AEROPORTS DE PARIS : le résultat net décolle de 15,9 % en 2011

23/02/2012 - 09:22 - Option Finance

(AOF) - Aéroports de Paris a publié hier soir un résultat net part du groupe à 348 millions d'euros en hausse de 15,9 % dans un contexte de hausse de 5,7 % du trafic passager. Le résultat opérationnel s'établit à 652 millions d'euros contre 557 millions par rapport aux données pro forma de 2010. Il a, entre autre, bénéficié de la hausse de 44 millions des autres produits et charges opérationnels incluant l'indemnité transactionnelle relative au sinistre du Terminal 2E de l'aéroport Paris-Charles de Gaulle (50 millions d'euros), de la plus-value réalisée lors de la cession du groupe Masternaut (15 millions d'euros) et la dépréciation des créances relatives à l'activité d'ADPI en Lybie (21 millions d'euros). L'Ebitda du groupe progresse de 5,5 % à 972 millions d'euros reflétant la légère diminution des charges courantes ainsi qu'une évolution favorable des autres charges et produits. Sur l'année, le taux de marge brute a augmenté de 1,7 point à 38,9 %. Le chiffre d'affaires consolidé ressort en hausse de 0,9 % à 2,502 milliards d'euros. Une évolution liée à la progression des revenus issus des commerces et services de 5,1 %, de ceux générés par les activités aéronautiques (+ 3,8 %) et le développement de l'immobilier (+ 3,8 %). Au sujet de ses perspectives, Aéroports de Paris émet une hypothèse de croissance modérée du trafic passager, du chiffre d'affaires et de l'Ebitda en 2012. Il conserve, par ailleurs, son objectif d'Ebitda 2015, en hausse de 40% par rapport à l'Ebitda 2009. Le conseil d'administration a proposé au vote de l'assemblée générale annuelle du 3 mai prochain la distribution d'un dividende de 1,76 euro par action, au titre de l'exercice 2011.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Le gestionnaire des aéroports parisiens bénéficie d'un modèle économique résilient avec un trafic qui résiste mieux que celui de ses principaux concurrents : la France est l'une des premières destinations touristiques mondiales et le hub (plate-forme de correspondance), le plus puissant en Europe ; - ADP a su diversifier ses activités. Les commerces et l'immobilier sont deux axes de développement importants. Leurs revenus permettent au chiffre d'affaires d'ADP de croître plus vite que l'évolution du trafic aérien ; - Avec la crise, ADP a fait des efforts pour modérer ses tarifs et renforcer les mesures d'économies au niveau du groupe ; - Le groupe a noué des partenariats importants avec Air France-KLM et l'alliance Skyteam, Star Alliance, Fedex et La Poste pour le fret. Il a également noué un partenariat avec Schiphol Group qui gère l'aéroport d'Amsterdam ; - Le groupe redistribue environ 50% de ses résultats sous forme de dividendes.

Les points faibles de la valeur

- Le trafic aérien est dépendant de la conjoncture économique, des grèves, des intempéries ou de phénomènes naturels comme le nuage de cendres qui a paralysé l'espace aérien plus d'une semaine en avril 2010 ; - Certains analystes mettent en avant un environnement réglementaire jugé de plus en plus contraignant ; - Le groupe doit engager d'importants investissements dans les prochaines années s'il ne veut pas obérer sa croissance (construction du satellite 4, rénovation du terminal 2B et liaison entre les terminaux 2A et 2C de Paris-Charles-de-Gaulle) ; - Des contentieux peuvent naître avec les compagnies aériennes.

Comment suivre la valeur

- La valeur a un statut défensif dans le secteur cyclique des transports ; - Premier actionnaire d'ADP, l'Etat français n'a pas vocation à maintenir telle quelle sa participation. Vinci (3,3% du capital) souhaite se renforcer en cas de désengagement de l'Etat. Une privatisation totale ou partielle pourrait être l'occasion de voir d'autres groupes, comme les espagnols Albertis ou Grupo Ferrovial, entrer au capital ; - L'activité d'ADP dépend de la santé financière des compagnies aériennes ; - L'évolution du cadre réglementaire et la renégociation annuelle des tarifs avec l'Etat sont à suivre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

Face aux incertitudes liées à l'avenir du trafic aérien dans un contexte de crise, les restructurations et réductions de coûts sont à l'ordre du jour pour les compagnies aériennes européennes. Air France-KLM, qui doit non seulement affronter un environnement difficile, mais aussi une dette élevée (près de 6 MdEUR) et une concurrence des compagnies "low cost" sur le moyen-courrier et des compagnies du Golfe sur le long-courrier, devrait prendre des mesures drastiques d'économies. Le gel des embauches, décidé en 2008, doit déjà être maintenu. Il s'agirait d'accroître encore les réductions de coûts prévues par l'actuel plan Challenge 2012, qui visait à économiser 470 MEUR en 2011. Quant à Lufthansa, elle cherche à céder sa filiale britannique déficitaire BMI. Un durcissement du plan d'économies a déjà été annoncé. Son nouveau patron, Christoph Franz, a entamé une révision stratégique en réorientant les efforts en direction de la clientèle de loisirs au détriment de la clientèle d'affaires. FTB/ACT/