SUEZ ENVIRONNEMENT : l'Australie pèse sur les comptes 2011

08/02/2012 - 10:23 - Option Finance

(AOF) - Suez Environnement a réalisé en 2011 un résultat net de 323 millions d'euros, pénalisé par les difficultés rencontrées sur le chantier de l'usine de dessalement de Melbourne. Hors impact de Melbourne, le résultat net ressort à 560 millions. Le résultat opérationnel courant s'établit à 1,039 milliard, en croissance brute de 1,4% et de 1,7% à changes constants. Il s'établirait à 1,301 milliard hors impact de Melbourne, en hausse de 29,1%. Le Résultat Brut d'Exploitation (RBE) s'élève à 2,513 milliards, en croissance brute de 7,4% et de 7,6% à changes constants, supérieure à la croissance du chiffre d'affaires. Le RBE progresse dans les segments Eau et Déchets en Europe (respectivement de 16,7% et 5,5%) et est impacté, dans le segment International (-13,9%) par les coûts additionnels de construction de l'usine de dessalement de Melbourne. La marge RBE du groupe est en légère amélioration à 16,9%. Suez Environnement affiche au 31 décembre 2011 un chiffre d'affaires de 14,83 milliards d'euro en variation brute de 6,9% A changes constants, le chiffre d'affaires est également en croissance de 6,9%. Le groupe a prévu le versement d'un dividende de 0,65 euro par action au titre de l'exercice 2011. Pour l'exercice en cours, le dividende sera au moins équivalent. Concernant ses perspectives, Suez Environnement vise un chiffre d'affaires et un RBE 2012 supérieurs ou égaux à ceux de 2011 à changes constants avec un programme COMPASS porté à 360 millions pour 2010-12. Le RBE 2013 devrait dépasser le 2,7 milliards d'euros à changes constants.

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Les points forts de la valeur

- Suez Environnement est le numéro deux mondial des services à l'environnement ; - Le groupe bénéficie de trois grands moteurs de croissance : l'accroissement de la population mondiale et de l'urbanisation, la nécessité de gérer les impacts sur l'environnement, et enfin le renforcement des réglementations ; - La grande part du chiffre d'affaires réalisée auprès des collectivités locales ou des Etats à travers des contrats à long-terme confère au groupe une bonne visibilité sur son activité ; - Le modèle de gestion déléguée qui est celui de Suez Environnement (et de Veolia) devrait fortement se développer, les opérateurs privés fournissant en eau moins de 10% de la population mondiale (contre 65% en France). Ce modèle est moins coûteux pour les clients que celui de la régie ; - Au contraire de son concurrent Veolia, l'entreprise n'a pas mené de coûteuses acquisitions en haut de cycle, et se trouve donc moins fragilisée ; - Le groupe bénéficie d'une situation capitalistique stable avec un actionnaire de référence, GDF Suez, qui détient 35% du capital.

Les points faibles de la valeur

- Les investisseurs boudent toujours le secteur, inquiets notamment de la pression tarifaire des autorités publiques en Europe et des conséquences règlementaires de Fukushima ; - La crise a mis en évidence la forte exposition d'une partie des activités de Suez Environnement aux cycles économiques alors que le groupe a longtemps été perçu comme défensif ; - Le ralentissement économique a particulièrement touché les activités déchets liées aux clients industriels et commerciaux, à caractère cyclique ; - Dans un contexte de reprise molle dans la zone euro, où le groupe réalise encore l'essentiel de son activité, la visibilité reste faible, notamment sur les activités propretés.

Comment suivre la valeur

- La valeur reste considérée comme défensive ; - Les activités liées à l'eau et à la propreté sont fortement consommatrices de capitaux. Les sociétés comme Suez Environnement, qui appartiennent au secteur dit des " utilities ", ont traditionnellement un niveau d'endettement élevé et sont en ce sens dépendantes des taux d'intérêt ; - La décote de Suez Environnement sur Veolia n'est pas réellement justifiée, selon les analystes, même si Veolia peut prétendre à une prime de leader du secteur ; - Depuis juillet 2011, et conformément au pacte d'actionnaires (qui dure jusqu'en juillet 2013), chaque partenaire du pacte a la liberté de céder ses titres en respectant l'ordre de préemption (aux actionnaires hors GDF, puis GDF puis Suez Environnement). Un renforcement de GDF Suez dans Suez Environnement, qui pose par ailleurs comme préalable la volonté d'un autre actionnaire de se désengager, est peu probable selon les analystes.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Les réorientations stratégiques sont à l'oeuvre parmi les énergéticiens allemands, lourdement impactés par l'arrêt des réacteurs nucléaires. En y ajoutant la taxe sur le nucléaire introduite le 1er janvier, E.ON estime que ses comptes ont été pénalisés de 1,9 MdEUR au premier semestre. L'impact sur les comptes de RWE s'est élevé à 900 MEUR. E.ON a publié la première perte nette trimestrielle de son histoire, à hauteur de 1,4 MdEUR. Le groupe a annoncé des restructurations qui pourraient concerner jusqu'à 11 000 personnes sur un total de 79000. Comme son concurrent RWE, il a dû réviser à la baisse ses prévisions pour 2011. RWE a, lui, enregistré une perte de 229 MEUR au deuxième trimestre. Pour assainir sa structure financière, le groupe souhaite lever 2,5 MdEUR de capital. Il désire également renforcer son programme de cessions et entend désormais se séparer d'actifs d'un montant total de 11 MdEUR, soit 3 MdEUR de plus que prévu. FTB/ACT/