CNP ASSURANCES : le résultat affaibli par des dépréciations

22/02/2012 - 08:50 - Option Finance

(AOF) - CNP Assurances a dévoilé un résultat annuel 2011 de 872 millions d'euros, en baisse de 17%. Cette baisse s'explique par des dépréciations d'actifs de 332 millions d'euros, dont l'exposition à la dette souveraine grecque à hauteur de 70% de sa valeur nominale. Le chiffre d'affaires de l'assureur ressort à 30 milliards d'euros, en baisse de 7,1%. Cette évolution est principalement imputable au segment épargne (-13,4%). A contrario, la Retraite (grâce à un important contrat en Irlande) et la Prévoyance enregistrent des croissances à deux chiffres, respectivement +17,7% et +11,0% tandis que l'assurance emprunteur croît de près de 4% (+ 14,0 % hors impact de la fin du partenariat avec Cofidis). De son côté, le Produit Net d'Assurance (PNA) est en progression de 12,4% à 3,129 milliards d'euros à fin décembre 2011. Le résultat brut d'exploitation est ressorti en hausse de 17,4% à 2,243 milliards d'euros sous le double effet de la croissance du PNA et de la maîtrise des coûts. CNP Assurances proposera le versement d'un dividende de 0,77 euro par action avec une option de paiement en action.

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Les points forts de la valeur

- Grâce à son accès dans les réseaux des Caisses d'Epargne et de la Banque Postale, CNP Assurances touche une vaste clientèle ; - La réforme sur le système des retraites, incitant à recourir à un régime par capitalisation, devrait profiter à l'assureur ; - Le groupe se développe également dans l'assurance-risque et l'assurance-dépendance ; - Le titre offre un bon rendement pour ses actionnaires ; - La division par quatre du nominal de l'action en juillet 2010 rend la valeur plus accessible aux actionnaires individuels.

Les points faibles de la valeur

- La croissance du groupe est actuellement capée par le contexte financier. La visibilité est faible ; - Le contexte de taux bas rend les fonds en euros peu attrayants pour les investisseurs et pèse sur les marges de ces produits. La concentration des revenus de CNP sur l'activité Epargne est donc une source d'inquiétudes ; - L'offre de produit est jugée insuffisamment diversifiée. Le mix produit est notamment peu orienté sur les unités de compte pour l'assurance-vie ; - Le besoin potentiel des banques de vendre un maximum de produits de dépôts afin de répondre à la contrainte du ratio de liquidité sous Bâle III pourrait peser sur la dynamique du marché de l'assurance-vie ; - L'assureur est particulièrement sensible à l'évolution de la conjoncture en France, où il réalise 80% de son chiffre d'affaires. La CNP est donc encore trop peu présente à l'international ; - La crise de la dette en zone euro pèse sur tous les acteurs du secteur financier. Les portefeuilles obligataires de CNP sont exposés aux dettes italienne et espagnole ; - Même si la fiscalité de l'assurance-vie n'a finalement pas été modifiée dans le cadre de la réforme de la fiscalité du Patrimoine, la question pourrait réapparaître après l'élection présidentielle de 2012. Chaque débat sur le sujet pèse sur le marché ; - Autre sujet de préoccupation : le véritable impact des nouvelles règles Solvabilité II, qui n'ont pas encore été totalement fixées mais qui vont décourager les investissements en actions, reste difficile à prévoir. Les assureurs français ont une exposition aux actions supérieure à la plupart de leurs concurrents étrangers.

Comment suivre la valeur

- L'évolution du titre dépend désormais, selon les analystes, de la capacité du groupe à renouer avec la croissance en France, notamment avec les nouvelles offres ; - Les revenus des assureurs sont fortement conditionnés par l'évolution des marchés financiers et des taux d'intérêt, dans la mesure où les primes versées par les assurés, réserves déduites, sont réinvesties ; - En tant que premier assureur de personnes en France, CNP dépend des tendances sur le marché de la retraite, de la santé et de l'épargne ; - La fusion de l'un de ses actionnaires, la Caisse d'Epargne, avec le réseau Banques Populaires pour former la BPCE, pourrait à terme permettre au groupe d'équiper encore davantage de clients bancaires ; - Les contraintes prudentielles imposées aux banques par Bâle III pourraient inciter à céder leurs activités de bancassurance et relancer la spéculation sur CNP.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Assurance

Les perspectives sont plutôt positives pour le secteur de la réassurance, pourtant lourdement affecté par les récentes catastrophes naturelles. Les trois grandes agences de notation (Fitch, Moody's et Standard & Poor's) estiment que les acteurs sont parvenus à reconstituer quasiment entièrement leurs fonds propres au deuxième trimestre. Elles attribuent donc désormais une perspective "stable" au secteur. Les quatre grands acteurs européens (Munich Ré, Swiss Re, Hannover Re et SCOR) souhaitent des hausses de tarifs lors du renouvellement de contrats au 1er janvier 2012. Selon Munich Ré, 60 MdUSD de pertes ont été assurées au premier semestre, du fait entre autres du tsunami japonais, des tremblements de terre en Nouvelle-Zélande et au Chili, des tempêtes du sud de la Chine et des inondations en Australie. Même si les résultats du premier semestre des réassureurs ont été fortement impactés par les catastrophes, ces intervenants disposent d'excédents de fonds propres qui leur permettent de bien supporter ces pertes. FTB/ACT/