PEUGEOT : recul de 7% des ventes au premier trimestre

25/04/2012 - 08:16 - Option Finance

(AOF) - PSA Peugeot Citroën a réalisé au premier trimestre un chiffre d'affaires de 14,3 milliards d'euros en baisse de 7%. Le chiffre d'affaires de la division Automobile a reculé de 14% à 9 719 milliards d'euros. Les ventes mondiales s'élèvent à 790 100 unités en baisse de 14,2% (dont 691 500 ventes de véhicules montés, en baisse de 15,1%). Le constructeur automobile a rencontré un environnement concurrentiel toujours difficile en raison d'une pression sur les prix identique à celle du 4ème trimestre 2011, et de l'Europe du Sud en forte dégradation qui impactent défavorablement le mix pays. " Ce contexte devrait perdurer sur le 1er semestre ", a averti PSA Peugeot Citroën. Pour l'année 2012, le constructeur automobile maintient inchangée l'hypothèse d'un repli des marchés automobiles de l'ordre de 5% en Europe 30, et de l'ordre de 10% en France. Hors Europe, le groupe s'attend à une croissance de l'ordre de 7% du marché chinois, de l'ordre de 6% en Amérique Latine et de l'ordre de 5% en Russie. Dans ce contexte difficile, PSA Peugeot Citroën a confirmé son objectif de désendettement significatif, grâce à la contribution du plan de réduction des coûts et de management du cash, des cessions d'actifs et du lancement de nouveaux modèles. Le plan de réduction des coûts d'1 milliard d'euros est en cours de mise en oeuvre. Près de la moitié du plan de cession de 1,5 milliard d'euros a été réalisé au 1er trimestre avec la cession de Citer pour 448 millions d'euros et la signature de la promesse de vente du siège parisien pour 245 millions d'euros.

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Les points faibles de la valeur

- PSA est considéré comme le constructeur européen " mass market " le plus isolé. Il vend encore près de 60% de ses volumes en Europe, où il souffre de surcapacités, et sa structure de coût fixe l'empêche de générer des marges et du cash suffisant dans ses activités automobiles ; - PSA a un positionnement fort sur le segment B, le plus sensible à l'arrêt des aides gouvernementales et où la pression sur les prix est forte ; - Les analystes estiment que le plan d'amélioration des performances opérationnelles, complété récemment par de nouvelles annonces d'économies de coûts, ne sera pas suffisant pour restaurer la compétitivité du constructeur, notamment sur le segment B. Son exécution pourrait même être remise en cause par la dégradation de l'environnement économique. Le succès du renouvellement de la 208 sera déterminant ; - L'internationalisation du groupe pèse au niveau de l'EBIT du fait des investissements importants en Amérique Latine et Russie ; - La situation financière du groupe s'est nettement dégradée.

Comment suivre la valeur

- Peugeot est une valeur cyclique, directement liée à la conjoncture économique et au moral des ménages ; - L'évolution des taux d'intérêt est à observer du fait de l'importance de la vente à crédit dans le secteur (deux voitures sur trois) ; - Le groupe envisagerait une alliance avec l'Américain General Motors (Opel en Europe). Jusqu'ici attaché à son indépendance, le groupe avait seulement conclu des accords de coopération ponctuelle avec certains constructeurs (Fiat, Toyota, Mitsubishi ou BMW). Reste à savoir quels seraient les contours de cette alliance (coopération uniquement technique, accord ou non capitalistique...) afin de respecter les 3 conditions que le constructeur a toujours mises en avant pour un éventuel partenariat : une stratégie commune, des synergies significatives et la préservation de l'indépendance du groupe ; - La famille Peugeot est réputée pour sa " prudence légendaire " ; - Suivre l'évolution de la participation dans l'équipementier Faurecia, qui a été réduite à 57% suite au rapprochement entre cette filiale et Emcom.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobiles - Constructeurs

Le marché automobile mondial est soumis à de nombreuses alliances, que ce soit entre Daimler et Chrysler, Renault et Volvo, ou Ford et Mazda. Le mariage entre Renault et Nissan a constitué l'une des plus grandes alliances du secteur. Renault détient 43,4% de Nissan et ce dernier détient 15% du groupe français. Dans le cas de Fiat et Chrysler, le constructeur italien possède 58,5% du constructeur américain. L'étape suivante devrait être une fusion. Après avoir multiplié les coopérations techniques simples, PSA Peugeot Citroën va voir le premier constructeur automobile mondial, General Motors (GM), entrer à hauteur de 7% dans son capital. GM deviendra ainsi le deuxième actionnaire principal du groupe français, après la famille, qui détient aujourd'hui 30% des actions et 46% des droits de vote. Sur le plan opérationnel, des synergies importantes sont attendues, mais pas avant un certain temps. Les deux industriels cherchent à partager leurs plates-formes de véhicules, de composants et de modules, et souhaitent créer une société commune, destinée aux achats, pour réaliser des économies d'échelle. FTB/ACT/