NEXITY : hausse de 5% du chiffre d'affaires au premier trimestre

10/05/2012 - 09:02 - Option Finance

(AOF) - Le chiffre d'affaires enregistré par le Groupe Nexity durant le premier trimestre 2012 s'est établi à 588 millions d'euros, en hausse de 5%. Hors effets de périmètre, le chiffre d'affaires du groupe immobilier a progressé de 6%. Le carnet de commandes du groupe à fin mars 2012 est de 3,253 milliards d'euros, proche de son niveau à fin 2011, et représente l'équivalent de 19 mois de l'activité de promotion de Nexity. "Conformément aux prévisions du groupe, le marché du logement se révèle particulièrement dégradé en ce début d'année 2012 : la conjonction de facteurs négatifs est réelle, avec l'attentisme qui prévaut en amont des élections présidentielles, une politique de crédit restrictive de la part des banques (durée, quotité d'apport personnel), et un cadre fiscal profondément modifié (baisse de l'avantage fiscal offert par le régime Scellier, régime des plus-values, TVA...) ", a commenté le PDG, Alain Dinin. En matière de perspectives pour 2012, Nexity vise toujours un chiffre d'affaires consolidé supérieur à 2,6 milliards d'euros et un résultat opérationnel courant supérieur à 200 millions d'euros, hors charges liées au projet Nexity Demain. Le groupe s'attend à ce que 2012 soit une année de creux pour le marché résidentiel.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Nexity présente un bilan atypique pour un promoteur avec une trésorerie nette positive. Cela lui permet d'avoir une politique de distribution de dividende très généreuse (88% de taux de redistribution pour 2010) et d'offrir un rendement élevé.

Les points faibles de la valeur

- La valeur pâtit du manque de visibilité sur l'évolution de la politique du logement après les élections de mai 2012 et les conséquences de la crise sur la solvabilité et la confiance des ménages ; - Une conjonction d'éléments pèsent sur les perspectives du logement neuf en France : disparition programmée du Scellier en 2013 et baisse de l'avantage fiscal dès 2012 ; réduction sensible de l'enveloppe budgétaire consacrée au PTZ+ dans le neuf ; poursuite de la détérioration de l'environnement macro-économique qui pèse sur la confiance des ménages ; durcissement des conditions d'octroi de crédit par les banques avec le risque grandissant d'un " credit crunch ". Or, les investisseurs particuliers ont représenté plus de 50% des réservations de Nexity entre 2009 et 2011 ; - La visibilité est également faible sur l'immobilier locatif avec la disparition programmée du Scellier en 2013. Or, les ventes destinées à l'investissement locatif (Scellier...) ont représenté en moyenne au cours des 10 dernières années 50% du marché de la promotion en France ; - D'une manière générale, les mesures d'aides gouvernementales, comme la loi Scellier, n'ont qu'une durée de vie limitée, ce qui inquiète régulièrement les investisseurs.

Comment suivre la valeur

- Premier opérateur français de logements privés, Nexity est bien sûr fortement exposé à la santé du marché immobilier d'habitation. Dans cette optique, l'activité de la société dépend de l'évolution des prix des terrains à bâtir, des prix au mètre carré et l'évolution des taux d'intérêt. La vitesse de commercialisation des logements et les stocks sont également à surveiller ; - La reprise des commandes a un effet positif décalé de plusieurs trimestres dans les comptes du promoteur, compte tenu du modèle de VEFA (Vente en l'Etat Futur d'Achèvement) ; - Le développement de l'offre commerciale est un des enjeux du groupe ; - Le logement est un enjeu politique en raison de son poids dans l'économie nationale (plus de 20% du PIB et plus de 20% des revenus des ménages consacrés à ce poste). Enjeu qui devrait de surcroît se renforcer à l'approche de la Présidentielle de 2012. Un nouveau dispositif, plus social, en faveur de l'investissement locatif pourrait voir le jour après les élections de mai 2012 ; - Le marché s'interroge sur une éventuelle évolution du tour de table du promoteur. BPCE envisagerait de céder sa participation de 42% au capital de Nexity au second semestre 2012 en raison de l'entrée en vigueur partielle de Bâle III début 2013.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Immobilier

La contraction des aides à l'accession à la propriété et la sensible diminution de la réduction fiscale liée au dispositif Scellier (qui sera complètement supprimé l'année prochaine) contribuent à créer un environnement difficile pour le secteur. A cela s'ajoutent des coûts supplémentaires pour les promoteurs, notamment du fait de la réglementation thermique, et d'un prix du foncier croissant. Les promoteurs redéfinissent leur offre de façon à séduire davantage les primo-accédants et à développer les résidences de services. Ainsi, Kaufman & Broad lance au premier semestre 2012 un nouveau concept d'appartement 25% moins cher qu'un produit classique, à destination des primo-accédants. Les coûts de construction sont amoindris avec, par exemple, des parkings extérieurs plutôt qu'en sous-sol et des implantations en périphérie des villes. Quant à Nexity, il développe depuis deux ans une offre de résidences seniors, avec 1 100 logements seniors vendus en 2011 contre 880 en 2010. Les ventes de logements dans les résidences étudiants ont été plus limitées, à plus de 700. FTB/ACT/