PERNOD RICARD : chiffre d'affaires trimestriel en hausse de 5%

26/04/2012 - 08:27 - Option Finance

(AOF) - Pernord Ricard a réalisé au troisième trimestre de son exercice 2011/2012 un chiffre d'affaires de 1,701 milliard d'euros, en hausse de 5% (+3% en croissance interne). Les tendances sous-jacentes très favorables du premier semestre se poursuivent au troisième trimestre avec une croissance toujours soutenue des marques stratégiques et une hausse du poids du portefeuille Premium. Ainsi, les marques Premium représentent 73% du chiffre d'affaires au 31 mars 2012. Le groupe de vins et spiritueux rappelle que le décalage du Nouvel An chinois a pénalisé de 20 millions d'euros son chiffre d'affaires. Les ventes ont également été affectées en France pare le déstockage des distributeurs, mouvement qui se poursuivra au quatrième trimestre. Hors ces deux effets techniques, la croissance du troisième trimestre s'élève à 8%. Sur les neuf premiers mois, le chiffre d'affaires s'élève à 6,315 milliards, en hausse de 7% (+9% de croissance interne). Sur cette période, le chiffre d'affaires progresse de 17% dans les marchés émergents et de 3% dans les marchés matures. Les marchés émergents représentent 77% de la croissance interne du chiffre d'affaires du groupe. En parallèle, Pernod Ricard annonce la signature, le 25 avril 2012, d'un crédit " revolving " multi-devises à 5 ans pour l'équivalent de 2,5 milliards d'euros (tirés et réserve). Ce nouveau financement bancaire a été souscrit à des conditions attractives : pour un tirage entre 1/3 et 2/3 la marge s'élève à 135 points de base sur la partie euro et à 175 points de base sur la partie dollar. Les marges pourront être encore améliorées de 15 points de base après juin 2012 en cas de ratio Dette Nette/EBITDA inférieur à 4. La maturité de la dette, substantiellement allongée, est désormais supérieure à 7 ans. Pernod Ricard a confirmé ses objectifs sur l'exercice en cours, à savoir une croissance d'environ 8% de son résultat opérationnel pour l'exercice 2011-2012.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Les gammes du groupe sont plébiscitées car elles ont toutes subi un lifting de grande ampleur afin d'être en adéquation avec les nouvelles tendances de consommation ; - Le groupe dispose d'un fort " pricing power " (capacité à imposer ses prix à ses clients) ; - Le groupe a déployé une nouvelle organisation de son portefeuille de 15 marques phares, désormais segmenté en quatre catégories ; - Le réseau de distribution du groupe continue de s'accroître alors même qu'il est déjà le 1er des opérateurs vins & spiritueux occidentaux - Le groupe défend avec force le positionnement de ses marques avec des dépenses publi-promotionnelles qui demeurent à un niveau élevé. Mais Pernod-Ricard gagne des parts de marché en maintenant sa rentabilité ; - La priorité donnée au désendettement gagne en crédibilité auprès des investisseurs. Pernod-Ricard est désormais noté " investment grade " par les agences de notation ; - L'amélioration de la structure financière offre la possibilité de renouer avec la politique de croissance externe, et donc d'atteindre son objectif long terme de devenir le leader mondial des spiritueux.

Les points faibles de la valeur

- Pernod-Ricard réalise une part importante de son activité en France et Europe (41% du CA) où la croissance sera structurellement plus faible dans les années à venir ; - La stratégie de " premiumisation " des marques ne convainc pas tous les investisseurs ; - L'actionnariat familial limite le caractère spéculatif du dossier ; - La valeur est chère (PE 2012 de 17,5x) et offre un rendement très faible.

Comment suivre la valeur

- Les deux tiers de l'activité et des profits sont réalisés sur le premier semestre (juillet-décembre), le quart de l'activité étant même réalisé en décembre ; - Le groupe est fortement dépendant du billet vert, devise dans laquelle est réalisée la majeure partie des profits ; - Les prévisions et commentaires de Diageo sont à surveiller ; - L'exercice du groupe est décalé avec une clôture des comptes le 30 juin. L'assemblée générale a lieu généralement en novembre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Agroalimentaire

Le marché des "alicaments", ces aliments qui soignent, est un enjeu crucial. Il constitue encore un marché de niche, avec des ventes mondiales limitées à 6,8 MdEUR. Toutefois, ces ventes devraient être supérieures à 8 MdEUR dès 2013. D'après le cabinet de conseil en stratégie Roland Berger, le secteur est dominé par un géant de la pharmacie, l'Américain Abbott, avec 21% de parts de marché. Il se situe juste devant Nestlé (20%) et Nutricia (20%). Nestlé vient de se doter d'un institut de recherche dédié aux seuls alicaments, avec un budget de 415 MEUR. Son concurrent, PepsiCo, a inauguré en 2010 un institut de recherche sur la nutrition. Quant à Danone, il a racheté le spécialiste néerlandais de l'alimentation clinique Nutricia, le Britannique Complan et l'Américain Medical Nutrition. Les géants de l'agroalimentaire ne sont pas les seuls à être actifs sur ce créneau. Le laboratoire Pfizer a repris le fabricant danois de vitamines Ferrosan. Sanofi a acquis il y a trois ans le leader français des compléments alimentaires, Oenobiol. L'Institut Mérieux a, lui, ouvert une filiale baptisée "Mérieux NutriSciences". FTB/ACT/