Natixis analyse les conséquences de la dégradation de la note française

18/01/2012 - 12:55 - Option Finance

(AOF / Funds) - De manière générale, Natixis considère qu'" à la différence des précédentes décisions, c'est le coeur de la zone euro qui a été impacté vendredi " par la dégradation collective. " Le point à souligner est que pour tous les pays de la zone euro, à l'exception de l'Allemagne, les notes de Standard&Poor's (S&P) ont été assorties d'une perspective négative, préalable à une possible dégradation à moyen terme. Au final, seule l'Allemagne a été épargnée ". Malgré cela, " cet événement doit être relativisé. Il avait déjà été évoqué respectivement par les agences S&P et Moody's au début du mois de décembre. Contrairement aux rumeurs, la France est loin d'un risque avéré de faillite et ses conditions de financement restent tout à fait raisonnables. Le taux d'intérêt sur les obligations d'États à 10 ans oscille entre 3 et 3,5 %, ce qui reste historiquement à des niveaux très bas. Cette décision était largement anticipée sur les marchés ". Autrement dit, " la dégradation annoncée par S&P et les explications sur les perspectives négatives mettent en lumière les interrogations sur la croissance française à un horizon de 3 à 4 ans et sur la façon dont les futurs gouvernements devront la relancer. L'annonce de S&P démontre la nécessité d'une plus grande transparence du scénario adopté par le gouvernement pour la France à l'horizon 2016. Les investisseurs seront davantage attentifs à la situation budgétaire française à moyen terme, obligeant ainsi le gouvernement à être plus vigilant dès maintenant ". [-73]· cet égard, " le changement de scénario économique nécessite une adaptation du discours des candidats, qui ne pourront ignorer cette nouvelle notation et ses implications. Ils devront certainement revoir le profil budgétaire de leur programme à l'aune de ce scénario de croissance plus réduite. Si la probabilité de retrouver la notation AAA est réduite à moyen terme, le risque d'un abaissement supplémentaire en cas de dégradation macroéconomique est quant à lui bien réel. Il n'y a pas d'ambigüité là-dessus. Le curseur du débat politique se placera donc à ce niveau ", conclut Natixis. AUT/ALO