AREVA en discussion avec le polonais PGE sur l'éolien offshore

02/04/2012 - 11:56 - Option Finance

(AOF) - Areva discuterait d'une éventuelle coopération avec le groupe polonais de services aux collectivités, PGE, sur les éoliennes offshore, selon les informations rapportées par le journal polonais Dziennik Gazeta Prawna. Par ailleurs, PGE avait indiqué en mars le lancement prochain d'un appel d'offres en vue de choisir la technologie de la première centrale nucléaire de Pologne. Le pays souhaite, en effet, se doter d'une centrale d'une capacité de 3 gigawatts d'ici 2020. Le groupe français ne serait pas le seul candidat intéressé par le projet. L'américain Westinghouse et la coentreprise GE Hitachi.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Areva bénéficie d'un modèle économique intégré unique (amont / aval), résilient (fondé sur des contrats long terme pour les activités Mines/Amont, Enrichissement et Recyclage), récurrent à plus de 80% et donc moins sensible aux cycles. Cette intégration a pris tout son sens depuis l'accident de Fukushima en mars 2011 ; - Areva jouit aussi d'une présence dans les énergies renouvelables (éolien, solaire, biomasse) qui complète l'offre d'énergie propre du nucléaire et qui bénéficiera de la forte hausse des investissements dans le renouvelable ; - La cotation, depuis fin mai 2011, sous forme d'actions ordinaires (en remplacement des certificats d'investissement - CI) va accroître significativement le flottant et renforcer, avec l'attribution de droits de vote contrairement aux CI, l'attrait du titre pour des investisseurs stratégiques. - Le groupe va bénéficier de la relance des programmes nucléaires en Inde et en Chine.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe est détenu à 83% par le CEA et l'Etat. Il est donc très sensible aux décisions politiques. C'est une source d'incertitudes considérables pour les investisseurs ; - Il n'existe pas de comparable coté ce qui nuit à la visibilité du dossier ; - Le groupe génère depuis six ans un free cash flow négatif. Les mesures à entreprendre pour parvenir à générer un free cash flow positif (post-2013), susceptible de couvrir les investissements prévus d'ici 2016, sont nombreuses (plan de restructuration " Action 2016 ", efforts sur le BFR, cession d'actifs, nouvelles provisions...) et limitent la visibilité sur les mois à venir ; - Le débat sur la sûreté nucléaire depuis l'accident de Fukushima en mars 2011 pèse sur la valeur. La relance nucléaire tant attendue dans les pays développés sera différée, le temps de pratiquer les audits de sûreté ; - La construction de réacteurs n'est pas rentable ; - Depuis le début du chantier de l'EPR, le groupe a été contraint de passer des provisions supplémentaires (et conséquentes) à de nombreuses reprises. Les analystes en attendent de nouvelles d'ici à l'achèvement du chantier.

Comment suivre la valeur

- La croissance du marché du nucléaire, affectée conjointement par l'accident de Fukushima et des perspectives macro-économiques assombries, est décalée de quelques années ; - Le débat sur la sûreté nucléaire est à suivre. La dimension politique de la valeur s'en trouve encore renforcée ; - Areva peut encore être considérée comme une valeur de restructuration. Elle évolue sur ses plus bas historiques ; - Anne Lauvergeon, l'emblématique présidente d'Areva depuis l'an 2000 et à l'origine de la fusion entre Framatome et Cogema, a été remplacée par le numéro deux du groupe, Luc Oursel ; - L'activité d'Areva nécessite de très importants investissements, notamment en amont ; - L'activité Mines, récemment filialisée, pourrait voir son capital ouvert à un partenaire de préférence industriel ou à un client. Seules conditions : qu'Areva garde la majorité du capital ainsi que la commercialisation pleine et entière du produit des Mines ; - Areva et EDF sont historiquement imbriquées. Areva est le premier fournisseur d'EDF et EDF son premier client. Mais leur relation n'est plus exclusive et les deux groupes sont en désaccord sur deux contrats. L'une des brouilles, dans le traitement du combustible usé, a été résolue. L'autre, l'enrichissement d'uranium, est encore en discussion.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Les réorientations stratégiques sont à l'oeuvre parmi les énergéticiens allemands, lourdement impactés par l'arrêt des réacteurs nucléaires. En y ajoutant la taxe sur le nucléaire introduite le 1er janvier, E.ON estime que ses comptes ont été pénalisés de 1,9 MdEUR au premier semestre. L'impact sur les comptes de RWE s'est élevé à 900 MEUR. E.ON a publié la première perte nette trimestrielle de son histoire, à hauteur de 1,4 MdEUR. Le groupe a annoncé des restructurations qui pourraient concerner jusqu'à 11 000 personnes sur un total de 79000. Comme son concurrent RWE, il a dû réviser à la baisse ses prévisions pour 2011. RWE a, lui, enregistré une perte de 229 MEUR au deuxième trimestre. Pour assainir sa structure financière, le groupe souhaite lever 2,5 MdEUR de capital. Il désire également renforcer son programme de cessions et entend désormais se séparer d'actifs d'un montant total de 11 MdEUR, soit 3 MdEUR de plus que prévu. FTB/ACT/