GDF SUEZ : International Power accepte une offre améliorée

16/04/2012 - 09:01 - Option Finance

(AOF) - GDF Suez a relevé de 7% son offre sur le solde d'International Power (30%) qu'il ne détient pas encore de 390 pence par action à 418 pence par action, en numéraire. Cette nouvelle proposition a reçu l'aval du groupe d'énergie britannique, qui recommande à ses actionnaires d'apporter leurs titres à GDF Suez. Un dividende final sera également versé aux actionnaires d'IP. Le 29 mars dernier, le groupe français avait proposé de racheter les minoritaires d'IP au prix de 390 pence par action, valorisant cette participation à 5,9 milliards de livres, soit plus de 7 milliards d'euros. Mais moins d'une semaine plus tard, les six membres du comité des administrateurs indépendants d'International Power, chargés de défendre les intérêts des actionnaires minoritaires, avait conclu à l'unanimité que le prix proposé par GDF Suez sous-évaluait leur société. GDF Suez avait réagi en annonçant qu'il allait analyser ses différentes options concernant International Power, y compris la possibilité de se retirer. Les analystes penchaient néanmoins pour un relèvement modéré de l'offre susceptible de remporter l'adhésion d'IP.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Le groupe bénéficie d'un bilan solide, qui le met à l'abri de cessions d'actifs dans l'urgence ou d'opérations de recapitalisation, le point faible de beaucoup de ses concurrents ; - L'action offre un rendement élevé.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe est très dépendant de son marché domestique ; - Un risque réglementaire et politique est attaché au titre. Le secteur des " utilities " est l'un des plus susceptibles d'être touchés par d'éventuelles hausses de taxes dans un contexte de réduction des déficits budgétaires en Europe ; - Les tarifs de gaz pratiqués par le groupe dépendent des décisions de l'Etat français, souvent peu lisibles en la matière. Les investisseurs ont surtout l'impression que quand des règles sont fixées, elles ne peuvent finalement pas être considérées comme définitivement établies ; - Le titre est également sensible aux décisions politiques en Belgique (10% de l'EBITDA). Le groupe va notamment être pénalisé par la décision du gouvernement belge d'annuler la prolongation de dix ans de la durée de vie des centrales nucléaires ainsi que par les mesures visant à favoriser la concurrence sur le marché électrique belge ; - GDF Suez pâtit d'un retard dans le nucléaire par rapport à EDF, qui a quatre à cinq ans d'avance sur ses concurrents.

Comment suivre la valeur

- GDF Suez fait partie du secteur des " utilities ", traditionnellement sensible à l'évolution des taux d'intérêt ; - C'est une valeur traditionnellement considérée comme défensive, grâce à la régularité de ses résultats et à son modèle économique. Néanmoins, la consommation énergétique, notamment dans les pays matures, dépend de l'état de la conjoncture économique ; - Les performances de GDF Suez sont liées à l'évolution des prix du gaz, eux-mêmes dépendants du fioul domestique, du fioul lourd, du Brent et de la parité de change euro/dollar ; - Le Conseil d'Etat a levé fin novembre, à la surprise générale, le gel des tarifs du gaz en vigueur depuis juillet 2011. Le Conseil d'Etat demande que les tarifs couvrent les coûts d'approvisionnement de GDF Suez. Cela pourrait donc constituer un moindre manque à gagner pour l'opérateur ; - Plus généralement, la formule d'indexation des coûts d'approvisionnement de GDF Suez est à suivre. Elle fait l'objet d'un audit régulier.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Les réorientations stratégiques sont à l'oeuvre parmi les énergéticiens allemands, lourdement impactés par l'arrêt des réacteurs nucléaires. En y ajoutant la taxe sur le nucléaire introduite le 1er janvier, E.ON estime que ses comptes ont été pénalisés de 1,9 MdEUR au premier semestre. L'impact sur les comptes de RWE s'est élevé à 900 MEUR. E.ON a publié la première perte nette trimestrielle de son histoire, à hauteur de 1,4 MdEUR. Le groupe a annoncé des restructurations qui pourraient concerner jusqu'à 11 000 personnes sur un total de 79000. Comme son concurrent RWE, il a dû réviser à la baisse ses prévisions pour 2011. RWE a, lui, enregistré une perte de 229 MEUR au deuxième trimestre. Pour assainir sa structure financière, le groupe souhaite lever 2,5 MdEUR de capital. Il désire également renforcer son programme de cessions et entend désormais se séparer d'actifs d'un montant total de 11 MdEUR, soit 3 MdEUR de plus que prévu. FTB/ACT/