FRANCE TELECOM : ventes et rentabilité en repli au 1er trimestre

03/05/2012 - 08:24 - Option Finance

(AOF) - France Télécom a réalisé au premier trimestre un Ebitda retraité de 3,432 milliards d'euros, en retrait de 7% à données comparables. Sur la base d'un chiffre d'affaires en recul de 1,8% à 10,922 milliards d'euros, sa marge d'Ebitda a reculé de 1,7 point à 31,4%. Le consensus Reuters était de 3,45 milliards d'euros pour l'Ebitda et de 10,81 milliards d'euros pour le chiffre d'affaires. Son chiffre d'affaires en France a reculé de 4,2% à 5,4 milliards d'euros en raison notamment de l'arrivée de Free Mobile. Le groupe a perdu 387 000 clients avec forfait au premier trimestre 2012. L'opérateur télécoms a indiqué que le nombre de demandes de portabilité est revenu depuis la mi-mars à un niveau comparable à celui du quatrième trimestre 2011 France Télécom a souligné que le contrat d'itinérance nationale signé avec le nouvel entrant compense partiellement le recul du chiffre d'affaires sur le marché mobile grand public réalisé au premier trimestre 2012. Lors de la signature en mars 2011 du contrat d'itinérance 2G et 3G avec Free mobile, les revenus du contrat étaient estimés à 1 milliard d'euros sur 6 ans. La mise en oeuvre du contrat depuis le lancement des offres commerciales de Free mobile en janvier 2012 amène aujourd'hui le groupe à anticiper des revenus substantiellement plus élevés qui devraient dépasser le milliard d'euros sur 3 ans. Compte tenu des résultats du premier trimestre 2012, l'opérateur télécoms a confirmé l'objectif d'atteindre un cash flow opérationnel (Ebitda retraité - investissements) proche de 8 milliards d'euros sur l'année 2012. France Télécom vise aussi un ratio d'endettement (dette nette/Ebitda) autour de 2,0 à moyen terme.

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Les points faibles de la valeur

- France Télécom évolue dans un cadre réglementaire défavorable, marqué par une pression accrue des instances régulatrices du secteur ; - France Télécom est probablement l'opérateur historique européen le plus " challengé " sur son marché domestique ; - Avec l'arrivée début 2012 du quatrième opérateur télécom mobile Free, le marché mobile français est entré dans une phase de surenchère commerciale et d'accélération de la déflation tarifaire ; - Les licences 4G vont représenter pour les opérateurs des sorties de trésorerie significatives pour les financer ; - France Télécom est en difficulté dans sa branche de services aux entreprises. Dans un contexte économique incertain, les sociétés limitent leurs dépenses informatiques et de télécommunication.

Comment suivre la valeur

- France Télécom est considérée comme une valeur défensive et de rendement ; - L'Etat français détient directement et indirectement 27% du capital de l'opérateur ; - Le titre est très sensible aux offensives commerciales de ses concurrents ; - Le plan " Conquêtes 2015 " a pour objectifs de compter 300 millions de clients d'ici à 2015, de doubler le chiffre d'affaires issu des pays émergents avec un objectif de 5 à 7 milliards d'euros d'acquisitions d'ici 3 ans, et de recruter 10.000 salariés en France sur 2010-2012 ; - Le groupe n'a pas encore donné de précision sur sa politique de dividende post-2012 ; - L'un des enjeux de France Telecom est de fidéliser les clients ; - Les analystes attendent une rationalisation du portefeuille d'actifs avec des désengagements en Europe et des montées au capital de certains actifs, notamment dans les pays émergents.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Opérateurs télécoms

Cinq grands opérateurs font l'objet d'une enquête de la part de la Commission européenne. Cette dernière a envoyé un questionnaire à l'association des opérateurs GSMA et à France Télécom, Deutsche Telekom, Telecom Italia, Telefonica et Vodafone, pour obtenir des informations sur les conditions de standardisation des futurs services de communications mobiles. L'objet de ce questionnaire est de déterminer la nature exacte du club informel qu'ils ont constitué en octobre 2010. Ce club a été créé à l'initiative de Stéphane Richard, alors à la tête de France Télécom. Il s'est réuni une demi-douzaine de fois depuis, pour évoquer leur stratégie et leur coopération technique. Il est vrai que face aux services souvent gratuits proposés par des concurrents tels qu'Apple, Google, Netflix ou Facebook, les grands opérateurs ont du mal à développer de nouveaux services et technologies. Les autorités européennes désirent s'assurer que ces réunions n'ont pas donné lieu à une forme d'entente. FTB/ACT/