BNP PARIBAS : repli de 22,9% des bénéfices en 2011

15/02/2012 - 08:24 - Option Finance

(AOF) - BNP Paribas a publié des résultats annuels en net repli mais supérieurs aux attentes. La banque française a réalisé un bénéfice net en baisse de 22,9% à 6,05 milliards d'euros. Le e résultat avant impôt s'inscrit en baisse de 25,9% à 9,651 milliards. Du fait du provisionnement des titres souverains grecs (-3,241 milliards d'euros), le coût du risque est en hausse de 41,5% à 6,797 milliards d'euros. Hors cet effet, il est en baisse de 25,9% à 3,556 milliards d'euros. Le résultat brut d'exploitation est en baisse de 6,3% à 16,268 milliards d'euros. Le groupe a réalisé un produit net bancaire de 42,384 milliards. La rentabilité des capitaux propres s'établit à 8,8% contre 12,3% en 2010. BNP Paribas a annoncé que son ratio common equity Tier 1(Bale 2,5) ressortait à 9,6% en 2011, soit supérieur à l'objectif fixé par les régulateurs européens avec 6 mois d'avance. BNP Paribas souligne que l'année 2011 a été marquée au second semestre par la décision des autorités européennes de ne pas couvrir la dette de la Grèce dans sa totalité, la crise sur les dettes souveraines de certains pays de la zone euro, la chute des marchés d'actions et les tensions sur la liquidité et le refinancement ainsi que le renforcement des exigences de solvabilité par l'Autorité Bancaire Européenne (EBA). Dans ce contexte, le groupe a provisionné son exposition sur les titres souverains grecs à hauteur de 75% et a fortement réduit son encours de dettes souveraines (-29%) en réalisant une perte de -872 millions d'euros. Il a également contracté ses besoins de financement à moyen et long terme en dollars (-53 milliards de dollars) et accru ses émissions de dette à moyen et long terme (43 milliards d'euros contre 35 milliards programmés). Enfin, le groupe a mis en place un plan d'adaptation de la taille de son bilan et de ses activités en vue de dégager +100 pb de ratio common equity Tier 1 complémentaires d'ici fin 2012. Un tiers est d'ores et déjà réalisé. Le conseil d'administration proposera à l'assemblée générale des actionnaires de verser un dividende de 1,20 euro par action, soit un taux de distribution de 25,1%, payable au choix en numéraire ou en actions. Au quatrième trimestre 2011, dans un contexte marqué par la dépréciation complémentaire des titres souverains grecs à 75%, des conditions de marché très difficiles et la cession de titres souverains, le produit net bancaire du groupe s'élève à 9,686 milliards d'euros en baisse de 6,1%. Hors dépréciation des titres souverains grecs (-567 millions d'euros), le coût du risque est en baisse de 18,2% (+30,6% y compris cet effet). Ainsi, le résultat net part du groupe s'inscrit à 765 millions d'euros, en baisse de 50,6%.

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BNP PARIBAS

Les points forts de la valeur

- BNP Paribas est devenue une véritable banque européenne depuis le rachat de Fortis et la première banque de dépôt du continent. Avec deux marchés domestiques en plus, le groupe a la base de dépôts la plus importante de la zone euro. Il est aussi numéro 1 en banque privée et numéro 4 en gestion d'actifs pour la zone euro ; - BNP Paribas fait partie des groupes bancaires de taille mondiale qui traverse le mieux la crise ; - Le modèle économique de BNP Paribas repose sur un juste équilibre entre banque de détail, banque d'investissement et gestion d'actifs ; - Le groupe redistribue environ un tiers de ses résultats en dividende.

Les points faibles de la valeur

- Le titre de la banque reste des plus volatils en Bourse à l'image de l'ensemble du secteur financier. Les craintes de défaut d'un ou plusieurs pays périphériques européens, Grèce en tête, et les interrogations sur les recapitalisations des banques européennes alimentent cette volatilité ; - L'environnement de taux bas pèse sur les activités de banque de détail, plus précisément sur les marges sur dépôts ; - La banque ne souhaite pas modifier son " mix business  » en faveur des pays émergents.

Comment suivre la valeur

- Les valeurs bancaires sont considérées comme des titres " value " depuis les effets de la crise financière ; - Le retour sur fonds propres (ROE), qui mesure la rentabilité des banques, est l'un des ratios clé du secteur ; - En tant que valeur financière le titre est influencé par une série d'éléments : (i) les taux d'intérêt dont l'évolution dépend des politiques monétaires (notamment des banques centrales européenne et américaine), (ii) l'état des Bourses mondiales qui influencera ses activités de banque de financement et d'investissement et de gestion d'actifs, (iii) les niveaux de consommation et d'épargne des ménages qui auront un impact sur les performances de la banque de détail ; - Le coût du risque reste à surveiller ; - Surveiller également la mise en place du dispositif "de Bâle III" qui oblige les banques à augmenter leurs fonds propres pour résister aux crises. Le Comité exige que les établissements financiers affichent d'ici au 1er janvier 2019 un ratio de solvabilité Tier 1 (le noyau dur des capitaux propres des institutions financières) d'au moins 4,5%, contre 2% jusque-là. Un matelas supplémentaire de 2,5% est également exigé. Ce qui porte le pourcentage total à 7%.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

La réduction de la taille de leur bilan est à l'ordre du jour pour les banques françaises, qui souhaitent rassurer les marchés financiers. BNP Paribas a annoncé une réduction de 10% de la taille de son bilan d'ici à la fin 2012, et sa volonté de limiter sa dépendance aux refinancements en dollars. Cette décision implique la cession d'environ 70 milliards d'actifs d'ici à la fin de l'année prochaine. Quant à la Société Générale, elle désire intensifier les cessions dans son portefeuille d'actifs toxiques, déjà réduit de 8 MdEUR depuis début 2011. D'ici à fin 2012, la banque espère parvenir à une économie supplémentaire de 60 MdUSD de financement. Le modèle des banques françaises, historiquement basé sur le financement, évolue donc avec la crise financière. BNP Paribas et la Société Générale souhaitent toutes deux réduire certains types de crédits en dollars, comme les crédits export, trop coûteux en fonds propres et en liquidités, et qui s'inscrivent dans leur activité BFI (banque de financement et d'investissement). FTB/ACT/