ALCATEL-LUCENT chute de 10% : résultats décevants

26/04/2012 - 09:34 - Option Finance

(AOF) - Alcatel-Lucent (-10,62% à 1,315 euros) affiche la plus forte baisse du CAC 40. L'équipementier télécoms a enregistré un résultat net publié (part du groupe) de 398 millions d'euros au premier trimestre, en repli de 10%. Alcatel-Lucent affiche une perte d'exploitation ajustée de 221 millions d'euros, représentant 6,9% des revenus. La marge brute ajustée s'élève à 971 millions d'euros soit 30,3% des revenus contre 35,3% l'an passé. Les revenus sont en baisse de 12,3%, à 3,206 milliards d'euros, et en baisse de 14,8% à taux de change constants. " Notre marge brute n'est pas au niveau que nous aurions aimé ", a reconnu Ben Verwaayen, directeur général d'Alcatel-Lucent. " Depuis le dernier trimestre 2011, nous avons été impactés négativement par des volumes moindres et par un mix de revenus défavorable, en particulier sur l'activité Services ", a-t-il expliqué. Le groupe a laissé ses prévisions pour l'ensemble de l'année 2012 inchangées. Cette année, l'équipementier télécoms prévoit de réaliser une marge d'exploitation ajustée supérieure à celle de 2011 où elle avait atteint 3,9%, et d'atteindre un niveau positif élevé de trésorerie nette à la fin de l'année 2012. Le segment Réseaux a connu une baisse à deux chiffres par rapport au premier trimestre 2011. Cette baisse reflète une croissance continue de l'activité IP, à deux chiffres, plus que contrebalancée par une baisse à deux chiffres des activités optique et mobile en raison d'une base élevée de comparaison et d'un niveau globalement faible d'investissements des opérateurs télécoms. Dans l'activité fixe, on note une baisse à un peu plus de 10%, avec une bonne performance de l'activité PON. Le segment Logiciels, Services et Solutions a connu une légère baisse par rapport au même trimestre de l'année précédente, l'activité Services enregistrant une baisse moins importante que l'activité Applications d'opérateurs. Enfin, l'activité Entreprise a enregistré une baisse de presque 10%.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Alcatel-Lucent conserve un bon potentiel d'innovation avec un budget de R&D parmi les plus élevés du secteur ; - Alcatel est à la pointe de l'innovation sur le segment du routage (" IP ") et gagne constamment des parts de marché sur Cisco. C'est le relais de croissance du groupe ; - La Chine constitue un important relais de croissance. Le groupe est le premier équipementier occidental dans ce pays, via sa coentreprise avec le gouvernement local, Alcatel-Lucent Shanghai Bell.

Les points faibles de la valeur

- Alcatel-Lucent évolue dans une industrie ultra concurrentielle où les prix sont tirés vers le bas, notamment par les équipementiers chinois. Cela pèse sur ses marges et menace sa capacité bénéficiaire ; - Le groupe gère à présent le plus vaste portefeuille d'activités de tous les équipementiers, ce qui constitue un handicap aux yeux de certains analystes ; - La visibilité est faible en Europe mais également aux Etats-Unis, marché où les marges sont les plus élevées en raison de l'absence de concurrence chinoise ; - Le groupe ne cesse d'enregistrer des dépréciations d'actifs depuis sa fusion fin 2006 avec l'Américain Lucent et, en conséquence, des pertes. Cette opération n'a jamais convaincu les investisseurs ; - Les résultats ressortent très souvent inférieurs aux attentes des analystes financiers ; - La situation financière du groupe reste source d'inquiétude. Des rumeurs d'augmentation de capital pèsent régulièrement sur la valeur ; - Les dirigeants ne peuvent dire quand l'entreprise pourra verser à nouveau des dividendes ; - La valeur est très volatile et reste donc réservée aux investisseurs amateurs de sensations fortes.

Comment suivre la valeur

- Alcatel est considéré comme une valeur " value " ; - Hormis la conjoncture boursière, le rebond du titre dépend du retour à une croissance rentable ; - La valeur est très sensible à la parité euro/dollar ainsi qu'à la conjoncture américaine, et ce depuis la fusion entre Alcatel et Lucent ; - Surveiller la santé des opérateurs télécoms est indispensable pour évaluer comment se porte la demande d'infrastructures auprès des équipementiers ; - Les investissements en équipements de télécommunication sont étroitement corrélés à la croissance du PIB ; - L'évolution de l'industrie des composants est également primordiale. Les pénuries influent sur l'activité de l'équipementier ; - Les résultats et perspectives des concurrents directs d'Alcatel, notamment Cisco, peuvent aussi influer sur la valeur ; - Surveiller le développement en Chine, qui représente un enjeu majeur. Le groupe fait aussi régulièrement l'objet de rumeurs de rachat par un groupe chinois ; - L'évolution des parts de marché d'Alcatel-Lucent sur de nouveaux segments porteurs comme l'optique terrestre (via l'offre 100 G), le backhaul (via l'offre Ethernet) et l'accès dans les réseaux mobiles (efforts en 3G et 4G actuellement) est également très suivie.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Equipementiers télécoms

Selon Gartner, l'année 2012 s'annonce plus difficile que 2011. L'institut d'études anticipe une croissance de 7% des ventes mondiales de mobiles et de 39% pour le segment des smartphones. Pour répondre aux besoins des utilisateurs, ces derniers évoluent. La taille des écrans s'accroit pour autoriser des fonctions de plus en plus variées. Les écrans de plus de 10 centimètres se développent, pour répondre notamment aux usages photo, vidéo et au partage d'images sur les réseaux sociaux. Du fait de la palette sans cesse étendue des usages qu'il autorise, le succès du smarpthone n'est pas prêt de se démentir. Le paiement par mobile (m-commerce) devrait s'étendre, élargissant encore l'utilisation du smartphone, qui deviendrait ainsi un portefeuille électronique. Pour séduire une clientèle de plus en plus jeune, les fabricants complètent leurs gammes avec des produits moins couteux, colorés et aux formes arrondies. Ainsi, le cabinet Deloitte prédit une explosion du marché des smartphones à moins de 100 USD. FTB/ACT/