Vers un choc pétrolier ?

13/04/2012 - 17:19 - Sicavonline (mis à jour le : 03/03/2015 - 17:38)

Les cours du pétrole se sont appréciés d'une trentaine de pourcent depuis septembre 2011. Allons-nous vers un nouveau choc pétrolier. Comment se couvrir ? Nuno Teixeira, directeur général de Schroders France, nous répond.


Le pétrole redevient cher. Le baril de Brent qui ne valait que 100 dollars en septembre se monnaye aux alentours de 120 dollars aujourd'hui. Le baril de pétrole WTI a épousé la même trajectoire repassant de moins de 80 dollars à plus de 100 dollars dans l'intervalle. L'or noir a toujours été sujet à de telles poussées de fièvre. Le printemps arabe avait lui-même l'an passé concouru à des tensions palpables sur les prix du brut.

Pétrole : une hausse des prix géopolitique

C'est encore une fois le facteur géopolitique qui est retenu afin d'expliquer la poussée des prix pétroliers. « Cette année, ce sont les risques d'escalade entre l'Iran et Israël qui provoquent cette flambée des prix, » constate Nuno Teixeira, le directeur général de Schroders France. Ce dernier opère toutefois une distinction entre la séquence actuelle et la précédente. « L'an dernier, la hausse des prix des matières premières a été un facteur de déstabilisation des marchés, et il faut aussi se rappeler que non seulement les prix de l'énergie montaient mais aussi ceux des matières premières agricoles, qui pour certaines avaient flambé de 50 ou 60 %. Du coup, cela a eu un effet sur le pouvoir d'achat des ménages.»

La hausse du pétrole a un impact moindre qu'en 2011... pour le moment

Ce qui n'est selon lui pas le cas cette fois-ci : « On a certes des inquiétudes mais pour l'instant, il n'y a pas de changement fondamental du comportement des ménages. Aux Etats-Unis par exemple, on a estimé que la hausse récente a provoqué une ponction de 0,5 % sur le revenu disponible des ménages. L'année dernière, il s'agissait du double. L'impact était donc beaucoup plus important. »

Des ménages plus fragiles face à la flambée du pétrole

Mais les ménages sont aussi moins aptes à résister à un choc pétrolier. « Les ménages depuis la crise sont plus fragiles. Ils disposent de moins de marges de manœuvre. Ils peuvent moins recourir au crédit. Ils ont des revenus qui ont été beaucoup contraints. Par conséquent, la sensibilité à une potentielle hausse des matières premières, si elle devait durer, est beaucoup plus forte qu'avant. » L'hypothèse est cependant celle d'une accalmie (la croissance mondiale si elle demeurera positive se modérera en 2012 alors que la zone euro voit son activité bridée par la dette et l'austérité, que la Chine, elle-même, doit composer avec une décélération de sa croissance et qu'aux Etats-Unis la reprise est molle, facteurs qui militent pour une modération de la demande d'hydrocarbures)... sous réserve qu'une escalade géopolitique n'embrase pas le marché pétrolier. Comment se couvrir face au risque pétrolier ? les préconisations de Nuno Teixeira (Schroders France), dans la vidéo ci-dessus

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