VINCI confirme ses objectifs en dépit d'une baisse du trafic autoroutier

12/04/2012 - 16:24 - Option Finance

(AOF) - Vinci a confirmé ses objectifs pour l'exercice 2012, à l'occasion de son assemblée générale qui a eu lieu ce matin, en dépit de la légère baisse attendue de son trafic autoroutier, a rapporté l'agence de presse Reuters. En raison des incertitudes qui planent sur la conjoncture économique européenne, le groupe de BTP et de concession anticipe toujours une stagnation de son chiffre d'affaires et de sa marge opérationnelle, ressortie à 9,9% en 2011. "Nos trafics devraient légèrement baisser en 2012, c'est du moins ce que nous constatons sur les premiers mois de l'année", a déclaré Xavier Huillard, PDG de Vinci, au cours de l'AG. "Concernant toujours nos autoroutes, nous sommes engagés dans un grand programme d'investissement, nous aurons, l'année dernière, investi un milliard d'euros, cette année, en 2012, probablement encore davantage." "Aujourd'hui ce qu'on constate en France, c'est que les grandes agglomérations restent pour l'instant encore assez dynamiques", a poursuivi Xavier Huillard. "Dans le contracting (construction et énergie) (...), depuis le début de l'année 2012 nous aurons engrangé davantage de prises de commandes que nous n'en avons consommées au travers de l'activité et notre carnet de commandes reste donc à un niveau élevé, voire très élevé, ce qui nous rend particulièrement serein", a-t-il ajouté. Vinci avait déjà fait part du tassement du trafic sur les autoroutes lors de la publication de ses résultats annuels en février. Toutefois, ceci n'avait pas empêché le pôle Vinci Autoroutes d'afficher un chiffre d'affaires en progression de 3,5% à 4,4 milliards d'euros en 2011, segment qui représente 12% de ses ventes.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Cette activité génère un important cash flow. Elle est également très rentable et environ 10 fois supérieure à celle des métiers de travaux du groupe. Le développement de l'automatisation des péages permet d'améliorer encore la rentabilité ; - Vinci a conclu mi-juin 2011 le contrat de concession de la ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux avec Réseau Ferré de France. Il s'agit d'un projet d'une importance jamais égalée : travaux de 6 MdEUR, 19 viaducs, 7 tranchées couvertes ; - Vinci a pleinement adapté son modèle opérationnel aux exigences nouvelles du marché, de plus en plus demandeur de solutions intégrées, tous corps d'état. Le groupe peut gérer toutes les phases du projet : l'amont (conception, programmation et financement), l'équipement puis l'exploitation de l'ouvrage ; ce modèle opérationnel permet à Vinci de s'imposer comme partenaire privilégié des autorités publiques ; - L'annonce de l'entrée dans le capital de Vinci du fonds souverain Qatari Diar est positive : le groupe commence ainsi à structurer son capital jusqu'alors très ouvert.

Les points faibles de la valeur

- Vinci est encore très présent en France (65% du CA), où la visibilité est faible sur la croissance économique. Cette exposition hexagonale limite aussi le bénéfice que le groupe peut tirer du développement dans les pays émergents ; - La hausse du prix de l'essence et la tendance à la diminution de la mobilité des vacanciers une fois sur leur lieu de séjour ont malgré tout un impact sur le trafic autoroutier ; - La branche construction dégage une rentabilité très faible ; - La problématique de financement qui touche actuellement les collectivités locales françaises (20/25% du chiffre d'affaires Contracting France) induit un manque de visibilité sur l'activité Construction. Les travaux routiers sont traditionnellement les dépenses qui font en priorité les frais des arbitrages des élus locaux en cas de difficultés financières. Les banques sont également frileuses pour financer les projets et en particulier les PPP de petites tailles ; - D'une manière générale, la valeur souffre actuellement d'une assimilation hâtive de Vinci - dont 50% du CA dépend directement et indirectement de la commande publique - à une valeur de l'économie régulée (distribution d'eau ou d'électricité de type GDF Suez ou Veolia).

Comment suivre la valeur

- La valeur est défensive, du fait de l'activité Concessions, et est aussi considérée comme protectrice contre l'inflation en raison de l'indexation des tarifs des péages à l'inflation ; - L'activité Construction du groupe est étroitement liée à la conjoncture économique et au niveau des taux d'intérêt ; - La dynamique de l'activité Concessions s'inscrit, elle, dans le long terme. En partie axés sur les infrastructures, les plans de relance économique lancés dans les différents pays où intervient Vinci devraient contribuer à stimuler l'activité à plus long terme ; - Le chiffre d'affaires de la branche Concession dépend de la croissance du trafic de véhicules, notamment de celle des poids lourds, plus sensible aux cycles économiques ; - Le carnet de commandes est à surveiller car un niveau élevé rassure sur l'activité future du groupe.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - BTP

La Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) est pessimiste pour les mois à venir. Elle estime que le nombre de logements neufs commercialisés pourrait passer sous la barre des 100 000 en 2011, contre 115 000 en 2010 et 106 000 en 2009. Quant à la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), elle craint que le relèvement de la TVA à 5,5% sur les travaux d'entretien-amélioration pénalise l'activité du secteur. Selon la Capeb, le relèvement de ce taux dans le bâtiment entraînerait une perte de chiffre d'affaires de 4,8 MdEUR et la disparition de 40 000 emplois. A cela s'ajoutent d'autres menaces : l'alourdissement de la taxation des plus-values immobilières des résidences secondaires et des logements locatifs, et la réduction du crédit d'impôt-développement durable pour les résidences principales. La confédération confirme pour le moment la prévision d'une progression de l'activité de 2,9% en 2011, revue à la hausse en juillet. Elle ferait suite à un recul de 2,5% en 2010. FTB/ACT/