MICHELIN : hausse de 5,1% du chiffre d'affaires au premier trimestre

23/04/2012 - 18:31 - Option Finance

(AOF) - Michelin a dévoilé un chiffre d'affaires de 5,304 milliards d'euros, en hausse de 5,1% au premier trimestre. Le volume de ventes est ressorti en retrait de 9,6 %, comme attendu par le groupe, en raison d'une base de comparaison élevée. Le volume avait été tiré en 2011 par des achats en anticipation des hausses de prix. Par ailleurs, le déstockage de la distribution se poursuit en 2012. Le prix-mix est, quant à lui, en forte amélioration de 13,8%. Cette hausse traduit essentiellement l'effet des augmentations de tarifs passées en 2011 et les ajustements contractuels de prix, ainsi que l'évolution favorable du mix. Sur la période, le chiffre d'affaires du numéro un mondial de pneumatiques a été soutenu par la division Tourisme camionnette et distribution associée, dont les ventes nettes ont progressé de 2,9% à 2,76 milliards d'euros et par les activités de spécialités (pneumatiques génie civil, agricole, deux roues et avion), en hausse de 23,8% à 940 millions d'euros. Au sujet de ses perspectives, Michelin confirme son objectif de stabilité des volumes vendus, dans un environnement de marchés plus incertains en Europe, résistants en Amérique du Nord et plus allants dans les zones de croissance. Par ailleurs, la poursuite du pilotage des prix face à l'évolution des matières premières devrait permettre de compenser largement leur surcoût toujours estimé entre 300 et 350 millions d'euros pour l'année. Enfin, Michelin renouvelle son objectif pour 2012 d'un résultat opérationnel en nette croissance et de génération de cash flow libre positif, avant impact de la cession de l'immeuble de Paris.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Le pneumaticien dispose d'une bonne capacité de recherche et d'innovation, qui lui confère un avantage stratégique indéniable dans un contexte extrêmement concurrentiel ; - Le groupe fait des pays émergents une priorité. Il cherche à accroître son activité dans ces zones (déjà 33% du CA) et surtout à y redéployer sa base de production industrielle (32% aujourd'hui) ; - La situation financière du groupe est jugée plus solide que celle de ses concurrents.

Les points faibles de la valeur

- Michelin ne bénéficie pas de prime au leader dans son secteur en Bourse. Une partie de sa faible valorisation chronique est liée au caractère non opéable de la société du fait de son statut juridique de commandite, qui plus est peu apprécié par de nombreux investisseurs ; - La visibilité reste faible dans l'activité poids lourds, contrairement au marché du véhicule de tourisme, qui bénéficie d'un rebond des remplacements de pneus ; - Il y a un risque de voir émerger de nouveaux acteurs globaux issus des pays en croissance, notamment asiatiques, qui vont se développer rapidement grâce à la dynamique de leur marché domestique et aller attaquer les acteurs historiques sur leurs propres marchés. - Des hausses violentes des prix des matières premières créent un décalage défavorable entre hausse des cours et hausse des prix.

Comment suivre la valeur

- En tant qu'équipementier automobile, les performances du groupe sont étroitement liées à celles du marché automobile mondial (du fait de sa diversification géographique), qui impacte son activité de première monte ; - L'activité de remplacement est sensible aux évolutions de l'économie, en particulier au taux de chômage et à l'évolution du PIB ; - L'évolution du cours des matières premières est également à surveiller de près : le caoutchouc naturel représente près du tiers de ses achats de matières premières en valeur et les noirs de carbone et les matières premières entrant dans la fabrication du caoutchouc synthétique (dérivées du pétrole) en représentent 40% ; - Sous la pression des investisseurs anglo-saxons qui comprennent mal le statut de commandite, le groupe est en train de faire évoluer sa gouvernance.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobile - Equipementiers

Moody's prévoit une année difficile pour les équipementiers automobiles en Europe, avec des volumes de production automobile qui pourraient reculer de 6%. L'agence de notation estime que la plupart des équipementiers devraient subir un recul d'environ 5% de leur chiffre d'affaires en 2012. Elle a donc abaissé de "stable" à "négative" sa perspective du secteur pour les douze à dix-huit prochains mois. Toutefois, Moody's considère que la plupart de ces équipementiers sont mieux armés pour affronter ce ralentissement qu'avant la crise financière. La solidité financière des entreprises les plus diversifiées géographiquement (telles que Michelin ou Continental), qui réalisent 40% ou moins de leurs revenus en Europe, devrait être peu affectée par l'environnement défavorable. En revanche, des groupes comme Faurecia ou Valeo souffriraient davantage. Ces entreprises ont la plus forte exposition aux fabricants en France. C'est dans ce pays que, selon Moody's, la demande diminuera le plus. FTB/ACT/