VIVENDI confirme l'arrivée de Jean-Bernard Lévy à la tête de SFR

26/03/2012 - 18:34 - Option Finance

(AOF) - Vivendi a annoncé que Frank Esser avait quitté ses fonctions de PDG de SFR. Il est remplacé par Jean-Bernard Lévy, qui reste président du directoire de Vivendi. Frank Esser a été le directeur général de SFR de 2000 à 2002 et le PDG depuis 2002. Toutefois, le mandat de Jean-Bernard Lévy devrait n'être que temporaire, a écrit les Echos sur son site Internet avant même l'annonce officielle. "Un cabinet de chasseurs de tête aurait été nommé pour trouver un successeur à plus long terme" a précisé le quotidien. Le priorité de cette présidence temporaire sera de réduire les coûts. Pénalisé par les mauvais résultats de sa filiale télécoms SFR, le titre Vivendi affiche la plus forte baisse du CAC 40 depuis le début de l'année (-17%). Lors de la présentation des résultats de Vivendi, Jean-Bernard Lévy, avait dit s'attendre cette année à une baisse de 12 % à 15 % de la marge opérationnelle de SFR, en raison notamment de l'arrivée de l'opérateur mobile Free sur le marché. Interrogé par AOF, le porte parole du groupe a précisé que Jean-Bernard Lévy était la personne la plus compétente pour reprendre la présidence de la filiale mais toutefois n'a pas souhaité faire de commentaires sur l'information du journal Les Echos selon laquelle un chasseur de tête aurait été nommé.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Vivendi est le n°1 mondial des jeux vidéo et de la musique. C'est aussi le leader français et marocain des télécoms ainsi que le leader français de la télévision payante ; - Vivendi bénéficie de la prépondérance des abonnements dans ses recettes (75%) du fait de ses activités de télécoms (SFR, Maroc Télécom) et de télévision à péage (Canal+). Il bénéficie ainsi de revenus récurrents qui offrent une bonne visibilité ; - Le groupe accroît son exposition aux pays émergents. Les analystes sont très positifs sur les perspectives de croissance du fournisseur d'accès à internet brésilien, GVT, acquis en 2009 ; - Le rachat tant attendu des 44% détenus par Vodafone dans SFR a enfin été annoncé en avril 2011. Cette opération va permettre à l'opérateur mobile d'avoir une situation actionnariale claire, comme ses concurrents ; - Vivendi distribue au moins 50% de son résultat net chaque année sous forme de dividende. Le rendement est l'un des plus élevé au sein du CAC 40 ; - Cette opération accélère le recentrage du groupe et devrait permettre une réduction de la décote de holding appliquée en Bourse.

Les points faibles de la valeur

- Le modèle de croissance d'Universal Music Group peine à convaincre. Cette activité pâtit de la baisse de la demande de CD, de la diminution des redevances et du faible programme de sorties d'albums ; - L'environnement est moins favorable pour l'activité télécoms : la réglementation s'est durcie en France avec une nouvelle taxe audiovisuelle, avec la régulation des prix de détail et la baisse brutale des prix de gros. Au Maroc, aussi, la réglementation des télécommunications est plus contraignante pour sa filiale Maroc Telecom; les positions concurrentielles de SFR sont menacées par l'attribution d'une quatrième licence mobile à Free (Iliad) et les offensives commerciales récentes de France Télécom ; - Le poids de la dette a sensiblement augmenté suite à la montée à 100% dans SFR. Les marges de manoeuvre de Vivendu sont désormais limitées pour une éventuelle acquisition supplémentaire, sachant que le management tient à conserver le rating " BBB ", et qu'il s'est engagé à augmenter le dividende au titre de 2011.

Comment suivre la valeur

- L'action est une valeur défensive du fait de la présence de Vivendi dans différents métiers qui lui procurent des revenus récurrents. C'est aussi une valeur de rendement ; - Le rachat des minoritaires de SFR est une étape importante. Le marché espère également le rachat des minoritaires de Canal+ France ; - La stratégie de diversification de Canal+ en dehors de la télévision payante est à suivre ; - Le régime fiscal de Vivendi est également à suivre. Le groupe a déposé auprès de Bercy une demande pour utiliser jusqu'à fin 2014 le régime du "bénéfice mondial consolidé" (BMC), qui devait en théorie expirer fin 2011. En pratique, le BMC permet d'intégrer fiscalement toutes les filiales détenues à plus de 50% en France et à l'étranger. Cela permet de déduire les pertes des filiales étrangères des bénéfices des filiales les plus rentables, comme SFR.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

La télévision connectée, qui va notamment faciliter l'accès des programmes en différé grâce à un accès à Internet, va sensiblement modifier le paysage audiovisuel français. Aux Etats-Unis, des services comme Netflix ou Hulu proposent leur catalogue sur les téléviseurs comme sur les PC. Le succès du modèle Netflix est à l'origine du déclin des câblo-opérateurs, qui offrent des bouquets de chaînes payantes. Netflix est également présent au Canada et en Amérique latine. Il devrait intervenir en Europe dès 2012, le Royaume-Uni étant le premier marché visé. Certains tentent de prendre les devants. CanalSat a récemment présenté un moteur de recherche, baptisé "Eureka", qui propose une offre de programmes correspondant aux goûts de chaque foyer abonné. L'ambition est de guider l'abonné dans ses choix face à une offre très abondante. De même, AB Groupe se lance dans la télévision connectée à travers sa chaîne Mangas, qui a conclu un partenariat avec le constructeur Samsung. Cette nouvelle offre sera lancée début octobre. FTB/ACT/