LVMH : la société auvergnate Sofama reprend l'atelier Lejaby

01/02/2012 - 15:17 - Option Finance

(AOF) - La société auvergnate Sofama s'apprête à reprendre la société Lejaby tout en gardant ses 93 salariés, a annoncé Laurent Wauquiez. Vincent Rabérin, qui dirige la société, est " quelqu'un de chez nous ", a déclaré le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Avant de faire une telle offre cette entreprise avait besoin d'obtenir les débouchés correspondants et s'est rapprochée de Louis Vuitton, indique LVMH dans un communiqué. " Les qualifications du personnel d'Yssingeaux autorisent en effet une formation au travail des pièces de textile et de cuir livrées par ce fournisseur, en ligne avec les critères de haute qualité du groupe LVMH ", précise le groupe. " Afin de permettre à ce fournisseur de Louis Vuitton de proposer une solution de reprise crédible et solide de cette activité, et compte-tenu de l'expansion de ses activités de maroquinerie, LVMH a décidé de lui allouer, au cas où sa proposition aboutirait, un plan de charge de plusieurs années assurant le maintien des emplois sur place, à travers sa filiale Louis Vuitton ".

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- En tant que leader mondial du luxe, LVMH bénéficie de positions concurrentielles extrêmement solides à travers le monde et de marques fortes, comme Louis Vuitton, Dior, Givenchy et Guerlain ; - Les moyens importants dont dispose le groupe lui permettent de soutenir ses marques fortes, en particulier Louis Vuitton, qui a bénéficié, en pleine crise, d'un taux de croissance et d'une rentabilité exceptionnels ; - Avec le rachat de Bulgari début 2011, LVMH renforce nettement sa présence sur le segment " hard luxury " en doublant de taille et en s'offrant une marque emblématique sur la joaillerie. Le groupe va renforcer son réseau de distribution ainsi que son pouvoir de négociation face aux grossistes. Il distance ainsi Richemont et Swatch ; - Le dynamisme de la zone Asie soutient la croissance. La Grande Chine (Chine Continentale, Hong Kong et Macao) représente près de 15% du CA du groupe ; - LVMH cherche à contrôler étroitement ses canaux de distribution ; - Le cash-flow disponible a très fortement progressé grâce à une gestion rigoureuse des stocks et à des investissements ciblés. Cette évolution permet au groupe de sensiblement améliorer son taux d'endettement (environ 20%).

Les points faibles de la valeur

- De nombreux investisseurs jugent que la valeur est trop chère après sa performance en 2009 et 2010. Elle fait d'ailleurs partie des valeurs du CAC 40 limitant le mieux ses pertes depuis début 2011 ; - L'activité du groupe devrait pâtir cette année de la situation au Japon (9% du CA et 14% avec les touristes japonais) ; - Les activités vins & spiritueux et montres & joaillerie sont des activités très sensibles à la dégradation de la conjoncture ; - La reconquête des parts de marché perdues en horlogerie par Bulgari est un défi qui prendra du temps ; - Après la prise de participation dans Hermès, le risque serait, selon certains analystes, d'une poursuite des acquisitions vers des cibles faisant moins de sens stratégiquement ; - Les performances du pôle Mode & Maroquinerie reposent en grande majorité sur sa marque pilier Louis Vuitton.

Comment suivre la valeur

- En tant que leader de son secteur, la valeur se traite avec une prime en Bourse ; - LVMH réalise près de 40% de ses ventes en dollar et devises assimilées contre 10% seulement en yen et 30% en euro. C'est l'une des valeurs qui bénéficie le plus de la remontée du dollar ; - Son activité est liée à l'évolution des flux touristiques, car une part conséquente de son activité est réalisée par les achats de touristes ; - Les ventes étant traditionnellement élevées durant la période de Noël, les résultats de fin d'année sont très suivis ; - La valeur est considérée comme l'un des meilleurs véhicules cotés pour profiter de la croissance chinoise ; - LVMH a créé la surprise à l'automne 2010 en s'invitant au capital d'Hermès et en devenant ainsi le deuxième actionnaire du groupe familial (21,4% à mi-2011). Il s'agit d'une opération stratégique. Car réussir à faire d'une autre de ses marques aujourd'hui en portefeuille (Céline, Fendi, Loewe) un deuxième Louis Vuitton est un challenge difficile même pour le leader du secteur. Hermès, en revanche, offre un positionnement " à part " dans l'univers du luxe et une croissance insolente ; - Il est difficile de savoir si LVMH prendra le contrôle d'Hermès. Hermès a toujours clamé sa volonté d'indépendance et a obtenu, mi-septembre 2011, l'autorisation de créer un holding familial majoritaire regroupant 50,2% du capital sans avoir à lancer d'OPA ; - Cette opération et celle sur Bulgari relancent également les grandes manoeuvres dans le secteur du luxe ; - La question de la succession d'Yves Carcelle, âgé de 63 ans, à la tête de Louis Vuitton représente un point sensible. Il est perçu comme le principal artisan de l'exceptionnel succès de cette entité qu'il dirige depuis 1990 et qui représente environ 30% du CA de LVMH et plus de la moitié du résultat opérationnel. Son successeur, Jordis Constans, va progressivement prendre les rênes de cette entité dont il ne sera à la tête qu'en 2013. Les analystes jugent donc les risques de transition limités.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Luxe et cosmétiques

Pour pouvoir peser davantage dans les décisions au niveau européen, les acteurs du luxe ont choisi d'ouvrir les frontières et de recruter de nouveaux participants au sein de leurs instances représentatives. Ainsi, le Comité Colbert, qui représente non seulement les grands groupes français comme LVMH, mais aussi un grand nombre de PME, s'est ouvert à des entreprises européennes : deux maisons de luxe allemandes, une hongroise et une tchèque. Le Comité Colbert a également invité d'autres instances européennes à le rejoindre au sein de l'alliance Eccia, "European, Cultural and Creative Industries Alliance". Ces décisions interviennent alors que des menaces pèsent sur l'avenir de la distribution sélective. Les maisons de luxe souhaitent une harmonisation des règles juridiques et fiscales sur le commerce en ligne. Elles aimeraient également davantage de réciprocité commerciale avec certains pays, comme l'Inde ou le Brésil, où des barrières douanières parfois très élevées existent. FTB/ACT/