THALES : Le redressement de ses résultats confirme sa stratégie

06/03/2012 - 18:40 - Option Finance

(AOF) - Thales a publié un résultat net 2011 de 566 millions d'euros contre une perte de 45 millions en 2010 et un résultat opérationnel courant de 749 millions d'euros (5,7% des revenus) à comparer au résultat de 2010 négatif à hauteur de 92 millions d'euros. La charge financière nette à 58 millions d'euros diminue sensiblement par rapport à 2010 où elle atteignait les 73 millions d'euros. Le chiffre d'affaires qui a été publié précédemment, a été annoncé en stabilité organique à 13,028 milliards d'euros en 2011 contre 13,125 milliards en 2010. Le PDG du groupe, Luc Vigneron a déclaré lors du conseil d'administration que les prises de commandes ont progressé et que les revenus du groupe résistaient bien. Il a précisé que "le redressement marqué de nos résultats est désormais engagé, grâce à une meilleure exécution de nos contrats, à la dynamique du plan Probasis et à notre présence renforcée sur les zones de croissance." La distribution d'un dividende a été proposée à 0,78 euros par action. Le spécialiste de l'électronique de défense s'attend à une baisse des commandes militaires pour 2012, qui ne devrait être que partiellement compensée par la progression des commandes civiles, notamment dans l'aéronautique et le transport terrestre. Sur la base du redressement des résultats enregistré en 2011 et de la poursuite du bon déploiement du plan de performance Probasis, le groupe a confirmé se fixer un objectif d'une marge opérationnelle courante de 6% en 2012.

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Les points forts de la valeur

- Avec 55% de son chiffre d'affaires dans l'électronique de défense, Thales figure parmi les leaders mondiaux (systèmes de combat, C4ISR, électronique de missiles, radars, sonars) derrière les acteurs américains (Lockheed, Raytheon) mais devant les acteurs européens (Finmeccanica, BAE) ; - Dans le civil, Thales est numéro un mondial de la gestion du trafic aérien, numéro deux mondial de la signalisation ferroviaire, du multimédia de bord et de l'avionique, numéro un européen de la fabrication de satellites civils ; -Avec seulement 25% de son chiffre d'affaires en France, Thales peut être considéré comme un groupe international avec une forte présence dans les pays émergents (36% du CA), dont 10% au Moyen-Orient et 10% en Asie ; - Luc Vigneron, le nouveau président, a mis en place un plan de retour à la rentabilité (Probasis) avec notamment une nouvelle organisation interne ; - La nomination du nouveau président a été concomitante à l'arrivée de Dassault Aviation comme actionnaire industriel de référence. Dassault Aviation est décidé à jouer un rôle proactif dans la gestion de Thales.

Les points faibles de la valeur

-Thales a un portefeuille d'activités jugé trop disparate avec certains métiers civils non stratégiques ; -La concurrence américaine est de plus en plus présente sur les marchés export ; - Les investisseurs craignent que les plans d'austérité en Europe n'amputent davantage les budgets défense. La tendance était déjà à la baisse des budgets militaires dans les pays industrialisés. 30% du CA de Thales est exposé ; - Thales ne réalise qu'une portion limitée de son chiffre d'affaires défense aux Etats-Unis, pays qui demeure, malgré les coupes budgétaires, de très loin le premier marché du secteur.

Comment suivre la valeur

- Thales est une valeur de restructuration ; - Valeur du secteur défense, Thales est sensible à l'évolution des dépenses des gouvernements en matière militaire ; - En raison de ses activités aéronautiques, la société est également soumise aux cycles de ce secteur ; - Thales est également une valeur sensible aux fluctuations du dollar ; - La refonte du groupe initiée par la nouvelle direction et les mesures de restructuration engagées devraient aboutir à une réappréciation boursière significative. Mais cette réorganisation n'est pas sans risques ; - L'annonce d'un possible contrat Rafale avec les Emirats Arabes Unis dès le mois de novembre pourrait aussi servir de catalyseur ; - La consolidation du secteur, largement insufflée par l'Etat, est à suivre. Thales devrait échanger des actifs avec Safran. Il est aussi en discussion avec plusieurs autres groupes.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Les compagnies aériennes américaines s'apprêtent à renouveler leur flotte vieillissante, ce qui représente une formidable opportunité pour Airbus et Boeing. En effet, les moyens et longs courriers détenus par American Airlines, Delta et United, qui a fusionné avec Continental, appartiennent à l'ancienne génération d'appareils, très gourmands en carburant. Ils sont également de plus en plus chers à entretenir. Les experts estiment que 5 000 appareils devraient être remplacés à court terme, dont 70% aux Etats-Unis. Ce pic de commandes aux Etats-Unis devrait générer un pic de livraisons en 2016. Sur les 460 moyen-courriers "économes" commandés par American Airlines, 260 ont concerné l'Airbus A320 et 200 le Boeing 737. Cela représente la plus grosse commande de l'histoire de l'aviation. Air France-KLM a également choisi d'opter pour des appareils moins gourmands en carburant. La compagnie a commandé autant d'avions à Airbus et Boeing (25 chacun), pour un prix catalogue de 12 MdUSD. Cette commande ferme est assortie d'options d'achat pour 60 autres avions. FTB/ACT/