HAVAS : croissance organique de 3,5% au premier trimestre

24/04/2012 - 09:09 - Option Finance

(AOF) - Havas a dévoilé un revenu consolidé du groupe de 387 millions d'euros au premier trimestre 2012, en progression de 7,2%, en données brutes et de 3,5% en croissance organique, conforme à ses attentes. L'euro s'étant déprécié vis-à-vis du dollar américain et de la livre sterling au cours du premier trimestre 2012 par rapport au premier trimestre 2011, l'impact de change a favorisé l'évolution du revenu du publicitaire de près de 7 millions d'euros. Sur la période, la France a enregistré une croissance organique de 5,1%, portée notamment par les activités médias et publicité. L'Europe a progressé de 3,6%, l'ensemble des métiers contribuant à cette croissance avec notamment, le digital, la communication santé et les médias en tête. Dans le reste du monde, l'Asie Pacifique continue sa progression et affiche une croissance de 12,2% tandis que l'Amérique latine maintient toujours une croissance à deux chiffres grâce à la performance de l'ensemble de la région, en particulier le Mexique et l'Argentine. Par ailleurs, le groupe a annoncé un new business net de 605 millions d'euros au premier trimestre, poursuivant ainsi la dynamique de conquête de nouveaux budgets. Pour information, le new business net correspond au budget publicitaire annuel estimé des gains de budgets moins le budget publicitaire annuel estimé des pertes de budgets.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points faibles de la valeur

- Le groupe ne dispose que d'un seul réseau de taille mondiale (Havas Worldwide) quand ses concurrents en ont trois, voire quatre ; - Les performances d'Havas restent inférieures à celles de ses concurrents en termes de rentabilité opérationnelle, notamment par rapport à Publicis ; - Le portefeuille d'Havas manque de grands clients internationaux, ce qui rend le groupe plus dépendant des marchés locaux, les premiers touchés en cas de crise ; - Le groupe dépend fortement de la conjoncture européenne (60% de l'activité) ; - La présence d'Havas dans les pays émergents (16% du CA), notamment en Asie, est encore trop faible par rapport à ses concurrents ; - La valeur évolue avec une décote sensible par rapport aux autres acteurs du secteur, en raison notamment, selon certains analystes, d'un manque de communication avec la communauté financière sur la stratégie du groupe. Havas s'est jusque-là, aux dires des analystes, montré assez réticent à rencontrer les investisseurs dans le cadre de roadshows et a même régulièrement tenu des réunions d'analystes en Français, la plupart du temps sans traduction. Suivre l'amélioration progressive des indicateurs de Havas n'est pas un exercice facile pour les investisseurs étrangers. Mais un changement de culture serait en marche.

Comment suivre la valeur

- Havas donne traditionnellement très peu d'indications sur ses prévisions de croissance et encore moins de chiffres ; - Le groupe est dépendant de l'évolution du marché mondial de la publicité, qui est étroitement liée à la conjoncture économique. C'est l'un des premiers secteurs à voir son activité aussi bien s'arrêter que redémarrer ; - A noter que le poste revenu est plus significatif que le poste chiffre d'affaires dans le secteur de la publicité. Il faut également surveiller le "net new business" qui correspond au budget publicitaire annuel estimé des gains de budgets minoré des pertes de budgets estimées ; - Les intentions dans la communication de Vincent Bolloré, qui détient 32,9% du capital d'Havas et près de 30% des droits de vote du britannique Aegis, le premier réseau européen d'achats d'espaces, sont à suivre. Mais un rapprochement entre les deux sociétés semble désormais écarté ; - Des acquisitions sont envisageables afin de combler le retard du groupe dans le numérique et dans les zones émergentes. Les analystes estiment que des opérations pertinentes serviraient de catalyseur au titre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Publicité

Après une croissance de 4% en 2011, le cabinet Strategy Analytics prévoit une progression de 4,9% des investissements publicitaires mondiaux en 2012. Ils atteindraient ainsi 362 MdEUR. Le marché sera porté par des événements à fort impact international, comme les Jeux olympiques, l'Euro 2012 et la présidentielle aux Etats-Unis. Internet et la télévision devraient soutenir le marché publicitaire mondial cette année, avec des augmentations respectives des investissements de 12,8% et 5%. La télévision devrait rester le premier marché publicitaire, avec 146,6 MdEUR d'investissements, soit 40% des dépenses totales. Quant à Internet, il devrait drainer 64,7 MdEUR de dépenses, soit 18% du marché. Cette année, les investissements publicitaires en France devraient se renchérir de 3,2% (+2,1% en 2011), pour s'élever à 10 MdEUR. Strategy Analytics estime que le marché mondial devrait continuer à croître dans les deux ans à venir, avec un total d'investissements de 389 MdEUR en 2014. FTB/ACT/