PEUGEOT : résultats 2011 en nette baisse et priorité au désendettement

15/02/2012 - 08:47 - Option Finance

(AOF) - PSA Peugeot Citroën a enregistré une chute de 48,1% de son résultat net part du groupe à 588 millions d'euros et de 26,8% de son résultat opérationnel courant à 1,315 milliard d'euros. Le constructeur automobile affiche ainsi une rentabilité opérationnelle de 2,2%, à comparer avec 3,2% en 2010. Le résultat opérationnel courant de la division automobile a affiché une perte de 92 millions d'euros contre un profit de 621 millions d'euros pour l'exercice précédent. Le chiffre d'affaires a, lui, progressé de 6,9% à 59,912 milliards d'euros. " Nous mettons en place un programme soutenu de management du cash : les mesures d'économie de 800 millions d'euros annoncées en octobre dernier sont complétées pour atteindre 1 milliard d'euros. Par ailleurs, un programme de cessions d'actifs, d'un montant de 1,5 milliard d'euros environ, incluant CITER, est lancé. Il comprend la valorisation d'actifs immobiliers et l'ouverture du capital de Gefco ", a annoncé Philippe Varin, Président du Directoire de PSA Peugeot Citroën. Ce dernier a ajouté qu'il s'attendait pour 2012 à des conditions de marché encore difficiles en Europe. Dans ce contexte, le groupe retient l'hypothèse d'un repli, en 2012, de l'ordre de 5% des marchés automobiles en Europe 30 et de l'ordre de 10% en France. Hors d'Europe, le groupe s'attend à une croissance de l'ordre de 7% en Chine, de l'ordre de 6% en Amérique latine et de 5% en Russie. " En 2012, le groupe a pour objectif un désendettement significatif, grâce à la contribution du plan de management du cash, de cession d'actifs et du lancement des nouveaux modèles ", a souligné le constructeur automobile. La dette nette au 31 décembre s'élève à 3,4 milliards d'euros et à 2,9 milliards d'euros proforma après cession de CITER conclue en 2011 et réalisée le 1er février 2012, contre 1,6 milliard d'euros au 30 juin 2011.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- PSA Peugeot Citroën est le deuxième constructeur automobile européen et le sixième mondial ; - Le management de PSA a été visionnaire sur la problématique des économies d'énergie pour les petites voitures ; - Le groupe s'est doté d'un plan ambitieux d'amélioration de ses performances opérationnelles ; - Le groupe réalise plus du tiers de ses ventes hors d'Europe occidentale, ce qui lui permet d'atténuer les effets de la crise dans ces pays. L'objectif est d'atteindre 50% à horizon 2015 et des parts de marché de 8% en Chine d'ici 2015-2020 ; - La structure financière du groupe est saine avec un taux d'endettement de seulement 12,5% ; - PSA bénéficie d'une stabilité actionnariale, le groupe familial Peugeot détenant plus de 30% du capital.

Les points faibles de la valeur

- Le marché européen représente la plus grande partie de ses ventes : l'année 2011 devrait donc être délicate avec la fin des dispositifs de prime à la casse. Les constructeurs généralistes comme Peugeot y seront plus sensibles que les constructeurs spécialisés dans le haut de gamme ; - Le plan d'amélioration des performances opérationnelles comporte une incertitude de taille : la croissance des ventes en Europe, qui suppose un redémarrage durable du marché automobile ; - Tous les acteurs du secteur automobile seront plus ou moins touchés par la situation au Japon. Toute quantification est encore aujourd'hui impossible.

Comment suivre la valeur

- Peugeot est une valeur cyclique, directement liée à la conjoncture économique et au moral des ménages ; - L'évolution des taux d'intérêt est à observer du fait de l'importance de la vente à crédit dans le secteur (qui concerne deux voitures sur trois) ; - Les constructeurs menant des politiques commerciales agressives, les politiques de remise et les lancements sont à examiner ; - Jusqu'ici attaché à son indépendance, le groupe a seulement conclu des accords de coopération ponctuelle avec certains constructeurs : Fiat, Toyota, Mitsubishi ou BMW ; - Suivre l'évolution de la participation dans l'équipementier Faurecia, qui a été réduite à 57% suite au rapprochement entre cette filiale et Emcom.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobiles - Constructeurs

Les perspectives sont très moroses pour l'automobile mondiale. Moody's estime que l'affaiblissement des fondamentaux macroéconomiques devrait entraîner une diminution de la demande mondiale de véhicules au cours des douze à dix-huit prochains mois. L'agence de notation a donc revu à la baisse ses prévisions de croissance du marché pour 2011 (à 3,5% contre 5% auparavant). Même dans les pays émergents, qui continuent d'offrir de grandes opportunités sur le long-terme, la croissance a ralenti : elle ne s'est élevée qu'à 3,5% en Chine sur les six premiers mois de 2011, contre un bond de 32% en 2010. A une demande atone s'ajoute une autre difficulté pour les constructeurs : la hausse du coût des matières premières. Fin juillet, PSA et Renault prévoyaient un surcoût de respectivement 700 et 600 MEUR pour l'ensemble de l'année 2011. Selon Moody's, les marges des constructeurs pourraient baisser de 1 à 1,5% par rapport à 2010 s'ils n'adoptent pas de nouvelles mesures de réduction des coûts. FTB/ACT/