ACCOR : Colony pousse pour une scission murs/exploitation

16/01/2012 - 09:36 - Option Finance

(AOF) - Sébastien Bazin, directeur général Europe de Colony Capital et actionnaire principal d'Accor de concert avec Eurazeo, a proposé au conseil d'administration du groupe hôtelier la séparation entre le parc immobilier hôtelier et l'exploitation, affirme " Les Echos ". L'objectif d'une telle scission serait de faire ressortir la valeur du groupe non perçue par le marché. Le quotidien évoque une valeur des " murs " est de l'ordre de 3,7 milliards d'euros, à comparer à une valorisation boursière de 4,7 milliards à la clôture vendredi. Le PDG Denis Hennequin s'est posé sans ambiguïté en garant de l'unicité du groupe devant les représentants du personnel. Grâce à cette information, l'action Accor progresse aujourd'hui de 1,3% à 21 euros.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Accor est le leader européen de l'hôtellerie. Du luxe à l'économique, en passant par les haut et milieu de gamme, Accor couvre tous les segments du marché ; - Accor est désormais un pure player de l'hôtellerie après les cessions d'actifs non stratégiques, la scission du groupe et la cotation de la branche services pré-payés (Edenred) en juillet 2010 ; - La refonte des marques économiques sous l'enseigne Ibis, annoncée en septembre 2011, renforce la crédibilité du programme de développement d'Accor. Cela va aussi donner plus de visibilité à cette marque ; - La stratégie de gestion des actifs immobiliers, appelée " asset right ", démarque le groupe de ses concurrents. D'ici 2015, 80% des hôtels du groupe seront gérés en contrat de management ou en franchise, un vrai changement de modèle économique ; - Le nouvel homme fort d'Accor, Denis Hennequin, est un expert de la franchise. Il réussit à imposer une nouvelle dynamique de croissance au groupe.

Les points faibles de la valeur

- La refonte des marques économiques aboutit à une rénovation vaste et coûteuse qui a été accueillie très froidement par les investisseurs ; - Le segment " économique " est de plus en plus concurrentiel ; - L'hôtellerie moyen de gamme pâtit de retours sur investissement médiocres et est très consommatrice de capital ; - En période de crise économique, les haut et milieu de gamme, où Accor réalise 58% de son chiffre d'affaires, sont les segments les plus touchés ; - Le groupe est peu diversifié géographiquement et tire plus de 70% de ses revenus de l'Europe (France incluse) ; - Le groupe peine à convaincre la communauté financière de sa capacité à créer de la valeur ; - Le plan Ariane 2015, qui vise à faire d'Accor le troisième groupe hôtelier mondial, est jugé très ambitieux.

Comment suivre la valeur

- L'hôtellerie est une activité cyclique. Très présent en Europe, Accor est particulièrement sensible à la conjoncture européenne ; - Les indices sectoriels à suivre sont le taux d'occupation des hôtels et le RevPar, revenu par chambre disponible ; - Le recentrage du groupe permet de mieux le valoriser en Bourse ; - Bien que déjà opéable, Accor l'est encore plus après le recentrage sur l'hôtellerie. Le groupe peut intéresser un concurrent qui souhaiterait se renforcer en Europe sur le milieu de gamme et sur l'hôtellerie économique, où Accor est leader ; - La remise à plat du milieu de gamme restera un chantier clé à surveiller à terme.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Hotellerie et loisirs

Les formules "club" tout compris séduisent de plus en plus les voyageurs dans un contexte de crise. En effet, elles permettent d'organiser son séjour et de payer quasiment tous les frais avant même le départ, ce qui évite les mauvaises surprises. Le pionnier, le Club Med, est aujourd'hui positionné sur le haut de gamme. Le segment du moyen de gamme est très convoité et la concurrence est vive entre les divers tour-opérateurs. Look Voyages réalise 75% de ses ventes dans ses 34 clubs Lookéa, qui sont des hôtels indépendants de 150 à 200 chambres. Les propres équipes du groupe sont chargées de l'animation. Quant à Thomas Cook France, il commercialise 72 hôtels formule club à travers 27 clubs Eldorador, qui constituent sa marque la plus haut de gamme, 15 Thomas Cook Villages, 20 clubs Aquatour et 10 clubs Jumbo, positionnés sur l'entrée de gamme. L'objectif de Thomas Cook France est de détenir une centaine de clubs dans les deux ans. Pour les tour-opérateurs, ces formules présentent l'avantage d'offrir des marges plus élevées. FTB/ACT/