RENAULT : chiffre d'affaires en repli de 8,6% au premier trimestre

25/04/2012 - 18:29 - Option Finance

(AOF) - Renault a réalisé au premier trimestre 2012 un chiffre d'affaires en baisse de 8,6% à 9,535 milliards d'euros, pénalisé par la dégradation du marché automobile européen. Mais le constructeur français a confirmé ses prévisions pour 2012 en raison de la croissance de ses ventes à l'international. Le groupe a vendu sur les trois premiers mois de l'année dans le monde 638 498 unités, un chiffre en baisse de 7,9%. En Europe, où le marché baisse de 8,1%, les ventes du groupe ont diminué de 20% et représenté 9,1% du marché. La baisse des ventes a été particulièrement accentuée par un marché français en chute de 19,4% au premier trimestre 2012 comparé au premier trimestre 2011 qui avait connu un pic d'activité généré par les livraisons des derniers véhicules bénéficiant des primes à la casse. L'évolution contrastée des marchés automobiles dans le monde et l'activité du groupe au premier trimestre sont conformes aux attentes, a declaré Renault. Cependant, la faiblesse du marché européen, et notamment français, a été plus importante que prévu, a concédé le groupe. Selon lui, cette baisse du marché européen devrait s'atténuer progressivement au deuxième trimestre en fonction des évolutions macroéconomiques et d'une base de comparaison plus favorable. Le groupe attend, pour l'année 2012, une croissance du marché mondial (VP+VU) de 4% avec un marché européen en baisse de 3 à 4% et un marché français en baisse de 7 à 8%. Renault maintient son objectif d'un free cash flow opérationnel de l'automobile positif pour l'année 2012, avec des frais de R&D et d'investissements inférieurs à 9% du chiffre d'affaires et des volumes de ventes supérieurs à 2011

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Renault se positionne dans les pays asiatiques. Il va doubler ses capacités de production en Corée du sud au travers de sa filiale Renault Samsung Motors. Le marché automobile coréen est très prometteur ; - La cession en octobre 2010 de plus de la moitié de la participation dans Volvo AB a été bien accueillie. Cette opération permet à Renault de réduire son endettement et au marché de revaloriser les autres participations du groupe (44% dans Nissan et 25% dans le Russe AvotVaz).

Les points faibles de la valeur

- Le faux scandale d'espionnage industriel, qui a révélé que les cadres mis en cause dans cette affaire avaient été licenciés sans preuve, a terni l'image de la direction ; - La démission, suite à cette affaire, de Patrick Pélata, numéro 2 du groupe et l'un des artisans du plan stratégique à 3 ans " Drive the change " dévoilé en février 2011, est un coup dur pour le constructeur ; - L'absence de nouveaux modèles en 2011 pèse sur les performances en Europe, notamment en France ; - Renault, partenaire de Nissan, est l'un des groupes français qui risque d'être le plus directement impacté par le drame japonais ; - Le projet de voitures électriques est un pari audacieux qui contraste avec l'approche prudente des autres constructeurs. Le groupe y a investi 4 milliards d'euros avec l'objectif de vendre 1,5 million d'unités 100% électriques d'ici 2016.

Comment suivre la valeur

- Les performances du groupe sont étroitement liées aux évolutions du marché automobile européen, et donc à la conjoncture économique. Renault est une valeur cyclique ; - La gamme de Renault devrait être plus fournie à partir de 2012 avec plusieurs lancements prévus ; - La principale priorité du constructeur est d'atteindre un free cash flow positif avec une augmentation des parts de marché dans ses principaux marchés ; - Le nouveau numéro 2 du groupe, Carlos Tavares, devra notamment s'assurer du bon déroulement du plan " Drive the change " qui peut constituer un catalyseur pour la valeur ; - Sur le long terme, le projet de voitures électriques et l'élargissement de l'alliance Nissan-Renault seront les catalyseurs du titre. Le constructeur ambitionne de devenir leader sur le segment des véhicules n'émettant pas de CO[-3]ý. Le groupe développe avec Nissan un projet de voitures électriques. En sautant l'étape de l'hybride pour passer directement au tout-électrique, Renault veut prendre de court ses concurrents ; - Renault n'exclut pas de renforcer sa participation dans le Russe AvotVaz ; - Le programme de cessions immobilières est à suivre car il aura un impact sur la flexibilité financière du groupe.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobiles - Constructeurs

Le marché automobile mondial est soumis à de nombreuses alliances, que ce soit entre Daimler et Chrysler, Renault et Volvo, ou Ford et Mazda. Le mariage entre Renault et Nissan a constitué l'une des plus grandes alliances du secteur. Renault détient 43,4% de Nissan et ce dernier détient 15% du groupe français. Dans le cas de Fiat et Chrysler, le constructeur italien possède 58,5% du constructeur américain. L'étape suivante devrait être une fusion. Après avoir multiplié les coopérations techniques simples, PSA Peugeot Citroën va voir le premier constructeur automobile mondial, General Motors (GM), entrer à hauteur de 7% dans son capital. GM deviendra ainsi le deuxième actionnaire principal du groupe français, après la famille, qui détient aujourd'hui 30% des actions et 46% des droits de vote. Sur le plan opérationnel, des synergies importantes sont attendues, mais pas avant un certain temps. Les deux industriels cherchent à partager leurs plates-formes de véhicules, de composants et de modules, et souhaitent créer une société commune, destinée aux achats, pour réaliser des économies d'échelle. FTB/ACT/