VINCI veut faire aussi bien cette année qu'en 2011

08/02/2012 - 09:59 - Option Finance

(AOF) - Vinci a réalisé en 2011 un résultat net en hausse de 7,2% à 1,904 milliard d'euros. Le résultat opérationnel sur activité (ROPA) est en croissance de 6,6%. Il s'établit à près de 3,7 milliards d'euros et représente 9,9% du chiffre d'affaires. Dans le contracting, le taux de marge ROPA / chiffre d'affaires s'établit à 4,6% en 2011, à comparer à 4,5% en 2010. Le chiffre d'affaires consolidé s'établit à près de 37 milliards d'euros, en progression d'environ 11% conséquence d'une croissance organique soutenue (+6,4%), particulièrement dans les métiers du contracting et de l'impact de Cegelec. Le chiffre d'affaires des concessions progresse de 3,9%, grâce à l'évolution positive des recettes de Vinci Autoroutes malgré un tassement du trafic, et de Vinci Airports, qui intègre la concession des aéroports du Grand Ouest. Plus de 36% du chiffre d'affaires total a été réalisé hors de France en 2011 (42% dans le contracting). Sa dette nette a baissé l'an dernier de 3,6% à 12,59 milliards. Vinci a augmenté de 6% son dividende annuel à 1,77 euro par action. Le groupe aborde l'année 2012 avec un carnet de commandes dans le contracting de 30,6 milliards d'euros, son plus haut niveau historique (en hausse de 18% par rapport au 31 décembre 2010). Les perspectives de croissance économique étant plus incertaines en Europe, les prises de commandes dans certains segments ou certaines zones géographiques pourraient connaître un ralentissement dans le courant de l'année. De leur côté, les recettes de péage sur les autoroutes devraient légèrement progresser. Dans ce contexte, tout en envisageant au minimum une stabilisation de son activité en 2012, le groupe reste confiant et se fixe l'objectif de maintenir ses taux de marges opérationnelles par rapport aux bons niveaux atteints en 2011.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Vinci est le leader mondial du BTP et des concessions, deux métiers complémentaires : la concession d'autoroutes (60% du résultat opérationnel) dépend très peu des cycles économiques et compense en grande partie la cyclicité de l'activité de construction ; - Avec ASF, Cofiroute et Escota, Vinci est le plus grand acteur français sur le marché autoroutier. Il contrôle près de la moitié du réseau français. En plus des autoroutes, Vinci est présent dans les parkings, les aéroports et les tunnels ; - La concession d'autoroutes nécessite de lourds investissements au départ, mais offre une excellente visibilité par la suite. La concession est accordée par l'Etat pour de très longues durées, proches de trente ans. Les augmentations de tarifs sont calculées par des formules liées à l'inflation ; - Cette activité génère un important cash flow. Elle est également très rentable et environ 10 fois supérieure à celle des métiers de travaux du groupe. Le développement de l'automatisation des péages permet d'améliorer encore la rentabilité ; - Le groupe bénéficie d'une bonne visibilité pour 2011 sur la base d'un carnet de commandes de l'ordre de 11 mois d'activité hors contrat LGV Tours-Bordeaux ; - Vinci a conclu mi-juin le contrat de concession de la ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux avec Réseau Ferré de France. Il s'agit d'un projet d'une importance jamais égalée tant en termes de volumes (travaux de 6 MdEUR, 19 viaducs, 7 tranchées couvertes) ; - Vinci a pleinement adapté son modèle opérationnel aux exigences nouvelles du marché, de plus en plus demandeur de solutions intégrées, tous corps d'état. Le groupe peut gérer toutes les phases du projet : l'amont (conception, programmation et financement), l'équipement puis l'exploitation de l'ouvrage ; ce modèle opérationnel permet à Vinci de s'imposer comme partenaire privilégié des autorités publiques ; - L'annonce de l'entrée dans le capital de Vinci du fonds souverain Qatari Diar est positive : le groupe commence ainsi à structurer son capital jusqu'alors très ouvert.

Les points faibles de la valeur

- Les différents plans de relance dans les pays développés sont d'une manière générale plus lents que prévu à mettre en oeuvre ; - La branche construction dégage une rentabilité très faible ; - Malgré une politique de réduction de la dette, la structure financière reste tendue ; - Vinci est encore très présent en France ce qui limite le bénéfice qu'il peut tirer du développement dans les pays émergents ; - La hausse du prix de l'essence et la tendance à la diminution de la mobilité des vacanciers une fois sur leur lieu de séjour ont malgré tout un impact sur le trafic autoroutier.

Comment suivre la valeur

- La valeur est défensive, du fait de l'activité Concessions, et est aussi considérée comme protectrice contre l'inflation en raison de l'indexation des tarifs des péages à l'inflation ; - L'activité Construction du groupe est étroitement liée à la conjoncture économique et au niveau des taux d'intérêt ; - La dynamique de l'activité Concessions s'inscrit, elle, dans le long terme. En partie axés sur les infrastructures, les plans de relance économique lancés dans les différents pays où intervient Vinci devraient contribuer à stimuler l'activité à plus long terme ; - Le chiffre d'affaires de la branche Concession dépend de la croissance du trafic de véhicules, notamment de celle des poids lourds, plus sensible aux cycles économiques ; - Le carnet de commandes est à surveiller car un niveau élevé rassure sur l'activité future du groupe ; - La stratégie d'internationalisation du groupe est également à suivre, notamment dans les pays émergents.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - BTP

La Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) est pessimiste pour les mois à venir. Elle estime que le nombre de logements neufs commercialisés pourrait passer sous la barre des 100 000 en 2011, contre 115 000 en 2010 et 106 000 en 2009. Quant à la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), elle craint que le relèvement de la TVA à 5,5% sur les travaux d'entretien-amélioration pénalise l'activité du secteur. Selon la Capeb, le relèvement de ce taux dans le bâtiment entraînerait une perte de chiffre d'affaires de 4,8 MdEUR et la disparition de 40 000 emplois. A cela s'ajoutent d'autres menaces : l'alourdissement de la taxation des plus-values immobilières des résidences secondaires et des logements locatifs, et la réduction du crédit d'impôt-développement durable pour les résidences principales. La confédération confirme pour le moment la prévision d'une progression de l'activité de 2,9% en 2011, revue à la hausse en juillet. Elle ferait suite à un recul de 2,5% en 2010. FTB/ACT/