M6 : amélioration de la rentabilité opérationnelle en 2011

15/02/2012 - 09:03 - Option Finance

(AOF) - M6 a réalisé en 2011 un résultat net part du groupe de 149,6 millions d'euros, en repli de 4,7%, et un résultat opérationnel courant de 245 millions d'euros, en hausse de 1,2%. La marge opérationnelle du groupe de médias s'est élevée à 17,2%, en progression de 60 points de base. Le chiffre d'affaires a reculé de 2,8% à 1,42 milliard d'euros, dont 675,9 millions d'euros (+0,9%) pour les revenus publicitaires de la chaîne M6. La situation de trésorerie nette du groupe atteint 329,4 millions d'euros.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- M6 s'efforce depuis plusieurs années de limiter sa dépendance vis-à-vis du marché publicitaire en diversifiant ses sources de revenus. Le chiffre d'affaires des diversifications est désormais équivalent à celui de la publicité. Le groupe a une longueur d'avance sur TF1 dans ce domaine ; - M6 a su profiter de la montée en puissance des chaînes thématiques et s'est renforcée dans le domaine de la TNT (W9, Paris Première, TF6...). Les services de télévision de rattrapage (catch up TV) constituent également un moyen de récupérer une partie de l'audience ; - Après avoir été la seule chaîne historique à voir son audience croître au premier semestre, M6 a de nouveau progressé au troisième trimestre 2011 ; - Le groupe souhaite poursuivre sa stratégie de diversification et de relais de croissance ; - La structure financière du groupe est saine ; - La valeur offre un rendement de plus de 7%.

Les points faibles de la valeur

- M6 n'est présente que dans l'hexagone et manque de revenus internationaux ; - Les activités de vente à distance et de musique ne jouent par leur rôle de relais de croissance ; - En raison de sa présence sur plusieurs canaux, M6 cumule les coûts de diffusion, ce qui constitue une charge supplémentaire ; - M6 a perdu son avance sur ses concurrents dans la TNT. Si le rachat des chaînes TNT de Bolloré (Direct 8 et Direct Star) par Canal+ se concrétise, cette opération aboutirait à une marginalisation de M6 sur la TNT gratuite (avec seulement 2 fréquences contre 3 pour TF1 et Canal+) ; - Le marché publicitaire aura du mal à absorber les 5 ou 6 nouvelles chaînes prévues dans les prochains mois, qui produiraient une hausse du coût des programmes et une dépréciation des écrans publicitaires ; - La distribution d'un dividende exceptionnel, suite à la sortie du capital de Canal+, démontre le manque d'opportunité d'investissements.

Comment suivre la valeur ?

- Les groupes de télévision sont confrontés à un univers audiovisuel en profonde mutation, marqué notamment par le poids de plus en plus important pris par Internet et la fragmentation des audiences, provoquée par le succès de la Télévision Numérique Terrestre ; - Malgré la diversification de ses sources de revenu, M6, comme ses concurrentes, dépend fortement de l'évolution du marché publicitaire, lequel est extrêmement cyclique. La période de fin d'année est très importante ; - Les baromètres de mesure d'audience (type Médiamétrie) sont des indicateurs à suivre ; - Une concrétisation de la stratégie de croissance externe, et donc l'optimisation de la trésorerie nette du groupe, est considérée comme le principal catalyseur en Bourse pour les prochains mois. Mais les cibles sont rares. - Les analystes estiment que M6 pourrait se renforcer sur la TNT gratuite soit via le transfert de Paris Première du payant au gratuit, soit via l'acquisition de la participation de 66% de Lagardère dans Gulli, ou encore le rachat de NRJ 12 ou BFM TV, qui pourraient être à vendre si le gouvernement instaurait la norme DVB-T2 pour les futures chaînes (recommandation du rapport Boyon) ; - Nicolas de Tavernost, le président du groupe, est déterminé à exercer un lobbying visant à assouplir la règlementation audiovisuelle française. Il souhaitait aussi un moratoire sur les chaînes bonus censées être accordées aux trois opérateurs historiques (TF1, M6, Canal+) en novembre 2011. Bruxelles vient de lui donner raison.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

La télévision connectée, qui va notamment faciliter l'accès des programmes en différé grâce à un accès à Internet, va sensiblement modifier le paysage audiovisuel français. Aux Etats-Unis, des services comme Netflix ou Hulu proposent leur catalogue sur les téléviseurs comme sur les PC. Le succès du modèle Netflix est à l'origine du déclin des câblo-opérateurs, qui offrent des bouquets de chaînes payantes. Netflix est également présent au Canada et en Amérique latine. Il devrait intervenir en Europe dès 2012, le Royaume-Uni étant le premier marché visé. Certains tentent de prendre les devants. CanalSat a récemment présenté un moteur de recherche, baptisé "Eureka", qui propose une offre de programmes correspondant aux goûts de chaque foyer abonné. L'ambition est de guider l'abonné dans ses choix face à une offre très abondante. De même, AB Groupe se lance dans la télévision connectée à travers sa chaîne Mangas, qui a conclu un partenariat avec le constructeur Samsung. Cette nouvelle offre sera lancée début octobre. FTB/ACT/