VIVENDI : Société Générale devient le premier actionnaire

27/04/2012 - 18:33 - Option Finance

(AOF) - Société générale a franchi le seuil des 5% du capital de Vivendi, devenant avec une participation de 7,86% le premier actionnaire du groupe de médias et de communications. Selon l'AMF, la banque française a franchi en hausse le 20 avril le seuil de 5% du capital et des droits de vote de Vivendi pour détenir 98.045.823 actions Vivendi, soit 7,86% du capital et des droits de vote. Ce total comprend une participation de 5,25% en détention effective et le solde par assimilation. Cette annonce survient au terme d'une semaine mouvementée pour Vivendi. Vivendi a bondi de 10,66% en 5 séances sur fond de rumeurs, pourtant démenties, de démantèlement du groupe. Bloomberg a affirmé jeudi, en citant une source proche du dossier, qu'une des options étudiées par la direction serait une scission du groupe, avec d'une part ses actifs dans les jeux vidéo (Activision Blizzard) et la musique (Universal Music Group). Le reste du groupe serait constitué de ses activités dans les télécoms (SFR, Maroc Telecom et GVT) et Canal +.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Cette opération accélère le recentrage du groupe et devrait permettre une réduction de la décote de holding appliquée en Bourse.

Les points faibles de la valeur

- Les perspectives de l'industrie musicale, pour les activités d'Universal Music Group, restent moroses en raison de facteurs structurels : baisse de la demande de CD, piratage, dégroupage des disques (vente de titres séparés à des prix attractifs), disponibilité des titres en libre accès à travers les plateformes de partage et les réseaux sociaux... - L'environnement est moins favorable pour l'activité télécoms : les positions concurrentielles de SFR sont menacées par l'arrivée de Free sur le segment " mobile " et les offensives commerciales récentes de France Télécom. Au Maroc, la réglementation des télécommunications est plus contraignante pour sa filiale Maroc Telecom ; - Le poids de la dette a sensiblement augmenté suite à la montée à 100% dans SFR ; - La coupe du dividende et le manque de visibilité sur les cash flows de SFR et donc sur le dividende des prochaines années viennent fragiliser le statut boursier de " valeur de rendement " du titre.

Comment suivre la valeur

- L'action est une valeur défensive du fait de la présence de Vivendi dans différents métiers qui lui procurent des revenus récurrents ; - Le rachat des minoritaires de SFR est une étape importante. En revanche, le rachat des minoritaires de Canal+ France, que le marché espérait, n'est plus à l'ordre du jour ; - La stratégie de diversification de Canal+ en dehors de la télévision payante est à suivre : sa forte image de marque est un atout pour conquérir des parts d'audience dans la télévision gratuite. Mais l'arrivée d'Al Jazira sur le marché français de la télévision payante pourrait venir menacer Canal+ sur ce segment historique ; - Le régime fiscal de Vivendi est également à surveiller. Le groupe a déposé auprès de Bercy une demande pour utiliser jusqu'à fin 2014 le régime du "bénéfice mondial consolidé" (BMC), qui devait en théorie expirer fin 2011. En pratique, le BMC permet d'intégrer fiscalement toutes les filiales détenues à plus de 50% en France et à l'étranger. Cela permet de déduire les pertes des filiales étrangères des bénéfices des filiales les plus rentables, comme SFR.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

La baisse structurelle des ventes de la presse, qui devrait se poursuivre en 2012, a des conséquences sur toute la filière, en particulier sur la distribution. Le système français est partagé entre deux messageries : Presstalis (ex-NMPP) et les Messageries lyonnaises de presse (MLP). Presstalis distribue 75% des volumes en France, dont la totalité de la presse quotidienne nationale, le reste revenant aux MLP. Ces dernières, plutôt centrées sur les magazines, grignotent des parts de marché en proposant des tarifs attractifs. Presstalis rencontre de grandes difficultés. Suite au départ de certains titres de Mondadori France ("Grazia" , "Biba" et "Top Santé") et "Le Point" pour les MLP, il a proposé d'allonger les délais de préavis de transferts de titre. Le CSMP (Conseil supérieur des messageries de presse) a voté une résolution en ce sens. Le CSMP veut également que le coût de distribution de la presse quotidienne nationale, supportée par Presstalis, soit partagé avec les MLP. Le redressement de la distribution de presse dépendra certainement de la capacité des acteurs à s'entendre sur ce point. FTB/ACT/