MICHELIN : hausse de 39,3% du résultat net en 2011

10/02/2012 - 08:21 - Option Finance

(AOF) - Michelin a réalisé en 2011 un résultat net en hausse de 39,4% à 1,462 milliard d'euros. Le résultat opérationnel après éléments non récurrents affiche une progression de 15% à 1,945 milliard. La marge opérationnelle avant éléments non récurrents s'établit à 9,4% contre 9,5% en 2010. Le chiffre d'affaires a augmenté de 15,8% à 20,719 milliards. Le fabricant de pneumatiques confirme, sur la période 2011-2015, son ambition d'une croissance d'au moins 25 % et de cash flow libre positif. Il porte l'objectif 2015 de résultat opérationnel à 2,5 milliards d'euros. Dans ce contexte, Michelin met en place un nouveau programme d'amélioration de compétitivité dans les domaines de l'industrie et des services, d'un montant d'environ 1 milliard d'euros sur 5 ans. En 2012, alors que les marchés du pneumatique évolueront de manière différenciée, avec un environnement toujours favorable dans les nouveaux marchés et moins porteur en Europe, Michelin vise une stabilité des volumes. La croissance du résultat opérationnel et l'évolution du cash flow libre, compte tenu d'investissements de l'ordre de 1,9 milliard d'euros, devraient être en ligne avec l'ambition 2015 du groupe. Enfin, dans un communiqué distinct, Michelin a annoncé que Michel Rollier, associé Commandité Gérant et Président du groupe proposera à l'Assemblée Générale des actionnaires du 11 mai 2012 de quitter ses fonctions à cette date. Si cette proposition est acceptée par l'Assemblée Générale, à partir du 11 mai 2012, Jean-Dominique Senard, Gérant non Commandité depuis mai 2007 et Associé Commandité Gérant depuis mai 2011, assurera alors seul la présidence du groupe.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Michelin est le leader mondial des pneumatiques ; - Michelin est une entreprise bien gérée, capable de défendre ses marges grâce à une politique de prix très réactive avec notamment la répercussion de la hausse du prix des matières premières sur ses prix de vente ; - A cela s'ajoute un important travail pour réduire les coûts et accroître les gains de productivité ; - La marge opérationnelle ressort à 9%, un excellent niveau dans le secteur ; - Le pneumaticien dispose d'une bonne capacité de recherche et d'innovation, qui lui confère un avantage stratégique indéniable dans un contexte extrêmement concurrentiel ; - La grande partie de son activité est réalisée sur le marché des pneus de remplacement, qui est moins cyclique que celui de la première monte ; - Le groupe fait des pays émergents une priorité. Il cherche à accroître son activité dans ces zones (déjà 33% du CA) et surtout à y redéployer sa base de production industrielle (32% aujourd'hui) ; - La situation financière du groupe est jugée plus solide que celle de ses concurrents.

Les points faibles de la valeur

- La visibilité reste faible dans l'activité poids lourds, contrairement au marché du véhicule de tourisme, qui bénéficie d'un rebond des remplacements de pneus ; - L'envolée des matières premières pèse toujours sur le titre même si le groupe a la capacité de faire passer une grande partie de cette hausse en augmentation de prix à ses clients. Par ailleurs, des hausses violentes des prix des matières premières créent un décalage défavorable entre hausse des cours et hausse des prix ; - L'exercice 2011 sera un exercice de transition avec une hausse des coûts et des dépenses d'investissement liées à la construction de 4 nouvelles usines sur les marchés émergents sans que cela se traduise en termes de revenu (démarrage des usines à partir de mi-2012) ; - Michelin ne bénéficie pas de prime au leader dans son secteur en Bourse. Une partie de sa faible valorisation chronique est liée au caractère non opéable de la société du fait de son statut juridique de commandite, qui plus est peu apprécié par de nombreux investisseurs ; - L'augmentation de capital réalisée en octobre 2010 pour financer la stratégie de croissance du groupe dans les pays émergents n'a pas été comprise par les investisseurs et a lourdement pesé sur le titre. Elle a ravivé les craintes sur la capacité de Michelin à générer de la trésorerie.

Comment suivre la valeur

- En tant qu'équipementier automobile, les performances du groupe sont étroitement liées à celles du marché automobile mondial (du fait de sa diversification géographique), qui impacte son activité de première monte ; - L'activité de remplacement est sensible aux évolutions de l'économie, en particulier au taux de chômage et à l'évolution du PIB ; - L'évolution du cours des matières premières est également à surveiller de près : le caoutchouc naturel représente près du tiers de ses achats de matières premières en valeur et les noirs de carbone et les matières premières entrant dans la fabrication du caoutchouc synthétique (dérivées du pétrole) en représentent 40% ; - L'impact des investissements prévus dans les pays émergents sur les marges du groupe sont à suivre ; - Le plan " Horizon 2010 " est désormais révolu. Un nouveau plan à 5 ans est probablement en préparation, mais rien n'a encore été annoncé ; - Sous la pression des investisseurs anglo-saxons qui comprennent mal le statut de commandite, le groupe est en train de faire évoluer sa gouvernance.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobile - Equipementiers

Les fabricants de pneus sont confiants pour la seconde partie de l'année, en dépit de l'envolée du prix des matières premières. Chez Michelin, le caoutchouc naturel représente 42% du coût total des matières premières, devant le caoutchouc synthétique (23%). Durant le premier semestre 2011, les matières premières ont coûté 3,24 MdEUR à l'entreprise. La progression des prix de vente a toutefois permis au groupe de revoir à la hausse ses objectifs pour 2011. Il anticipe désormais une progression annuelle de ses volumes de 8%, contre au moins 6,5% auparavant. Quant à l'Italien Pirelli, après avoir affiché un bond de ses résultats au premier semestre, il prévoit désormais une marge opérationnelle comprise entre 9,5 et 10%, au lieu des 8,5 à 9,5% prévus. Il explique cette hausse par sa focalisation sur les produits haut de gamme et un renchérissement du prix des matières premières moins important. Le moins optimiste est l'Américain Goodyear. Il prévoit néanmoins toujours une croissance de ses volumes, cette fois dans le bas de la fourchette, de 3 à 5%. FTB/ACT/