ILIAD : résultats en hausse mais pas de détails sur Free mobile

08/03/2012 - 09:34 - Option Finance

(AOF) - Free a publié aujourd'hui son résultat opérationnel courant pour l'exercice 2011 en progression de 4,2% à 498 millions d'euros contre 478 millions en 2010. Son résultat net consolidé ressort en chute de 19,6% à 252 millions d'euros contre 313 millions un an plus tôt. L'Ebitda publié progresse de 4,4% à 833 millions d'euros contre 798 millions sur 2010. Son chiffre d'affaires subit la même progression de 4,1% à 2,122 milliards d'euros contre 2 038 milliards l'année précédente. La base d'abonnés Haut Débit Free progresse de 407 000 abonnés sur la période (net de résiliations et hors migrations Alice). Au 31 décembre, le groupe comptait 4,849 millions d'abonnés, contre 4,534 millions, un an plus tôt. Le groupe publie des objectifs d'une part de marché de 25% à long terme sur le Haut Débit, mais aussi d'une intensification des raccordements abonnés et de la poursuite des déploiements horizontaux dans la fibre optique. Les objectifs sur le fixe pour 2012 prévoient une croissance du chiffre d'affaires de 5%. Le Free Cash Flow ADSL cumulé entre 2010 et 2012 est attendu à plus de 1,1 milliard d'euros. Les objectifs du groupe misent sur une forte augmentation du chiffre d'affaires en 2012 et sur le long terme prévoient un chiffre d'affaires supérieur à 4 milliards d'euros à l'horizon 2015. Iliad prévoit de verser un dividende de 0,37 euro pour 2011, en baisse de par rapport au dividende de 0,40 euro réglé en 2010. Le dernier né de la téléphonie mobile n'a pas communiqué sur le nombre d'abonnés de son offre Free Mobile tant attendu par les investisseurs, faisant seulement état d'un "immense succès".

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LEXIQUE

Free Cashflow : Terme anglais fréquemment utilisé à la place de " flux de trésorerie disponible après impôt ". Il s'agit du flux de trésorerie (l'apport de liquidités) issu de l'activité de l'entreprise, diminué des charges d'imposition. Le free cashflow représente en fait les liquidités disponibles pour rembourser les emprunts contractés par l'entreprise ou pour rémunérer ses actionnaires.

Les points forts de la valeur

- Inconnu en 1999, Iliad s'est rapidement imposé avec sa marque Free comme une référence sur le marché de l'Internet avec une offre " triple play " (téléphonie fixe, internet, télévision) " low cost " qui a poussé les autres acteurs à s'adapter ; - Iliad est profitable depuis de nombreuses années, grâce à une gestion saine et l'absence d'investissements hasardeux durant la période de la bulle Internet ; - La marque Free, moteur de la croissance organique du groupe sur son coeur de métier de l'ADSL, est toujours aussi dynamique ; - Iliad est une société très innovante ; - Iliad va lancer début 2012 son offre mobile " low cost ". Iliad souhaite casser les prix et proposer une offre simple. Iliad pourrait reproduire dans la téléphonie mobile son succès dans l'Internet ; - Les offres mobiles et la structure de coûts sont construites de telle sorte qu'elles génèrent des marges élevées pour Free tout en ne pouvant être répliquées par la concurrence sans abandonner leurs marges. Free Mobile devrait pouvoir diviser par deux la facture mobile moyenne sans mettre en péril la rentabilité de l'offre ; - Iliad est l'un des opérateurs télécoms les moins endettés d'Europe, et ce malgré l'acquisition de la licence de téléphonie mobile.

Les points faibles de la valeur

- L'environnement concurrentiel instable et la position de challenger d'Iliad sont des facteurs de fragilité ; - La concurrence s'est intensifiée dans le " triple play " depuis les récentes baisses de tarifs de France Telecom et le succès non démenti des offres " quadruple play " (téléphonie fixe et mobile, Internet, télévision) ; - L'arrivée de la nouvelle Freebox Revolution avive encore plus la concurrence ; - Répliquer le succès d'Internet dans la téléphonie mobile sera plus difficile et peut-être moins spectaculaire que prévu : le marché mobile français est entré dans une phase de surenchère commerciale et d'accélération de sa déflation tarifaire.

Comment suivre la valeur

- La valeur dépend désormais du flux de nouvelles sur l'activité mobile " low cost ", dont le lancement commercial est prévu début 2012. Les analystes estiment que le potentiel de croissance de cette activité est sous-estimé dans les cours de Bourse ; - La valorisation d'Iliad dépend aussi de la croissance de la base d'abonnés ADSL et des services optionnels de la Freebox. Mais l'engouement des Français pour le haut débit ne se dément pas ; - Le titre présente un intérêt spéculatif : Iliad pourrait intéresser à terme un opérateur télécoms à la recherche de parts de marché en France.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Internet - FAI et sites internet

Créé il y a tout juste vingt ans, le 6 août 1991, Internet a aujourd'hui un poids certain dans l'économie mondiale. Il génère une activité de 1 672 MdUSD, qui représente près de 3% du PIB mondial. 463 millions de sites Internet existent à travers le monde, contre 30 millions il y a dix ans. Selon l'Union internationale des télécommunications, 2 milliards d'internautes sont connectés dans le monde, soit près de 30% de la population mondiale. En France, 700 000 emplois ont été créés dans la filière sur les quinze dernières années, ce qui constitue le quart des nouveaux emplois sur notre territoire sur cette période. Internet est soumis à de constantes mutations. Au Web 1.0 des années 1990, qui permettait uniquement de consulter des informations et d'effectuer des achats, a succédé le Web 2.0. Ce dernier est apparu au début des années 2000 avec les blogs, l'encyclopédie en ligne Wikipedia et les réseaux sociaux tels que Facebook. La prochaine étape n'est pas encore déterminée : pour certains, elle pourrait voir communiquer les objets entre eux grâce à une carte SIM et sans intervention humaine. Le marché de la connectivité a représenté 3,1 MdEUR dans le monde en 2010, et devrait quasiment doubler en quatre ans, selon l'Idate. Pour d'autres experts, la prochaine mutation d'Internet concernera la gestion des données à travers une analyse très fine des informations notamment disponibles sur les réseaux sociaux. Mais là apparait la problématique de la protection de la vie privée. FTB/ACT/