BNP PARIBAS : des résultats dopés par la plus-value sur Klepierre

04/05/2012 - 08:42 - Option Finance

(AOF) - BNP Paribas a publié un résultat net part du groupe de 2,867 milliards d'euros, en hausse de 9,6% au premier trimestre. Les comptes de la banque intègrent une plus value de 1,79 milliard d'euros liée à la cession d'une partie de sa participation dans Klepierre. Hors éléments exceptionnels, le résultat net a reculé de 22,1% à 2,038 milliards d'euros. Le consensus Reuters s'élevait à 2,344 milliards d'euros. Le résultat brut d'exploitation a reculé de 38,7% à 3,04 milliards d'euros pour un produit net bancaire en repli de 15,4% à 9,9 milliards d'euros. A propos de sa solidité financière, BNP Paribas a indiqué que son ratio " common equity Tier 1 de Bâle 2,5 " au 31 mars était de 10,4%, en progression de 80 points de base sur le trimestre. Ce renforcement de la solvabilité provient principalement de la baisse des actifs pondérés et de la génération organique de fonds propres du trimestre. Les fonds propres " common equity Tier 1 " se montent à 60,1 milliards d'euros au 31 mars 2012, en hausse de 1,2 milliard d'euros par rapport au 31 décembre 2011. Les actifs pondérés s'élèvent à 576 milliards d'euros, en recul de 38 milliards d'euros par rapport au 31 décembre 2011 du fait principalement du plan d'adaptation de la taille du bilan qui a permis de réduire les actifs pondérés de 16 milliards d'euros et d'une diminution supplémentaire de 16 milliards d'euros liée notamment au faible niveau des risques de marché. La banque a réitéré son objectif d'atteint un ratio " common equity Tier 1 " Bâle 3 de 9% dès le premier janvier. BNP Paribas a indiqué que le programme de réduction des besoins de financement en dollar dans son activité de banque de marché et de financement (-65 milliards de dollars) est achevé. Enfin, 75% du programme de 20 milliards d'euros de financement à moyen long terme du groupe pour l'année 2012 est déjà réalisé.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points faibles de la valeur

- Le titre de la banque reste des plus volatils en Bourse à l'image de l'ensemble du secteur financier. Les craintes de défaut d'un ou plusieurs pays périphériques européens, Grèce en tête, et les interrogations sur les recapitalisations des banques européennes alimentent cette volatilité ; - L'effort d'adaptation, en termes de réduction de la taille des bilans et de moindre dépendance aux marchés de capitaux (deleveraging), est très brutal pour les banques ; - Le débat sur le rôle du modèle de la banque universelle dans la crise actuelle pèse sur l'ensemble du secteur. La commission Européenne a mis en place un groupe de travail chargé d'étudier la question de la structure des banques et de la séparation dans la gestion du risque (banque d'investissement vs banque de détail). En France, cette séparation est au coeur du projet des Socialistes ; - L'environnement de taux bas pèse sur les activités de banque de détail, plus précisément sur les marges sur dépôts ; - La banque ne souhaite pas modifier son " mix business " en faveur des pays émergents.

Comment suivre la valeur

- Les valeurs bancaires sont considérées comme des titres " value " depuis les effets de la crise financière ; - Les deux opérations de LTRO à 3 ans initiées par la BCE (fin décembre 2011 et fin février 2012) ont diminué fortement le niveau de crainte sur le secteur bancaire ; - Le retour sur fonds propres (ROE), qui mesure la rentabilité des banques, est l'un des ratios clé du secteur ; - En tant que valeur financière le titre est influencé par une série d'éléments : (i) les taux d'intérêt dont l'évolution dépend des politiques monétaires (notamment des banques centrales européenne et américaine), (ii) l'état des Bourses mondiales qui influencera ses activités de banque de financement et d'investissement et de gestion d'actifs, (iii) les niveaux de consommation et d'épargne des ménages qui auront un impact sur les performances de la banque de détail ; - Le coût du risque reste à surveiller ; - Surveiller également la mise en place du dispositif "de Bâle III" qui oblige les banques à augmenter leurs fonds propres pour résister aux crises. Le Comité exige que les établissements financiers affichent d'ici au 1er janvier 2019 un ratio de solvabilité Tier 1 (le noyau dur des capitaux propres des institutions financières) d'au moins 4,5%, contre 2% jusque-là. Un matelas supplémentaire de 2,5% est également exigé. Ce qui porte le pourcentage total à 7%.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

La crise de la dette fait peser une vraie menace sur le secteur bancaire. 2012 est une année marquée par le renforcement de la réglementation et les incertitudes conjoncturelles. L'agence de notation Moody's a annoncé qu'elle pourrait abaisser les notes de dix-sept grandes banques internationales et de cent-quatorze institutions financières européennes, pour tenir compte de l'impact de la crise de la dette souveraine sur le système financier. Ce sont les établissements actifs sur les activités de marché qui sont les premiers concernés par ces dégradations, du fait notamment de conditions de financement plus difficiles. Neuf banques visées par ces dégradations sont européennes, car elles ont été particulièrement touchées par la crise de la zone euro. Si les notes de BNP Paribas, Crédit Agricole, Deutsche Bank, HSBC et Barclays pourraient être révisées de deux crans, celles de Credit Suisse, UBS et Morgan Stanley pourraient même être abaissées de trois degrés. FTB/ACT/