IPSEN : chiffre d'affaires en hausse de 1,4% au premier trimestre

03/05/2012 - 09:02 - Option Finance

(AOF) - Ipsen a dévoilé un chiffre d'affaires de 292,8 millions d'euros au premier trimestre 2012, en hausse de 1,4% hors effets de change. Les ventes de médicaments du groupe pharmaceutique ont atteint 284,4 millions d'euros, en hausse de 1,5% hors effets de change, tirées par une croissance solide des ventes de médecine de spécialité en hausse de 10,8% ou de 9,7% hors effets de change. Les ventes en endocrinologie, neurologie et uro-oncologie ont progressé respectivement de 11%, 10,2% et 7,9% hors effets de change. Cette performance a été partiellement compensée par des ventes de médecine générale en baisse de 14,2% hors effets de change, pénalisées par la situation difficile du marché en France et par un effet de stockage en Russie d'environ 4,4 millions d'euros à fin mars 2011. Les ventes dans les principaux pays d'Europe de l'Ouest se sont élevées à 135,6 millions d'euros, en hausse de 2,5% hors effets de change. La croissance des ventes en volume des produits de médecine de spécialité a été en partie compensée par les conséquences du durcissement de l'environnement concurrentiel en France en médecine générale et par les mesures administratives impactant négativement la croissance en Espagne. Les ventes dans les autres pays d'Europe ont atteint 77 millions d'euros, en baisse de 0,6% hors effets de change, pénalisées par un effet de stockage en Russie pour les produits de médecine générale à fin mars 2011 d'environ 4,4 millions d'euros. La performance a été alimentée par la croissance en volume, notamment en Pologne, Russie (pour les produits de spécialité), Ukraine et aux Pays-Bas. Marc de Garidel, président du groupe Ipsen a déclaré : " Au cours du premier trimestre 2012, Somatuline et Dysport ont affiché de solides performances, respectivement en hausse de 17,5% et de 13,8%, tirant la croissance de près de 10% de la médecine de spécialité. Cette performance est l'illustration de la pertinence de la nouvelle stratégie du groupe qui consiste à se focaliser sur ses atouts différenciés, les peptides et les toxines. "

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Le groupe poursuit la rationalisation de son portefeuille sur ses franchises clés autour de Somatuline et Dysport ; - Ipsen bénéficie d'une avance technologique dans les peptines et les toxines, deux domaines où très peu d'acteurs sont présents avec dans le cas des toxines des barrières à l'entrée très fortes en termes de production notamment ; - La stratégie repose sur l'internationalisation massive des activités, la concentration des efforts dans ses domaines des thérapeutiques ciblées et sur une politique de licences et de partenariats toujours plus active.

Les points faibles de la valeur

- Le laboratoire est très dépendant du Dysport (le challenger du Botox) ; - Le groupe reste confronté à la poursuite de la baisse des ventes en médecine de ville (Smecta, Forlax, Tanakan...) ainsi qu'aux pressions gouvernementales sur le prix des médicaments dans un grand nombre de pays européens. L'Europe représente encore 47% du CA du groupe ; - Le pipeline s'est appauvri ces deux dernières années ; - Les incertitudes persistent sur l'approbation de Taspoglutide, futur blockbuster potentiel développé conjointement avec Roche, dans le traitement du diabète de type 2 ; - Après les déboires de Taspoglutide, Ipsen a subi fin 2010 un nouveau revers de taille avec l'arrêt des études cliniques de phase II dans l'acromégalie et les tumeurs neuroendocriennes ; à quoi s'était déjà ajouté le départ surprise, en octobre 2010, de Jean-Luc Belingard, en raison de divergences stratégiques. Très réputé dans l'industrie pharmaceutique, il était l'artisan du repositionnement d'Ipsen ; - La nouvelle stratégie que va mettre en place la nouvelle direction induit des restructurations ainsi que des investissements qui risquent de peser sur les résultats 2011-2015 ; - La valeur est boudée par les investisseurs depuis l'été 2010. Restaurer la confiance va prendre du temps. L'annonce début 2012 d'importantes dépréciations sur l'exercice 2011 a été mal perçue et a jeté un nouveau froid.

Comment suivre la valeur

- Ipsen était jusque-là considéré comme une valeur de croissance et défensive. Mais avec les déceptions récentes sur le pipeline et du fait du manque de catalyseurs à court terme, le titre oscille autour de son cours d'introduction de 22 euros ; - La capitalisation boursière d'Ipsen range la valeur au sein des petites et moyennes valeurs du secteur tandis que son activité la rapproche davantage des laboratoires pharmaceutiques globalement plus regroupés au sein des " large caps " ; - Le management a réitéré son souhait d'adosser l'activité de médecine générale d'ici la fin du 1er semestre 2012 à un partenaire pouvant assurer le développement de ce portefeuille de produits.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pharmacie - Santé

Selon l'institut IMS Health, l'année 2012 sera caractérisée par un montant record de pertes de brevets de 46 MdUSD de chiffre d'affaires pour les grands groupes pharmaceutiques. Selon certains experts, dans les cinq prochaines années, la perte de chiffre d'affaires totalisera environ 150 MdUSD. Le cabinet de conseil Roland Berger considère que l'Américain Eli Lilly sera l'un des plus touchés. Sanofi, Merck-Schering, AstraZeneca et le leader mondial Pfizer seront également très impactés. En revanche, moins de 30% du chiffre d'affaires de Johnson & Johnson et GSK sera affecté. GSK devrait compenser la perte du brevet de son antiasthmatique Sérétide par ses avancées dans les vaccins. Pour affronter ces pertes de revenus, les laboratoires ont mis en place des stratégies variées : lancements de produits innovants, diversification dans les pays émergents, ou valorisation de médicaments connus, en modifiant leur statut. Ainsi, Pfizer cherche à modifier son Lipitor aux Etats-Unis, afin de le transformer en médicament vendu sans ordonnance. FTB/ACT/