SOCIETE GENERALE : plan de départs volontaires à succès

11/04/2012 - 10:36 - Option Finance

(AOF) - Alors que Société Générale souhaite supprimer 880 postes dans sa banque de financement et d'investissement (BFI), près de 2200 salariés ont déjà exprimé leur souhait de profiter du plan de départs volontaires (PSE) ouvert depuis le 2 avril, affirme Les Echos, citant une source syndicale. Sur ce total, 1300 personnes sont prioritaires car leurs services vont subir des suppressions de postes. En revanche, 300 candidats au départ occupent des postes au sein de la BFI qui ne sont pas touchés par la restructuration. " Cela exprime le malaise des équipes qui subissent de plein fouet le management très brutal au sein de la BFI ", analyse Thierry Pierret, délégué syndical national adjoint CFDT, interrogé par le quotidien.

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Les points forts de la valeur

- Société Générale se recentre sur la banque de détail et sur la banque de financement et d'investissement, activités qui ont soutenu sa croissance avant la crise ; - La banque dispose de positions de leader sur des segments en croissance comme les dérivés actions, les produits structurés et la gestion passive ; - La banque est faiblement exposée à la dette souveraine des pays européens en difficulté.

Les points faibles de la valeur

- La valeur reste des plus volatiles en Bourse à l'image de l'ensemble du secteur financier. Les craintes sur la dette souveraine en zone euro ne sont pas encore levées ; - La banque pâtit également d'une image ternie par l'affaire Kerviel, les stock-options qui devaient être initialement attribuées à ses dirigeants en pleine crise et les pertes divulguées en gestion d'actifs ; - Regagner la confiance des investisseurs prend du temps. La banque doit aussi réussir à convaincre du réalisme du plan stratégique " Ambition SG 2015 " dans un contexte économique toujours difficile ; - L'environnement de taux bas pèse sur les activités de banque de détail, plus précisément sur les marges sur dépôts ; - L'effort d'adaptation, en termes de réduction de la taille des bilans et de moindre dépendance aux marchés de capitaux (deleveraging), est très brutal pour les banques. La SG n'a pas versé de dividende en 2011 ; - Le débat sur le rôle du modèle de la banque universelle dans la crise actuelle pèse sur l'ensemble du secteur. La commission Européenne a mis en place un groupe de travail chargé d'étudier la question de la structure des banques et de la séparation dans la gestion du risque (banque d'investissement vs banque de détail). En France, cette séparation est au coeur du projet des Socialistes.

Comment suivre la valeur

- Les valeurs bancaires sont considérées comme des titres " value " depuis les effets de la crise financière ; - Les deux opérations de LTRO à 3 ans initiées par la BCE (fin décembre 2011 et fin février 2012) ont diminué fortement le niveau de crainte sur le secteur bancaire ; - La Société Générale s'efforce de convaincre le marché de sa capacité à tourner la page de la crise financière et celle de l'affaire Kerviel ; - Le retour sur fonds propres (ROE), qui mesure la rentabilité des banques, est l'un des ratios clé du secteur ; - En tant que valeur financière le titre est influencé par une série d'éléments : (i) les taux d'intérêt dont l'évolution dépend des politiques monétaires (notamment des banques centrales européenne et américaine), (ii) l'état des Bourses mondiales qui influencera ses activités de banque de financement et d'investissement et de gestion d'actifs, (iii) les niveaux de consommation et d'épargne des ménages qui influeront sur les performances de la banque de détail ; - Le coût du risque reste à surveiller ; - Surveiller également la mise en place du dispositif de " Bâle III " qui oblige les banques à augmenter leurs fonds propres pour résister aux crises. Le Comité exige que les établissements financiers affichent d'ici au 1er janvier 2019 un ratio de solvabilité Tier 1 (le noyau dur des capitaux propres des institutions financières) d'au moins 4,5%, contre 2% jusque-là. Un matelas supplémentaire de 2,5% est également exigé. Ce qui porte le pourcentage total à 7%.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

La réduction de la taille de leur bilan est à l'ordre du jour pour les banques françaises, qui souhaitent rassurer les marchés financiers. BNP Paribas a annoncé une réduction de 10% de la taille de son bilan d'ici à la fin 2012, et sa volonté de limiter sa dépendance aux refinancements en dollars. Cette décision implique la cession d'environ 70 milliards d'actifs d'ici à la fin de l'année prochaine. Quant à la Société Générale, elle désire intensifier les cessions dans son portefeuille d'actifs toxiques, déjà réduit de 8 MdEUR depuis début 2011. D'ici à fin 2012, la banque espère parvenir à une économie supplémentaire de 60 MdUSD de financement. Le modèle des banques françaises, historiquement basé sur le financement, évolue donc avec la crise financière. BNP Paribas et la Société Générale souhaitent toutes deux réduire certains types de crédits en dollars, comme les crédits export, trop coûteux en fonds propres et en liquidités, et qui s'inscrivent dans leur activité BFI (banque de financement et d'investissement). FTB/ACT/