ERAMET : le résultat net a chuté de 40,5% en 2011

16/02/2012 - 10:19 - Option Finance

(AOF) - Eramet a publié un résultat net part du groupe en repli à 195 millions d'euros en 2011 contre 328 millions d'euros l'année précédente. Son résultat opérationnel courant a également enregistré un recul, à 554 millions d'euros contre 739 millions d'euros en 2010 (-25%). Une évolution qui s'explique principalement par la baisse des prix du manganèse et la hausse des coûts de l'énergie et des matières premières. Dans un contexte économique incertain, les cours du nickel et du manganèse commencent l'année à des niveaux inférieurs à ceux des cours moyens de l'année 2011, indique le groupe minier. Ces niveaux de prix paraissent néanmoins provoquer des ajustements de production chez certains concurrents, poursuit-il. Eramet estime que ses perspectives à moyen et long terme restent favorables en ce qui concerne notamment les pays émergents, dont la demande en métaux et alliages du groupe sont encore loin de leur plein potentiel. Le groupe devrait poursuivre en 2012 un programme d'investissements industriels comparable à celui de 2011 si la situation économique mondiale reste conforme aux prévisions actuelles. Le conseil d'administration proposera au vote de l'assemblée générale des actionnaires le versement d'un dividende de 2,25 euros par action.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Le groupe occupe des positions fortes sur le plan mondial dans ses trois activités : les alliages et aciers spéciaux à hautes performances, le manganèse et le nickel ; - La production d'acier, et par ricochet l'activité d'Eramet, bénéficient d'une tendance porteuse à long terme : 50% de la production mondiale d'acier est aujourd'hui chinoise et 50% de la consommation mondiale vient du secteur de la construction, du fait de l'urbanisation et de l'industrialisation croissante des pays émergents ; - Le groupe recèle des gisements prometteurs au Gabon et en Indonésie ; - Eramet a relancé ses investissements de capacité ; - Le groupe dispose d'une marge de manoeuvre financière pour procéder à d'éventuelles acquisitions.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe n'a pas la taille critique face aux géants miniers ; - En tant que premier employeur de Nouvelle-Calédonie, Eramet est très impliqué dans le climat social du territoire ; - Plus généralement, la présence du groupe en Nouvelle-Calédonie mais également au Gabon confère à la valeur une prime de risque élevée en Bourse ; - Le groupe est confronté à la dégradation de la rentabilité de sa branche nickel sous l'effet de l'évolution du coût de l'énergie, des taux de change, de l'évolution du gisement et surtout d'une dégradation de la productivité de l'entreprise ; - Les trois activités du groupe sont cycliques, ce qui peut entraîner une certaine volatilité des résultats. La sidérurgie constitue 70% de la clientèle du groupe ; - Le groupe fait l'objet d'un litige entre l'homme d'affaires franco-polonais Roman Zaleski et la famille Duval, à propos de l'apport de leurs sociétés dans Eramet en 1999. Cette querelle d'actionnaires pèse sur la valeur ; - Plus généralement, l'Etat bloque l'évolution de l'actionnariat.

Comment suivre la valeur

- A suivre particulièrement, l'évolution des cours du nickel, qui entre dans la composition de l'acier inoxydable, et du manganèse ; - A suivre également la situation politique du Gabon, où Eramet est présent pour le manganèse, et celle de Nouvelle-Calédonie pour le nickel. Le Gabon souhaite entrer au capital d'Eramet. Une opération qui s'inscrirait dans la stratégie de garder d'excellentes relations avec les gouvernements des pays où le groupe est présent. Cela lui permettra également de consolider ses positions dans le manganèse ; - La société souhaite mettre en place un plan d'économie avec pour objectif d'abaisser le coût de production complet de 1 dollar la livre de nickel ; - L'évolution de la participation d'Areva au capital est à suivre. Elle est normalement vouée à être cédée, tout en restant dans le giron public. La demande du Conseil de Politique Nucléaire à Areva de filialiser son activité minière renforce, selon certains, cette hypothèse de cession. Mais d'autres estiment qu'Eramet pourrait faire partie de cette " grande minière " ; - Le groupe souhaite se développer sur de nouveaux métaux comme le lithium ou le niobium.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Produits de base - Métaux

Pour séduire les investisseurs les groupes miniers recourent à diverses stratégies. Ainsi Rio Tinto renforce son programme de rachat d'actions. Il va porter de 2 milliards à 7 milliards de dollars ce programme annoncé début 2011. Les rachats d'actions sont également à l'ordre du jour pour le géant australien BHP. Vale va, lui, reporter une partie de ses investissements pour verser un dividende exceptionnel de 3 milliards de dollars à ses actionnaires. L'Etat brésilien a récemment imposé un nouveau dirigeant à la tête de l'entreprise. D'autres types de dépenses sont également à prévoir pour les acteurs car la vague d'acquisitions n'est pas achevée. Alors que BHP Billiton vient de racheter le producteur américain de gaz de schiste Petrohawk, une bataille pourrait opposer ArcelorMittal et Anglo American pour le rachat du groupe australien Macarthur Coal. Ce dernier produit une forme de charbon pulvérisé destiné à la sidérurgie. Par ailleurs BHP Billiton n'exclut pas d'autres acquisitions dans le cuivre, dans la potasse ou le pétrole. FTB/ACT/