EIFFAGE confirme son objectif annuel

09/05/2012 - 18:33 - Option Finance

(AOF) - Eiffage a réalisé au premier trimestre 2012 un chiffre d'affaires consolidé de 3,041 milliards d'euros, en progression de 1,8%. A périmètre et taux de change comparables, la croissance du groupe européen de construction s'est établie à 2,3%. Le chiffre d'affaires des activités Travaux est ressorti en hausse de 1,4% à 2,536 milliards d'euros (+ 2% à périmètre et change constants). Dans le domaine des Concessions, le trafic global sur le réseau d'APRR au premier trimestre 2012, mesuré en nombre de kilomètres parcourus, s'inscrit en recul de 0,5 % par rapport à la même période de 2011. Le trafic des véhicules légers (VL) est en légère baisse (- 0,2 %), quand celui des poids lourds (PL) continue de subir les effets de la dégradation de la conjoncture économique et s'est inscrit en repli de 2,4 %. Le carnet de commandes s'est établi au 1er avril 2012 à 14,1 milliards d'euros, une progression de 4,9% depuis le début de l'année et de 20,8 % sur un an. Il représente en moyenne (hors contrat LGV Bretagne-Pays-de-la-Loire) 12 mois d'activité pour les branches Travaux et conforte la prévision de chiffre d'affaires du groupe de 14 milliards d'euros pour l'année 2012.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Eiffage a remporté le contrat de Partenariat Public Privé pour la conception, la réalisation, la maintenance et le financement de la Ligne Grande Vitesse (LGV) Bretagne-Pays de Loire. D'une durée de 25 ans, c'est l'un des plus grands chantiers d'infrastructure en Europe. C'est aussi le plus gros contrat de l'histoire du groupe.

Les points faibles de la valeur

- La nouvelle direction va devoir gagner la confiance des marchés mais également des équipes d'Eiffage, et convaincre de sa capacité à succéder au très charismatique Jean-François Roverato ; - Le processus de redressement des marges des Travaux Publics et de l'Energie sera long et plus incertain dans un contexte macro économique dégradé. La principale préoccupation concerne la branche Travaux qui évolue dans un contexte de prix très bas en France et sur des marchés déprimés en Europe de l'Est et en Espagne. Cette branche dégage des marges nettement inférieures à celles de ses concurrents ; - Le groupe est peu présent à l'étranger avec 80% du chiffre d'affaires réalisé en France ; - Le chantier LGV n'aura pas d'impact significatif dans les comptes avant 2013.

Comment suivre la valeur

- Une bonne part de l'activité d'Eiffage, à l'image du secteur de la construction et du bâtiment dans son ensemble, dépend de la conjoncture économique, du niveau des taux d'intérêt (coût du crédit) et du climat (plus ou moins propice aux lancements de chantiers) ; - Par ailleurs, les choix budgétaires des Etats en matière d'infrastructures jouent un rôle non négligeable dans l'évolution du carnet de commandes du groupe ; - 2012 devrait demeurer un exercice de transition, mais 2013 devrait récolter les premiers fruits des mesures d'adaptation et de réorganisation lourde décidées par l'équipe de Pierre Berger ; - Les négociations de refinancement de la dette d'Eiffarie, véhicule de financement de l'acquisition du concessionnaire APRR et co-détenue par Eiffage & Macquarie, se passent mieux. La résolution définitive de ce problème sera un catalyseur en Bourse ; - L'influence du FSI, qui détient 20% du capital, dans les choix stratégiques, est également à surveiller.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - BTP

La loi permettant la majoration des droits à construire a été adoptée par le Parlement. L'objectif est d'accroître l'offre de logements en majorant de 30% les possibilités de construire sur un terrain donné. Les autorités tablent sur la construction de 20 000 à 40 000 logements supplémentaires par an. La mesure est cependant transitoire. Elle ne concerne que les permis de construire ou les déclarations déposées avant le 1er janvier 2016. La Fédération française du bâtiment (FFB) prévoit un recul de 1,9% de l'activité du secteur en 2012. Elle tient compte de la faiblesse de la croissance, du resserrement des conditions de crédit et des plans de rigueur budgétaire. Les professionnels souhaitent que le dispositif Scellier soit remplacé par un autre modèle pour développer le marché locatif privé. La fédération a organisé un Sommet de la construction et de l'immobilier, destiné à sensibiliser les candidats à l'élection présidentielle à la problématique du logement. La Capeb envisage un décrochage de l'activité au second semestre. Sur l'année 2012, le recul pourrait être limité à 1%, générant 2 000 à 3 000 destructions d'emplois hors intérim. FTB/ACT/