LVMH : croissance organique de 14% des ventes au premier trimestre

18/04/2012 - 08:22 - Option Finance

(AOF) - LVMH a réalisé au premier trimestre des ventes de 6,6 milliards d'euros, en hausse de 25%. La croissance organique du numéro un du luxe mondial s'est établie à 14%. La croissance organique a été tirée par la Distribution sélective, où elle s'est élevée à 18 % pour un chiffre d'affaires de 1,823 milliard d'euros. " DFS continue de profiter du développement rapide du tourisme en Asie, dont bénéficient en particulier ses Gallerias de Hong Kong et de Macao ", a précisé LVMH. L'activité la plus importante du groupe, Mode & Maroquinerie, a enregistré une croissance organique de 12 % de ses ventes. Son chiffre d'affaires s'est élevé à 2,374 milliards d'euros. Le groupe d'activités Vins & Spiritueux a réalisé une croissance organique de 16 % de ses ventes, tandis qu'elle atteignait 9% dans les Parfums & Cosmétiques et 17% dans les Montres & Joaillerie. " Dans un environnement économique qui reste incertain en Europe, LVMH continuera à concentrer ses efforts sur la mise en valeur de ses marques, maintiendra une stricte maîtrise des coûts et ciblera ses investissements sur la qualité, l'excellence et l'innovation de ses produits et de leur distribution ", a indiqué le groupe.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Le dynamisme de la zone Asie soutient la croissance. La Grande Chine (Chine Continentale, Hong Kong et Macao) représente près de 15% du CA du groupe ; - LVMH cherche à contrôler étroitement ses canaux de distribution ; - Le cash-flow disponible a très fortement progressé grâce à une gestion rigoureuse des stocks et à des investissements ciblés. Cette évolution permet au groupe de sensiblement améliorer son taux d'endettement (environ 20%).

Les points faibles de la valeur

- De nombreux investisseurs jugent que la valeur est trop chère. Elle se paie plus de 19 fois les résultats 2012 et affiche une progression de plus de 20% à mi-mars depuis le début de l'année ; - L'activité du groupe pourrait être fragilisée par la situation au Japon (9% du CA et 14% avec les touristes japonais) ; - Les activités vins & spiritueux et montres & joaillerie sont des activités très sensibles à la dégradation de la conjoncture ; - La reconquête des parts de marché perdues en horlogerie par Bulgari est un défi qui prendra du temps.

Comment suivre la valeur

- En tant que leader de son secteur, la valeur se traite avec une prime en Bourse ; - LVMH réalise près de 40% de ses ventes en dollar et devises assimilées contre 10% seulement en yen et 30% en euro. C'est l'une des valeurs qui bénéficie le plus de la remontée du dollar ; - Son activité est liée à l'évolution des flux touristiques, car une part conséquente de son activité est réalisée par les achats de touristes ; - Les ventes étant traditionnellement élevées durant la période de Noël, les résultats de fin d'année sont très suivis ; - La valeur est considérée comme l'un des meilleurs véhicules cotés pour profiter de la croissance chinoise ; - LVMH a créé la surprise à l'automne 2010 en s'invitant au capital d'Hermès et en devenant ainsi le deuxième actionnaire du groupe familial. Il s'agit d'une opération stratégique. Car réussir à faire d'une autre de ses marques aujourd'hui en portefeuille (Céline, Fendi, Loewe) un deuxième Louis Vuitton est un challenge difficile même pour le leader du secteur. Hermès, en revanche, offre un positionnement " à part " dans l'univers du luxe et une croissance insolente ; - Il est difficile de savoir si LVMH prendra le contrôle d'Hermès. Hermès a toujours clamé sa volonté d'indépendance et a obtenu, mi-septembre 2011, l'autorisation de créer un holding familial majoritaire regroupant 50,2% du capital sans avoir à lancer d'OPA ; - Cette opération et celle sur Bulgari relancent également les grandes manoeuvres dans le secteur du luxe ; - La question de la succession d'Yves Carcelle, âgé de 63 ans, à la tête de Louis Vuitton, représente un point sensible. Il est perçu comme le principal artisan de l'exceptionnel succès de cette entité qu'il dirige depuis 1990 et qui représente environ 30% du CA de LVMH et plus de la moitié du résultat opérationnel. Son successeur, Jordis Constans, va progressivement prendre les rênes de cette entité dont il ne sera à la tête qu'en 2013. Les analystes jugent donc les risques de transition limités.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Luxe et cosmétiques

Pour pouvoir peser davantage dans les décisions au niveau européen, les acteurs du luxe ont choisi d'ouvrir les frontières et de recruter de nouveaux participants au sein de leurs instances représentatives. Ainsi, le Comité Colbert, qui représente non seulement les grands groupes français comme LVMH, mais aussi un grand nombre de PME, s'est ouvert à des entreprises européennes : deux maisons de luxe allemandes, une hongroise et une tchèque. Le Comité Colbert a également invité d'autres instances européennes à le rejoindre au sein de l'alliance Eccia, "European, Cultural and Creative Industries Alliance". Ces décisions interviennent alors que des menaces pèsent sur l'avenir de la distribution sélective. Les maisons de luxe souhaitent une harmonisation des règles juridiques et fiscales sur le commerce en ligne. Elles aimeraient également davantage de réciprocité commerciale avec certains pays, comme l'Inde ou le Brésil, où des barrières douanières parfois très élevées existent. FTB/ACT/