PAGESJAUNES : rentabilité opérationnelle sous pression

03/05/2012 - 09:01 - Option Finance

(AOF) - PagesJaunes a publié un résultat net de 32,5 millions d'euros, en recul de 26,3% au premier trimestre, et une marge brute opérationnelle (MBO) de 98,7 millions d'euros, en repli de 4,5%. Le taux de marge brute opérationnelle est ressortie à 42% au 1er trimestre 2012 contre 44,6% au 1er trimestre 2011. Le spécialiste de la communication locale a lié cette baisse à l'investissement commercial dans les activités de PagesJaunes et des filiales. Le chiffre d'affaires a progressé de 1,4% à 234,8 millions d'euros grâce à la progression de 11,2% de ses activités Internet. Le chiffre d'affaires Internet a représenté 64% du chiffre d'affaires du groupe au 1er trimestre 2012 contre 58,4% au 1er trimestre 2011. Lourdement endetté, le groupe a indiqué qu'il disposait d'une marge de 13% sur son covenant de levier financier qui s'établit à 3,73 fois un agrégat proche de la MBO et de 37% sur son covenant de couverture financière qui s'établit à 4,11 fois la charge nette d'intérêts. PagesJaunes a confirmé ses objectifs 2012. Le spécialiste de la communication locale anticipe une stabilisation du chiffre d'affaires avec une accélération de la croissance des activités Internet qui représenteront près de 60% du chiffre d'affaires global. La marge brute opérationnelle est attendue entre 470 et 485 millions d'euros, impactée par l'investissement commercial.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points faibles de la valeur

- Le retour à la croissance est une nouvelle fois décalé dans le temps, la décroissance structurelle du papier n'arrivant pas à être compensée par les relais de croissance numériques (Internet fixe et mobile) ; - Même si PagesJaunes a été l'un des premiers à se tourner vers la publication numérique, la concurrence est rude dans le secteur. Ce segment d'activités est nettement moins rentable que les annuaires papier. Par ailleurs, l'exécution de cette stratégie est de plus en plus difficile dans un environnement économique et concurrentiel plus dégradé ; - Le public a tendance à utiliser des moteurs de recherche tels que Google pour trouver les informations recherchées plutôt que d'aller directement sur les annuaires électroniques ; - La situation financière du groupe reste une source d'inquiétudes. La distribution d'un dividende pourrait momentanément être suspendue alors que la valeur offrait l'un des rendements les plus élevés de la cote. La valeur perdrait donc son statut de " rendement " et pourrait être cédée par les fonds positionnés sur cette stratégie ; - La holding de contrôle, Mediannuaire, est dans une situation préoccupante ; - La valeur se traite très loin de son cours d'introduction en juillet 2004 à 14,10 euros pour les particuliers. Elle évoluait fin septembre 2011 à ses plus bas historiques, sous les 3 euros.

Comment suivre la valeur

- PagesJaunes n'échappe pas à la détérioration du marché publicitaire français ; - Le niveau de valorisation du titre par rapport à son cours d'introduction en Bourse doit être pris en compte dans une stratégie d'investissement ; - La stratégie de PagesJaunes sur Internet et son positionnement au niveau local en fait une cible de choix, notamment pour des moteurs de recherche comme Yahoo ! ou Google. Les déclarations de Mediannuaire, actionnaire à 54,8%, sont également à suivre ; - Le refinancement de la dette soulagerait les investisseurs. La suspension du dividende irait dans ce sens.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

La baisse structurelle des ventes de la presse, qui devrait se poursuivre en 2012, a des conséquences sur toute la filière, en particulier sur la distribution. Le système français est partagé entre deux messageries : Presstalis (ex-NMPP) et les Messageries lyonnaises de presse (MLP). Presstalis distribue 75% des volumes en France, dont la totalité de la presse quotidienne nationale, le reste revenant aux MLP. Ces dernières, plutôt centrées sur les magazines, grignotent des parts de marché en proposant des tarifs attractifs. Presstalis rencontre de grandes difficultés. Suite au départ de certains titres de Mondadori France ("Grazia" , "Biba" et "Top Santé") et "Le Point" pour les MLP, il a proposé d'allonger les délais de préavis de transferts de titre. Le CSMP (Conseil supérieur des messageries de presse) a voté une résolution en ce sens. Le CSMP veut également que le coût de distribution de la presse quotidienne nationale, supportée par Presstalis, soit partagé avec les MLP. Le redressement de la distribution de presse dépendra certainement de la capacité des acteurs à s'entendre sur ce point. FTB/ACT/