SUEZ ENVIRONNEMENT : résultat brut d'exploitation en repli de 4,5%

20/04/2012 - 08:57 - Option Finance

(AOF) - Suez Environnement a publié un résultat brut d'exploitation de 566 millions d'euros au premier trimestre 2012, en baisse de 4,5% en données brutes et en repli de 3,4% en organique. La marge du résultat brut d'exploitation est ressortie à 15,8% contre 16,8%, affectée dans la division Déchets en Europe par une baisse des volumes traités, dans un contexte macroéconomique difficile et avec une climatologie défavorable en février. Sur la période, le chiffre d'affaires s'est établi à 3,591 milliards d'euros, en hausse de 2,2% en données brutes (+1,4% en organique). Tous les segments du groupe affichent une croissance organique : 2,8% pour l'Eau en Europe, 1,2% pour les Déchets en Europe et 0,4% à l'International (+2,3% hors usine de dessalement de Melbourne en cours de finalisation). Le numéro deux mondial des services à l'environnement a poursuivi son développement commercial avec des gains de contrats tels que Perth (Australie), Neuilly-sur-Seine (France) dans l'eau ou Neuwied (Allemagne) dans les déchets. Le groupe est impacté par des effets périmètre liés aux cessions de Bristol Water (Royaume-Uni) et Eurawasser (Allemagne) respectivement finalisées en octobre 2011 et février 2012 pour -50 millions d'euros. Dans un contexte macro économique difficile en Europe et en dépit de la faiblesse des volumes de déchets au premier trimestre, notamment liée à une climatologie défavorable, Suez Environnement reste confiant dans l'atteinte de ses objectifs annuels. Commentant ces résultats, le directeur général Jean-Louis Chaussade, a déclaré : "Dans un contexte économique difficile en Europe, et avec un début d'année affecté par des conditions climatiques défavorables, les résultats du premier trimestre sont impactés par la baisse des volumes de déchets traités". "Suez Environnement prévoit de renforcer ses efforts de rentabilité et de génération de cash flow libre pour 2012".

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Le modèle de gestion déléguée qui est celui de Suez Environnement (et de Veolia) devrait fortement se développer, les opérateurs privés fournissant en eau moins de 10% de la population mondiale (contre 65% en France). Ce modèle est moins coûteux pour les clients que celui de la régie ; - Au contraire de son concurrent Veolia, Suez Environnement n'a pas mené de coûteuses acquisitions en haut de cycle, et se trouve donc moins fragilisée ; - Le groupe bénéficie d'une situation capitalistique stable avec un actionnaire de référence, GDF Suez, qui détient 35% du capital.

Les points faibles de la valeur

- Les investisseurs boudent toujours le secteur, inquiets notamment de la pression tarifaire des autorités publiques en Europe, notamment en période de réduction des déficits, sur les entreprises qui génèrent un cash régulier, et des conséquences règlementaires de l'accident nucléaire de Fukushima en mars 2011; - La crise a mis en évidence la forte exposition d'une partie des activités de Suez Environnement aux cycles économiques alors que le groupe a longtemps été perçu comme défensif ; - Les entreprises du secteur subissent un effet de ciseaux sur leurs marges, avec d'un côté une hausse de leurs matières premières et, de l'autre, des prix qui ne progressent pas.

Comment suivre la valeur

- La valeur reste considérée comme défensive ; - Elle ne fait plus partie du CAC 40 depuis décembre 2011 ; - Les activités liées à l'eau et à la propreté sont fortement consommatrices de capitaux. Les sociétés comme Suez Environnement, qui appartiennent au secteur dit des " utilities ", ont traditionnellement un niveau d'endettement élevé et sont en ce sens dépendantes des taux d'intérêt ; - La décote de Suez Environnement sur Veolia n'est pas réellement justifiée, selon les analystes, même si Veolia peut prétendre à une prime de leader du secteur ; - Depuis juillet 2011, et conformément au pacte d'actionnaires (qui dure jusqu'en juillet 2013), chaque partenaire a la liberté de céder ses titres en respectant l'ordre de préemption (aux actionnaires hors GDF, puis GDF puis Suez Environnement). Un renforcement de GDF Suez dans Suez Environnement, qui pose par ailleurs comme préalable la volonté d'un autre actionnaire de se désengager, est peu probable selon les analystes.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Trois consortiums, menés par EDF, GDF Suez et l'Espagnol Iberdrola, se lancent dans l'aventure française de l'éolien en mer. Ils ont déposé leurs propositions auprès de la Commission de régulation de l'énergie (CRE). Cinq champs sont concernés : Saint-Nazaire, Fécamp, Le Tréport, Courseulles-sur-Mer et Saint-Brieuc. Associé au Danois Dong et à Alstom, EDF est candidat à quatre de ces champs. Autour de GDF Suez, Vinci et l'Allemand E.ON se sont portés candidats avec Areva sur les trois parcs normands (Fécamp, Le Tréport et Courseulles-sur-Mer), et avec Siemens sur celui de Saint-Brieuc. Quant à Iberdrola, associé à Eole-RES, Neoen Marine, Technip et Areva, il s'est porté candidat sur les zones de Saint-Nazaire et Saint-Brieuc. Le gouvernement français doit révéler les résultats de son premier appel d'offres début avril. Les exploitants devront acquitter une taxe (fonction de leur chiffre d'affaires), dont la moitié sera versée au profit de la préservation du littoral, 35% sera consacré au développement d'une pêche durable et 15% aux autres activités maritimes. FTB/ACT/