PAGESJAUNES ne versera pas de dividende au titre de l'exercice 2011

15/02/2012 - 09:02 - Option Finance

(AOF) - PagesJaunes a annoncé que son conseil d'administration proposera à l'Assemblée générale de ne pas verser exceptionnellement de dividende au titre de l'exercice 2011. Le spécialiste de la communication locale est lourdement endetté. Cette annonce a été faite à l'occasion de la publication de ses comptes 2011. L'année dernière, le groupe a enregistré un recul de 19,5% de son résultat net à 197,1 millions d'euros et de 4,8% de sa marge brute opérationnelle à 493,1 millions d'euros. Le chiffre d'affaires a reculé de 2,1% à 1,1 milliard d'euros. Cette année, PagesJaunes anticipe une stabilisation de son chiffre d'affaires après un recul de 3,3% en 2010 et de 2,1% en 2011. Le groupe prévoit pourtant une accélération de la croissance des activités Internet qui représenteront près de 60% du chiffre d'affaires global en 2012. La marge brute opérationnelle est, elle, attendue en baisse, entre 470 et 485 millions d'euros, impactée par l'investissement commercial dans les activités Internet.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- PagesJaunes s'est adapté au métier mature de l'édition d'annuaires imprimés avec une diversification dans les services en ligne et à l'international, ainsi qu'un positionnement haut de gamme ; - Le groupe a opéré un recentrage stratégique sur Internet, relais de croissance qui doit représenter 50% du chiffre d'affaires d'ici 2012. Le contenu est régulièrement enrichi et de nouvelles offres proposées, sous l'impulsion de la nouvelle direction ; - Le groupe est également le numéro un de la publicité locale. Sa force commerciale, très présente sur le terrain, connaît bien les entreprises en régions ; - Le groupe a une bonne capacité d'innovation ; - La société met toujours en oeuvre une politique de dividende élevé ; la valeur offre un rendement de plus de 14%, l'un des plus élevés de la cote.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe subit une forte décroissance des annuaires imprimés qui pèse toujours sur le chiffre d'affaires et les résultats ; - Le marché de la communication locale, qui a mieux résisté pendant la crise, ne rebondira pas autant que celui de la publicité télévisuelle ; - Même si PagesJaunes a été l'un des premiers à se tourner vers la publication numérique, la concurrence est rude dans le secteur. Ce segment d'activités est nettement moins rentable que l'activité historique de PagesJaunes, les annuaires papier ; - Le recentrage sur Internet et le relais de croissance attendu sont plus difficiles que prévu. Le public a tendance à utiliser des moteurs de recherche tels que Google pour trouver les informations recherchées plutôt que d'aller directement sur les annuaires électroniques. Les objectifs de croissance prévus pour 2011 et 2012 ont été reportés à plus long terme ; - Webformance, filiale de Publicis lancée en février 2011 et spécialisée dans les services de communication numérique pour les petites et moyennes entreprises, est un concurrent supplémentaire pour PagesJaunes ; - La situation financière du groupe reste une source d'inquiétudes ; - La valeur se traite très loin de son cours d'introduction en juillet 2004 à 14,10 euros pour les particuliers. Elle évoluait fin septembre 2011 à ses plus bas historiques, sous les 3 euros.

Comment suivre la valeur

- PagesJaunes n'échappe pas à la détérioration du marché publicitaire français. Mais le groupe subit ses effets avec du retard, à cause de la façon dont sont enregistrés les contrats ; - Le niveau de valorisation du titre par rapport à son cours d'introduction en Bourse doit être pris en compte dans une stratégie d'investissement ; - La stratégie de PagesJaunes sur Internet et son positionnement au niveau local en fait une cible de choix, notamment pour des moteurs de recherche comme Yahoo ! ou Google. Les déclarations de Mediannuaire, actionnaire à 54,8%, sont également à suivre ; - Le refinancement partiel de la dette soulagerait les investisseurs.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

La télévision connectée, qui va notamment faciliter l'accès des programmes en différé grâce à un accès à Internet, va sensiblement modifier le paysage audiovisuel français. Aux Etats-Unis, des services comme Netflix ou Hulu proposent leur catalogue sur les téléviseurs comme sur les PC. Le succès du modèle Netflix est à l'origine du déclin des câblo-opérateurs, qui offrent des bouquets de chaînes payantes. Netflix est également présent au Canada et en Amérique latine. Il devrait intervenir en Europe dès 2012, le Royaume-Uni étant le premier marché visé. Certains tentent de prendre les devants. CanalSat a récemment présenté un moteur de recherche, baptisé "Eureka", qui propose une offre de programmes correspondant aux goûts de chaque foyer abonné. L'ambition est de guider l'abonné dans ses choix face à une offre très abondante. De même, AB Groupe se lance dans la télévision connectée à travers sa chaîne Mangas, qui a conclu un partenariat avec le constructeur Samsung. Cette nouvelle offre sera lancée début octobre. FTB/ACT/