L'œil du pro : les actions en ont encore sous le pied

30/03/2012 - 16:25 - Sicavonline (mis à jour le : 03/03/2015 - 17:27)

Après avoir rebondi d'une douzaine de pourcent depuis le début de l'année, les indices Actions européens, CAC 40 compris, marquent le pas. Simple pause ou amorce de correction plus durable ? Pierre-Yves Gauthier, stratégiste d'AlphaValue, penche plutôt pour la première hypothèse et voit les banques françaises, BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale tirer leur épingle du jeu.


Alors qu'il a accusé une perte de 17 % en 2011, le CAC 40 a comblé une bonne partie de son retard lors des premières semaines de 2012, culminant même à 3600 points le 16 mars. L'indice phare du palais Brongniart progressait alors de 14 % depuis le 1er janvier.

Merci la BCE

Le catalyseur de cette hausse n'est autre que la décision de la BCE de procéder, au travers de ses opérations de LTRO, et sous la houlette de son nouveau président, Mario Draghi, à des injections massives de liquidités. Pierre-Yves Gauthier, le stratégiste du cabinet d'analyse indépendant AlphaValue, dresse ainsi le constat d'un retour de la confiance grâce à l'action de la BCE : « La confiance (..) est revenue par le jeu des injections de liquidités dans le secteur bancaire. (...) Cela a fait beaucoup de bien», les investisseurs estimant que le sauvetage des banques levait une hypothèque sur le financement des entreprises. Ce regain de confiance généralisé a permis aux valeurs européennes les plus malmenées lors du second semestre 2011 de redresser la tête. « C'est ce que les Anglo-Saxons appellent joliment le dash for trash. » Mais les meilleures choses ont une fin et une forme de langueur a saisi les places boursières depuis qu'ont été ralliés les sommets de la mi-mars, et le CAC 40 a reperdu la moitié du terrain conquis.

Une hausse dans de faibles volumes

D'aucuns argueront que la correction était inévitable eu égard à la faiblesse des volumes dans lesquels la hausse s'est opérée. Ce qu'admet volontiers le stratégiste d'AlphaValue : « La plupart des grands investisseurs, y compris les grands hedge funds anglais sont restés en attente, afin de savoir si le contexte macro-économique allait effectivement s'améliorer en Europe. Et là, le point d'interrogation reste. » Et ce ne sont pas les écarts de politique budgétaire de l'Espagne qui vont atténuer les doutes des investisseurs concernant le sort de l'Europe.

Des croissances de bénéfices de l'ordre de 10 %

Néanmoins, Pierre-Yves Gauthier reste convaincu que les marchés actions ne trouvent là qu'un prétexte à reprendre leur souffle avant de poursuivre leur mouvement ascensionnel. Car pour lui, le moteur des marchés actions restent les attentes de résultats des entreprises. Or pour l'heure les bénéfices sont attendus en croissance de 10 % en 2012.

Un marché toujours faiblement valorisé

L'expert d'AlphaValue insiste par ailleurs sur le fait que ces prévisions de croissance des résultats surviennent alors même que les valorisations en bourse restent modestes. « Le fameux multiple de valorisation qu'est le rapport cours/bénéfice n'est que de 11, c'est très bon marché (NDLR : autrement dit, les entreprises cotées européennes ne se paient que 11 fois leurs profits). » Et point rassurant, selon lui, « on a le sentiment que les anticipations de résultat commencent à progresser sur 2012 », une impression étayée par le fait que, hors un ou deux secteurs, les sociétés n'anticipent plus de dégradation de leurs performances. Du mieux est donc à venir à en croire Pierre-Yves Gauthier qui mise aussi sur le renforcement progressif de la confiance au fur et à mesure que la politique monétaire profuse de la BCE portera ses fruits.

Le pari des banques

Dans ce contexte, AlphaValue a sa préférence : « Nous faisons le grand pari des banques. Elles sont les grandes bénéficiaires de l'injection de liquidités décrétée par Mario Draghi et l'on pourrait avoir de très bonnes surprises sur les séquences de résultats des banques, et notamment des banques françaises », au premier rang desquelles « BNP Paribas évidemment », Crédit Agricole « qui est très en retard », et la Société Générale qui a réalisé « un gros travail de fond. » Pour découvrir l'intégralité de l'analyse de Pierre-Yves Gauthier d'AlphaValue, cliquez sur la vidéo ci-dessus .

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