OFI analyse les conséquences des dégradations européennes

17/01/2012 - 16:41 - Option Finance

(AOF / Funds) - " Standard & Poor's a abaissé la note de neuf pays de la zone euro. L'ensemble des " negative watch " a été retiré, et remplacé par un " negative outlook " ce qui veut dire qu'un nouveau changement de note ne devrait pas intervenir avant un an ou deux pour les pays " investment grade " et un an pour ceux dans la catégorie spéculative, alors que le " negative watch " fait référence à un risque de changement à un horizon 3 à 6 mois ". " Ces dégradations étaient largement attendues, S&P ayant communiqué depuis de nombreux mois sur ce risque, les prix de marché se sont donc ajustés en conséquence bien avant la publication officielle. A priori cela n'aura pas d'implication sur l'éligibilité de ces dettes en collatéral auprès de la BCE puisque toutes les références aux ratings ont disparu pour les souverains ". En revanche, " l'ensemble des émetteurs lié à la puissance publique devrait subir un affaiblissement plus ou moins marqué de leur notation selon l'intensité de leur lien et de leur niveau de levier financier ou opérationnel ". Par ailleurs, il y aura " des conséquences sur les investisseurs institutionnels, en particulier en terme d'impact sur le niveau de capital réglementaire requis (Bâle III et Solvency II) A court terme, " le coût en capital pourrait apparaitre faible pour les assureurs et assimilés en ce qui concerne l'emprunt de l'Etat français : la pondération étant fixée à zéro, comme pour tous les Etats de l'espace économique européen( Solvabilité2). En revanche, les effets secondaires seront particulièrement pénalisants pour tous les autres émetteurs subissant les effets de la baisse de rating de la France et ne bénéficiant pas de l'avantage étatique de la réglementation. Cet effet négatif se matérialisera au niveau du calcul du risque de marché pour les composantes spread, taux et concentration ". Enfin, ces dégradations pourraient entrainer des difficultés de financement supplémentaires pour les institutions bancaires, notamment et la perte du AAA du FESF. Enfin, l'Allemagne, de par les différents mécanismes de solidarité sera progressivement contaminée. Au final, " la baisse du rating de la France et des autres émetteurs souverains a des effets matériels relativement importants qui seront échelonnés dans le temps. Pour les souverains le renchérissement du coût de la dette est déjà en grande partie dans les prix, et le mécanisme de refinancement des banques auprès de la BCE doit pouvoir limiter une dégradation supplémentaire. Pour les établissements proches des Etats (utilities) l'accès au financement sera plus compliqué auprès des banques, et sans doute plus couteux via le marché ". AUT/ALO