le duo Renault-Nissan et l'allemand Daimler ont échangé 3% de leur capital. Dans la course à la consolidation, le trio ainsi formé devance General Motors et réduit l'écart par rapport aux deux leaders, Volkswagen et Toyota ; - Renault se positionne dans les pays asiatiques. Il va doubler ses capacités de production en Corée du sud au travers de sa filiale Renault Samsung Motors. Le marché automobile coréen est très prometteur ; - La cession en octobre 2010 de plus de la moitié de la participation dans Volvo AB a été bien accueillie. Cette opération permet à Renault de réduire son endettement et au marché de revaloriser les autres participations du groupe (44% dans Nissan et 25% dans le Russe AvotVaz).

Les points faibles de la valeur

- Le faux scandale d'espionnage industriel, qui a révélé que les cadres mis en cause dans cette affaire avaient été licenciés sans preuve, a terni l'image de la direction ; - La démission, suite à cette affaire, de Patrick Pélata, numéro 2 du groupe et l'un des artisans du plan stratégique à 3 ans " Drive the change " dévoilé en février 2011, est un coup dur pour le constructeur ; - L'absence de nouveaux modèles en 2011 pèse sur les performances en Europe, notamment en France ; - Renault, partenaire de Nissan, est l'un des groupes français qui risque d'être le plus directement impacté par le drame japonais ; - Le projet de voitures électriques est un pari audacieux qui contraste avec l'approche prudente des autres constructeurs. Le groupe y a investi 4 milliards d'euros avec l'objectif de vendre 1,5 million d'unités 100% électriques d'ici 2016.

Comment suivre la valeur

- Les performances du groupe sont étroitement liées aux évolutions du marché automobile européen, et donc à la conjoncture économique. Renault est une valeur cyclique ; - La gamme de Renault devrait être plus fournie à partir de 2012 avec plusieurs lancements prévus ; - La principale priorité du constructeur est d'atteindre un free cash flow positif avec une augmentation des parts de marché dans ses principaux marchés ; - Le nouveau numéro 2 du groupe, Carlos Tavares, devra notamment s'assurer du bon déroulement du plan " Drive the change " qui peut constituer un catalyseur pour la valeur ; - Sur le long terme, le projet de voitures électriques et l'élargissement de l'alliance Nissan-Renault seront les catalyseurs du titre. Le constructeur ambitionne de devenir leader sur le segment des véhicules n'émettant pas de CO[-3]ý. Le groupe développe avec Nissan un projet de voitures électriques. En sautant l'étape de l'hybride pour passer directement au tout-électrique, Renault veut prendre de court ses concurrents ; - Renault n'exclut pas de renforcer sa participation dans le Russe AvotVaz ; - Le programme de cessions immobilières est à suivre car il aura un impact sur la flexibilité financière du groupe.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobiles - Constructeurs

Les perspectives sont très moroses pour l'automobile mondiale. Moody's estime que l'affaiblissement des fondamentaux macroéconomiques devrait entraîner une diminution de la demande mondiale de véhicules au cours des douze à dix-huit prochains mois. L'agence de notation a donc revu à la baisse ses prévisions de croissance du marché pour 2011 (à 3,5% contre 5% auparavant). Même dans les pays émergents, qui continuent d'offrir de grandes opportunités sur le long-terme, la croissance a ralenti : elle ne s'est élevée qu'à 3,5% en Chine sur les six premiers mois de 2011, contre un bond de 32% en 2010. A une demande atone s'ajoute une autre difficulté pour les constructeurs : la hausse du coût des matières premières. Fin juillet, PSA et Renault prévoyaient un surcoût de respectivement 700 et 600 MEUR pour l'ensemble de l'année 2011. Selon Moody's, les marges des constructeurs pourraient baisser de 1 à 1,5% par rapport à 2010 s'ils n'adoptent pas de nouvelles mesures de réduction des coûts. FTB/ACT/