EIFFAGE : baisse de 11,6% du résultat net en 2011

24/02/2012 - 08:49 - Option Finance

(AOF) - Eiffage a réalisé un 2011 un résultat net en baisse de 11,6% à 205 millions d'euros, pénalisé par des coûts de restructuration et la fermeture de filiales en République tchèque, en Belgique et aux Pays-Bas, ainsi que par les frais financiers sur l'endettement liés notamment à la mise en service de nouvelles sections d'autoroutes. Les analystes interrogés par Thomson Reuters visaient 221 millions. Le résultat opérationnel courant a augmenté de 6,1 %, à 1,104 milliard pour atteindre 8% du chiffre d'affaires (contre 7,8 % en 2010). La branche Autoroutes affiche a enregistré une marge de 40,4% contre une marge de 2,3% dans les travaux. Après trois années de stabilité du chiffre d'affaires, le groupe a affiché une croissance de 3 %, à 13,7 milliards d'euros. Les activités de travaux ont progressé globalement de 2,2 % et de façon plus marquée en France (2,6 %). Eiffage prévoit de redresser en 2012 son résultat net, après la baisse enregistrée en 2011, grâce à une poursuite de la croissance de son chiffre d'affaires et à une amélioration des marges dans les travaux. La dette nette du groupe a baissé pour la première fois depuis deux ans, de 4,5% à 12,6 milliards d'euros grâce à une cession, à la variation du BFR et aux cash-flows d'exploitation générés par les concessions.Eiffage a promis de poursuivre ce désendettement en 2012. Il sera proposé à l'assemblée générale du 18 avril 2012 de maintenir le dividende de 1,20 euro par action. Il sera mis en paiement le 27 avril 2012.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Eiffage est le numéro deux français et numéro trois européen des concessions autoroutières ; - L'acquisition d'Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (APPR) a permis au groupe de rééquilibrer son portefeuille d'opérations vers des activités à caractère récurrent et donc moins sensible à la conjoncture ; - Eiffage bénéficie d'une forte culture d'entreprise et d'un actionnariat salarié fort (34,5% du capital) ; - La nomination fin 2010 d'un successeur au très charismatique fondateur d'Eiffage, Jean François Roverato, a levé les incertitudes. Cela permet à la société de se concentrer sur une problématique plus opérationnelle ; - Pierre Berger, le nouveau directeur général d'Eiffage, est un expert reconnu de la gestion des grands projets à l'export. Pour les analystes, il pourrait favoriser l'accroissement de la diversification du groupe à l'international et chercher à remporter des grands projets de construction ; - Eiffage a remporté le contrat de Partenariat Public Privé pour la conception, la réalisation, la maintenance et le financement de la Ligne Grande Vitesse (LGV) Bretagne-Pays de Loire. D'une durée de 25 ans, c'est l'un des plus grands chantiers d'infrastructure en Europe. C'est aussi le plus gros contrat de l'histoire du groupe ; - Eiffarie, filiale d'Eiffage et de Macquarie, s'est entendu avec des fonds pour racheter leurs parts dans APRR qui a été retiré de la cote en septembre 2010. Cette opération a mis un terme à l'opposition entre Eiffage et Macquarie sur les modalités du refinancement d'Eiffarie et revalorise significativement l'action Eiffage : elle marque une première étape vers une résolution des problèmes de financement d'Eiffarie ; - La bataille boursière et judiciaire qui a opposé pendant près de deux ans le groupe à l'un de ses actionnaires, l'Espagnol Sacyr, a pris fin mi-2008. Des institutionnels sont entrés au capital.

Les points faibles de la valeur

- La nouvelle direction va devoir gagner la confiance des marchés mais également des équipes d'Eiffage, et convaincre de sa capacité à succéder à Jean-François Roverato ; - Le processus de redressement des marges des Travaux Publics et de l'Energie sera long et plus incertain dans un contexte macro économique dégradé. La principale préoccupation concerne la branche Travaux qui évolue dans un contexte de prix très bas en France et sur des marchés déprimés en Europe de l'Est et en Espagne . Cette branche dégage des marges nettement inférieures à celles de ses concurrents ; - Le groupe est peu présent à l'étranger avec 80% du chiffre d'affaires réalisé en France ; - La fin du chantier de l'A65 (fin 2010) constitue un risque de trou d'air dans l'activité du groupe dans les prochains mois et rend donc l'exercice 2011 délicat ; - Le chantier LGV n'aura pas d'impact significatif dans les comptes avant 2013 ;

Comment suivre la valeur

- Une bonne part de l'activité d'Eiffage, à l'image du secteur de la construction et du bâtiment dans son ensemble, dépend de la conjoncture économique, du niveau des taux d'intérêt (coût du crédit) et du climat (plus ou moins propice aux lancements de chantiers) ; - Par ailleurs, les choix budgétaires des Etats en matière d'infrastructures jouent un rôle non négligeable dans l'évolution du carnet de commandes du groupe ; - La principale priorité du nouveau management devrait être de redresser les marges dans les Travaux Publics et l'Energie. D'éventuelles cessions d'actifs sont à surveiller ; - L'influence du FSI, qui détient 20% du capital, dans les choix stratégiques est également à surveiller.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - BTP

La Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) est pessimiste pour les mois à venir. Elle estime que le nombre de logements neufs commercialisés pourrait passer sous la barre des 100 000 en 2011, contre 115 000 en 2010 et 106 000 en 2009. Quant à la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), elle craint que le relèvement de la TVA à 5,5% sur les travaux d'entretien-amélioration pénalise l'activité du secteur. Selon la Capeb, le relèvement de ce taux dans le bâtiment entraînerait une perte de chiffre d'affaires de 4,8 MdEUR et la disparition de 40 000 emplois. A cela s'ajoutent d'autres menaces : l'alourdissement de la taxation des plus-values immobilières des résidences secondaires et des logements locatifs, et la réduction du crédit d'impôt-développement durable pour les résidences principales. La confédération confirme pour le moment la prévision d'une progression de l'activité de 2,9% en 2011, revue à la hausse en juillet. Elle ferait suite à un recul de 2,5% en 2010. FTB/ACT/