Le "made in France", certains en cette période d'élections présidentielles en parlent beaucoup, voire trop, d'autres le font et plutôt bien. A commencer par Aston, groupe français d'électronique grand public, qui développe sa production en France. Patriotisme suicidaire ou réalisme économique ? Stéphane Nitenberg, directeur général d'Aston est l'invité de Vincent Bezault dans Portrait d'Entreprise et nous répond.
Depuis 25 ans, la PME française Aston conçoit, développe et fabrique des solutions de réception pour la télévision par satellite et la TNT. Opérant dans le secteur de l'électronique grand public largement dominé par la concurrence asiatique, la société française qui réalise 15 ME de CA et compte plus d'une centaine d'employé a tiré son épingle du jeu en misant sur l'innovation produit et marketing.
La stratégie atypique mise en place par la PME française ne s'arrête pas là. Comme l'explique son directeur général, Stéphane Nitenberg, la société n'a pas attendu que le« made in France soit placé sur le devant de la scène électorale pour se pencher sur la question. Aston fait partie de ces PME françaises qui cherchent constamment des solutions astucieuses pour se différencier. La PME qui maîtrise depuis toujours son propre outil de production possède à cet effet une usine en Corée du Sud. En 2011, Aston fait le pari de capitaliser sur les capacités industrielles et d'innovation disponibles en France pour renforcer ses parts de marché.
Afin d'optimiser la disponibilité des produits et de gagner en compétitivité, l'entreprise a fait le choix d'installer une partie de sa production en Alsace. Pourquoi revenir produire en France alors que tant de sociétés délocalisent leur production là où la main d'œuvre est moins onéreuse ? « Pour être plus compétitif » répond sans sourciller le directeur général d'Aston pour qui le choix de produire en France n'est pas un pari un peu insensé mais le résultat d'une réflexion très aboutie.
Améliorer sa compétitivité grâce au made in France est « plus simple qu'il n'y paraît » affirme Stéphane Nitenberg. Aston a joué sur trois facteurs : un process industriel en béton, l'optimisation des coûts d'approvisionnement et des économies dues en partie à l'absence de coûts douaniers. Depuis 2011, le made in France permet à la société de réduire les délais de livraison. Avec les économies réalisées, Aston a choisi pu réduire ses prix de vente d'environ 10 %.
Et la PME ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Elle veut conquérir le marché international et confirmer sa position en France. Pour cela, Aston estime nécessaire de renforcer ses équipes et s'apprête à embaucher (site internet d'Aston). Preuve additionnelle que le made in France fonctionne quand on le pratique à propos.
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