LAGARDERE veut relancer l'IPO de ses 20% dans Canal+ France

03/05/2012 - 17:12 - Option Finance

(AOF) - Arnaud Lagardère a indiqué, à l'occasion de l'assemblée générale du groupe Lagardère, qu'il allait relancer le processus d'introduction en Bourse de sa participation de 20% dans le capital de Canal+ France. " Je ne serais pas étonné " si l'opération était réalisée " dans les mois qui viennent ", a-t-il déclaré selon l'AFP. L'introduction en Bourse de Canal+ France avait été interrompue début 2011 en raison des incertitudes sur les marchés après la catastrophe de Fukushima.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

IPO : IPO (pour Initial Public Offering) le terme anglo-saxon qui désigne une introduction en Bourse. Dans le cadre d'une IPO aux Etats-Unis, il est très difficile pour un particulier d'obtenir des titres lors de la période de réservation puisque les investisseurs privés n'ont pas un accès direct aux titres avant la cotation. En effet, un syndicat, dit de preneurs fermes (underwritter) fixe le prix d'introduction et répartit les titres entre les différents intermédiaires. Les particuliers ne seront donc servis que si leur intermédiaire est membre du syndicat de preneurs fermes, ou bien si celui-ci a passé un accord avec l'un des établissements du syndicat.

Les points faibles de la valeur

- La branche Sports (Unlimited) ne tient pas les promesses de croissance espérées depuis sa création en 2007. Alors que cette division était présentée, par le management, comme un relais de croissance solide, ses performances tardent à se concrétiser après plus d'un milliard d'euros d'investissement par acquisitions, et ses perspectives semblent de moins en moins encourageantes ; - La valeur subit encore une forte décote en Bourse, en raison du maintien de participations minoritaires dans plusieurs sociétés, notamment Canal+ et EADS, dont les activités sont soit jugées non stratégiques soit trop éloignées de celles de Lagardère, et du manque de visibilité sur leur cession. Ces participations représentent au total environ 40% de l'ANR de Lagardère ; - L'activité défensive, Lagardère Publishing (Edition) pourrait, à moyen terme, subir une pression forte sur les prix, en raison du développement des livres électroniques ; - De façon structurelle, les magazines perdent des parts de marché face aux autres médias et subissent une baisse de leurs recettes publicitaires ; - Le statut de commandite par actions de la société empêche toute tentative d'OPA qui pourrait offrir un potentiel de valorisation au cours du titre.

Comment suivre la valeur

- Lagardère est une valeur défensive grâce à trois métiers (livres, distribution, droits sportifs). Moins de 20% de son chiffre d'affaires est issu de la publicité ; - L'activité Presse est tout de même sensible à la variation des revenus publicitaires mais aussi au cours du papier, qui constitue sa matière première de base ; - La poursuite du recentrage, avec la cession des participations minoritaires, permettrait de réduire la décote en Bourse. Les analystes estiment qu'il faudra attendre l'introduction en Bourse de la participation de 20% dans Canal+ pour que Lagardère retrouve une dynamique boursière. Initialement prévue en avril 2011, cette opération a été reportée sine die en raison de la chute des marchés. La cession de la participation dans EADS n'est pas prévue avant le premier vol d'essai de l'A350 . - L'investisseur activiste américain Guy Wyser-Pratte (0,53% du capital depuis 2010) veut faire évoluer la gouvernance de Lagardère. Sa stratégie est désormais de se faire élire au conseil d'administration pour essayer de faire évoluer le statut de commandite par actions de l'intérieur mais également la stratégie du groupe.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

La baisse structurelle des ventes de la presse, qui devrait se poursuivre en 2012, a des conséquences sur toute la filière, en particulier sur la distribution. Le système français est partagé entre deux messageries : Presstalis (ex-NMPP) et les Messageries lyonnaises de presse (MLP). Presstalis distribue 75% des volumes en France, dont la totalité de la presse quotidienne nationale, le reste revenant aux MLP. Ces dernières, plutôt centrées sur les magazines, grignotent des parts de marché en proposant des tarifs attractifs. Presstalis rencontre de grandes difficultés. Suite au départ de certains titres de Mondadori France ("Grazia" , "Biba" et "Top Santé") et "Le Point" pour les MLP, il a proposé d'allonger les délais de préavis de transferts de titre. Le CSMP (Conseil supérieur des messageries de presse) a voté une résolution en ce sens. Le CSMP veut également que le coût de distribution de la presse quotidienne nationale, supportée par Presstalis, soit partagé avec les MLP. Le redressement de la distribution de presse dépendra certainement de la capacité des acteurs à s'entendre sur ce point. FTB/ACT/