PUBLICIS rachète l'agence numérique française Mediagong

18/01/2012 - 08:17 - Option Finance

(AOF) - Publicis Groupe a annoncé l'acquisition de Mediagong, l'une des principales agences digitales indépendantes françaises. Le groupe de communication n'a pas dévoilé les détails financiers de la transaction. Fondée en 2002, Mediagong emploie une cinquantaine de professionnels de la communication qui conçoivent aussi bien des dispositifs digitaux innovants que des campagnes interactives. " L'entreprise connaît une forte croissance (plus de 25% sur 2011) et a été remarquée pour la qualité de ses campagnes ludiques, frappantes et très interactives ", a précisé Publicis. Les domaines d'expertise de Mediagong sont multiples et comprennent le conseil en stratégie digitale et communautaire, les médias sociaux, la conception de brand content, l'advergaming et le mobile. L'agence est particulièrement présente dans les domaines de l'alimentaire, de la beauté et du luxe, ainsi que dans la grande distribution et les services financiers. Accor hôtels, Bel, Crédit Agricole, Danone, Dessange International et Lindt notamment lui font confiance. Mediagong sera intégrée au Groupe Leo Burnett France, mais conservera son nom actuel. Elle continuera d'opérer sous la direction de ses trois co-fondateurs, Guillaume de la Brosse, David Oks et Olivier Zetlers, qui prendront le titre de Directeur Généraux Délégués de Mediagong. Ils seront sous la direction de Jean-Paul Brunier, Président du Groupe Leo Burnett France.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Publicis est le champion de la rentabilité, avec une marge opérationnelle de plus de 15%, inégalée dans la profession, et un objectif de 18% à terme ; - La qualité et la vision stratégique du management du groupe sont reconnues ; - Les rachats de Digitas et de Razorfish lui ont permis de devenir le numéro un mondial de la communication interactive, seul segment en croissance dans le marché publicitaire. Le groupe y réalise désormais près de 30% de son chiffre d'affaires ; - La forte exposition au digital, aux pays émergents (23% du chiffre d'affaires), notamment la Chine et le Brésil, et aux services (SAMS) permet à Publicis d'amortir les effets de la crise et les incertitudes sur la reprise du marché publicitaire dans les pays matures ; - Le groupe pense pouvoir rester dans le top 2 des sociétés les plus dynamiques en termes de NNB (net new businesses) ; - Grâce à son accord avec Dentsu (numéro un japonais du secteur), Publicis s'est ouvert des opportunités intéressantes au Japon, le deuxième marché mondial publicitaire (derrière les Etats-Unis) ; - La structure financière de Publicis est saine et lui permet de saisir de nouvelles opportunités de croissance externe de taille significative même si les cibles sont de plus en plus rares. Ipsos est souvent citée par les analystes.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe, qui réalise plus de 40% de son revenu en Amérique du Nord, est dépendant du rythme de la reprise économique outre-Atlantique et est très exposé aux variations du dollar ; - Avec son accord avec Dentsu, Publicis est exposé aux conséquences économiques du séisme au Japon en mars 2011 ; - La question de la succession de Maurice Lévy, président du directoire, est source d'incertitude. Il devait initialement passer le relais fin 2011 mais a repoussé cette échéance.

Comment suivre la valeur

- Le groupe est dépendant de l'évolution du marché mondial de la publicité, lui-même sensible à la conjoncture économique ; - A noter que le poste revenu est plus significatif que le poste chiffre d'affaires dans le secteur de la publicité. Les analystes surveillent particulièrement le niveau de croissance interne ; - Le cours du dollar est une donnée sensible à surveiller puisque Publicis est réactif à son évolution ; - A suivre également, la politique de croissance externe dans les pays émergents. Le groupe souhaite mener une politique plus agressive en Chine.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Publicité

Carat (groupe Aegis) prévoit désormais que la croissance du marché publicitaire français sera limitée à 2,6% en 2011 (contre +2,9% auparavant), du fait de la crise actuelle. Les experts constatent déjà un léger ralentissement de la part des annonceurs de la grande consommation (alimentation, entretien, grande distribution) pour le troisième trimestre. Cependant, ils ne s'attendent pas à un gel des budgets comme en 2009. Sur le plan mondial, l'agence média a revu ses prévisions à la baisse pour 2011 et 2012. Elle table désormais sur une croissance de 5% du marché publicitaire en 2011 et de 6% en 2012 (contre respectivement 5,7% et 6,2% précédemment). Cette révision s'explique par l'état de l'économie mondiale, les catastrophes naturelles et une instabilité politique dans certaines régions du monde. En 2012, de grands évènements devraient soutenir le marché publicitaire mondial : les Jeux olympiques, le championnat européen de football et les élections présidentielles américaines. FTB/ACT/