TOTAL : résultat net de 12,3 milliards d'euros en 2011

10/02/2012 - 09:03 - Option Finance

(AOF) - Total a publié des résultats annuels en hausse, soutenus par la progression des prix des hydrocarbures. La compagnie pétrolière française a réalisé l'an dernier un résultat net part groupe de 12,3 milliards d'euros, en augmentation de 16%. Le résultat net ajusté affiche un gain de 11% à 11,4 milliards pour un chiffre d'affaires de 184,7 milliards, en hausse de 16%. Le prix moyen du Brent a bondi de 40% à 111,3 dollars le baril, a indiqué le groupe. La production d'hydrocarbures a été 2,346 millions de barils équivalent pétrole par jour, en repli de 1,3%. Total explique cette baisse par le déclin naturel des productions, le conflit en Libye et l'effet prix (impact des prix des hydrocarbures sur les droits de production). Au quatrième trimestre 2011, le groupe a réalisé un résultat net ajusté de 2,725 milliards d'euros, en hausse de 7%. La production s'est stabilisée à 2,384 millions de barils par jour. Total a annoncé un budget d'investissements nets pour 2012 de 20 milliards de dollars. 80% du budget d'investissement organique (de 24 milliards de dollars) seront consacrés à l'Amont. Le groupe entend poursuivre son programme de cessions d'actifs non stratégiques. Par ailleurs, le groupe qui proposera un dividende de 2,28 euros par action en 2011, confirme viser un taux moyen de distribution des résultats de 50%. Enfin, Total a annoncé que depuis le début du premier trimestre 2012, l'environnement est demeuré favorable dans l'Amont tandis que les marges de raffinage se sont sensiblement améliorées.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Total fait partie du " top 5 " des compagnies pétrolières ; - Le groupe bénéficie d'une bonne capacité à renouveler ses réserves et à accroître sa production d'hydrocarbures, grâce à la mise en service de nouveaux gisements ; - Le groupe a élargi son champ de compétences aux gaz non conventionnels et renforcé ses positions dans des domaines porteurs ( GNL et sables bitumineux) ; - Sur 2011-2012, Total vise le démarrage de la production de 10 nouveaux projets qui compenseront le déclin de la base de production ; - Les objectifs 2010-2015 du groupe devraient lui permettre de rester au meilleur niveau européen et de se rapprocher du leader ExxonMobil en matière de croissance et de rentabilité, mais également de poursuivre une hausse progressive de son dividende ; - Le titre bénéficie d'ailleurs du statut de valeur de rendement du fait de la qualité de la génération de ses flux de trésorerie.

Les points faibles de la valeur

- La bonne marche de l'activité est perturbée par (i) des champs matures qui déclinent plus rapidement qu'anticipé, (ii) des nouveaux gisements toujours plus difficiles à mettre en service, (iii) les baisses de quotas des pays de l'Opep, qui entraînent des ajustements mécaniques chez les compagnies pétrolières, ou, enfin, (iv) des incidents à répétition dans certains pays (Nigeria...) ; - La crise structurelle du raffinage a été amplifiée par la crise économique ; - L'image de l'entreprise auprès du grand public est ternie du fait notamment des catastrophes de l'Erika et de l'usine AZF ainsi que de la fermeture très médiatisée du site de Dunkerque.

Comment suivre la valeur

- Total est de loin la 1ère capitalisation boursière de la place parisienne ; - Pour toute compagnie pétrolière, la croissance de la production de pétrole et de gaz constitue le nerf de la guerre ; - Les projets de développement de Total doivent être appréhendés sur le long terme ; - Les réductions de capacité dans le raffinage en Europe sont inévitables pour des raisons structurelles liées à la baisse de la demande de produits pétroliers et à la prédominance du diesel dans le parc automobile français ; - L'évolution de la première capitalisation de la Bourse de Paris est très liée aux cours du baril de pétrole ; - Le cours du dollar par rapport à l'euro est également à suivre car l'augmentation de l'euro par rapport au dollar ampute le résultat opérationnel ; - Les tensions géopolitiques sont à surveiller car elles peuvent perturber la production ou les réserves stratégiques de Total ; - Enfin, les acquisitions du groupe dans le pétrole non conventionnel sont à suivre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pétrole et parapétrolier

Les perspectives d'avenir du secteur des hydrocarbures sont portées par les projets en eaux profondes. Le Britannique Tullow Oil, spécialiste de l'exploitation de gisements pétroliers et gaziers, Shell et Total ont découvert un gisement de pétrole très prometteur au large des côtes de Guyane. Ce gisement pourrait contenir quelque 700 millions de barils de brut, voire beaucoup plus. Ce type de découverte consolide la volonté des opérateurs de se développer dans les infrastructures sous-marines. Ainsi, Technip réalise sa plus grosse acquisition depuis dix ans en choisissant de reprendre, pour 1,1 MdUSD, l'Américain Global Industries. Le groupe français d'ingénierie compte renforcer ses capacités dans l'offshore profond. Sur les quatorze bâtiments détenus par Global Industries, deux sont extrêmement innovants et permettent l'exploration en grande profondeur, jusqu'à 3 000 mètres. Selon Technip, l'industrie "subsea" (infrastructures sous-marines) devrait enregistrer cette année un record de prises de commandes. FTB/ACT/