BIOMERIEUX remet en cause son plan stratégique

13/03/2012 - 18:22 - Option Finance

(AOF) - Biomérieux a réalisé en 2011 un résultat net en hausse de 0,3% à 161 millions d'euros. Le résultat opérationnel courant du spécialiste du diagnostic in vitro a progressé de 1,6% à 258 millions, en ligne avec l'objectif que le groupe s'était fixé il y a un an. Il a ainsi représenté 18 % du chiffre d'affaires. La marge brute a augmenté de 5,4% à 761 millions. Le chiffre d'affaires a progressé de 5,2% à 1,427 milliard. Par ailleurs, le groupe a profité de cette publication pour remettre en cause son plan stratégique 2010-2015 en raison de la dégradation du contexte économique. En 2012, Biomérieux escompte la poursuite des tendances observées en 2011 et prévoit de réaliser une croissance de son chiffre d'affaires comprise entre 3 et 5 %, à devises constantes et périmètre d'activité comparable. Cet objectif exclut jusqu'en juillet 2012 l'impact des acquisitions d'AES Laboratoire et d'ARGENE, qui pourrait apporter environ 3 % de croissance supplémentaire, et s'entend hors impact de la cession de Dima Diagnostika. 2012 sera une année clé pour le développement de Biomérieux, avec le lancement de la nouvelle génération de sa plateforme VIDAS, la poursuite du développement de 4 autres systèmes innovants, l'intensification de l'activité " Services ", et la création de nouvelles filiales commerciales. La société poursuivra également son plan de transformation avec notamment le déploiement accéléré du " Global ERP " et la mise en oeuvre d'importantes initiatives opérationnelles. Dans ce contexte, et anticipant des impacts négatifs de change, elle cible un résultat opérationnel courant compris entre 255 et 270 millions d'euros. Le conseil d'administration proposera à l'assemblée générale du 30 mai prochain d'approuver un dividende de 0,98 euro par action, identique à celui versé en 2011.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- bioMérieux bénéficie d'un haut niveau d'expertise dans le diagnostic des maladies infectieuses. C'est le leader mondial de la microbiologie avec 35% de parts de marché mais également, depuis peu, de l'application industrielle avec l'acquisition d'AES ; - Le groupe dispose d'une présence géographique mondiale. La France représente moins de 16% du chiffre d'affaires. Il réalise déjà 25% de son chiffre d'affaires dans les pays émergents ; - Le diagnostic in vitro est un secteur d'activité bénéficiant de tendances de long terme extrêmement favorables ; - Le groupe bénéficie d'un modèle économique solide fondé sur l'importante proportion des ventes de réactifs qui assurent des revenus récurrents (85% du chiffre d'affaires) et d'un mix produit positif : nouveaux automates, enrichissement des menus par des tests à forte valeur ajoutée, montée en puissance de la biologie moléculaire et du théranostic (association entre le diagnostic et le médicament pour une meilleure efficacité des traitements, considérée comme l'un des grands relais de croissance de la médecine de demain) ; - La situation de trésorerie positive, ainsi que la forte récurrence du cash-flow de bioMérieux, devraient lui permettre de maintenir sa politique de dividendes généreuse (30% du résultat net).

Les points faibles de la valeur

- L'environnement dans lequel le groupe évolue est très concurrentiel ; - L'année 2011 sera une année préparatoire à de nombreux lancements anticipés sur 2012 et 2013. Les marges devraient donc être sous pression cette année ; - L'exercice 2012 devrait être meilleur (lancements de produits et nouvelles plateformes, effets des investissements industriels, baisse des prix de revient liée aux fermetures de sites effectuées en 2010, reprise des volumes aux USA...), mais cet horizon apparaît encore un peu lointain pour servir de catalyseur boursier ; - La tendance à la baisse des dépenses de santé en Europe de l'Ouest et aux Etats-Unis pèse sur les perspectives du groupe. Le groupe a d'ailleurs revu à la baisse ses prévisions de croissance organique ; - Certains analystes jugent que le groupe n'est pas assez présent aux Etats-Unis (22% des ventes) ; - Les investisseurs ont accueilli fraîchement l'annonce du changement de direction. Alain Mérieux a laissé la place à l'ex-patron d'Ipsen Jean-Luc Bélingard depuis le 1er janvier 2011 ; - bioMérieux jouit d'une prime plutôt élevée sur ses comparables.

Comment suivre la valeur

- La volonté des gouvernements occidentaux de réaliser des économies dans les dépenses de santé est un catalyseur pour la médecine préventive et donc le marché du diagnostic ; - La reconnaissance acquise du théranostic par l'ensemble du corps médical devrait se traduire à terme par un fort développement de ce marché encore balbutiant ; - Le groupe souhaite mettre l'accent sur le développement dans les pays émergents ainsi qu'aux Etats-Unis.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pharmacie - Santé

Moody's juge que les perspectives du secteur pharmaceutique mondial sont négatives. L'agence de notation tient compte des prochaines expirations de brevets sur des produits phares et d'un portefeuille de développement actuel limité. Elle estime que la croissance des résultats des grands groupes devrait continuer à décliner en 2011. La pression sur les résultats se fera sentir davantage en 2012. Le marché demeure toutefois largement profitable et peu endetté. Les notes de crédit des acteurs de la pharmacie sont donc généralement meilleures que dans d'autres secteurs. En France, suite au scandale du Médiator (commercialisé par Servier), la réglementation va être durcie. Un projet de réforme du médicament a été élaboré, destiné à offrir davantage de transparence sur les liens entre l'industrie pharmaceutique et les experts qui évaluent les médicaments. Certaines dispositions de ce projet sont remises en cause par le LEEM (groupement professionnel des entreprises du médicament), notamment les règles régissant la visite médicale et les conditions plus restrictives d'obtention des autorisations temporaires d'utilisation. FTB/ACT/