CREDIT AGRICOLE : résultats plombés par la Grèce

11/05/2012 - 08:25 - Option Finance

(AOF) - Crédit Agricole SA a réalisé au premier trimestre un résultat net de 252 millions d'euros, en recul de 74,8%. Les comptes de la banque ont été plombés par de nombreux exceptionnels. Le plan d'adaptation de son activité de banque de financement et d'investissement a eu un impact négatif de 224 millions d'euros. Elle a aussi passé une charge de 940 millions d'euros liée à son exposition à la Grèce, dont 567 millions d'euros pour sa filiale Emporiki. Le consensus Thomson Reuters était de 571 millions d'euros. Le produit net bancaire a atteint 5,4 milliards d'euros, en hausse de 2,3 %. Il intègre un gain de 864 millions d'euros au titre de l'opération de rachat de dette hybride, partiellement compensé par une perte de 394 millions d'euros sur les cessions de portefeuille en Banque de financement et d'investissement dans le cadre du plan d'adaptation. Le ratio Tier 1 et le ratio de solvabilité global de Crédit Agricole S.A. s'établissent respectivement à 11,9% et 13,9% en progression de 70 points de base et 50 points de base au premier trimestre 2012 par rapport au quatrième trimestre 2011.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points faibles de la valeur

- Le titre de la banque reste des plus volatils en Bourse à l'image de l'ensemble du secteur financier. Les craintes de défaut d'un ou plusieurs pays périphériques européens, Grèce en tête, alimentent cette volatilité ; - CASA est l'une des banques françaises les plus exposées à l'Europe du Sud, et plus spécifiquement à la crise grecque, à travers sa filiale Emporiki, dont elle détient 86,5% du capital ; - La banque est également exposée au risque de contagion de la crise grecque au Portugal, de par sa participation de 23,9% (directe et indirecte) dans Banco Espirito Santo, troisième banque portugaise ; - L'environnement de taux bas pèse sur les activités de banque de détail, plus précisément sur les marges sur dépôt ; - Les interactions entre l'entité cotée CASA et le groupe Crédit Agricole restent complexes et difficile à appréhender pour un investisseur.

Comment suivre la valeur

- Les valeurs bancaires sont considérées comme des titres " value " depuis les effets de la crise financière ; - Les deux opérations de LTRO à 3 ans initiées par la BCE (fin décembre 2011 et fin février 2012) ont diminué fortement le niveau de crainte sur le secteur bancaire ; - Le retour sur fonds propres (ROE), qui mesure la rentabilité des banques, est l'un des ratios clé du secteur ; - En tant que valeur financière le titre est influencé par une série d'éléments : (i) les taux d'intérêt dont l'évolution dépend des politiques monétaires (notamment des banques centrales européenne et américaine), (ii) l'état des Bourses mondiales qui influencera ses activités de banque de financement et d'investissement et de gestion d'actifs, (iii) les niveaux de consommation et d'épargne des ménages qui influeront sur les performances de la banque de détail ; - Le coût du risque reste à surveiller ; - Surveiller également la mise en place du dispositif de " Bâle III " qui oblige les banques à augmenter leurs fonds propres pour résister aux crises. Le Comité exige que les établissements financiers affichent d'ici au 1er janvier 2019 un ratio de solvabilité Tier 1 (le noyau dur des capitaux propres des institutions financières) d'au moins 4,5%, contre 2% jusque-là. Un matelas supplémentaire de 2,5% est également exigé. Ce qui porte le pourcentage total à 7%.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

La crise de la dette fait peser une vraie menace sur le secteur bancaire. 2012 est une année marquée par le renforcement de la réglementation et les incertitudes conjoncturelles. L'agence de notation Moody's a annoncé qu'elle pourrait abaisser les notes de dix-sept grandes banques internationales et de cent-quatorze institutions financières européennes, pour tenir compte de l'impact de la crise de la dette souveraine sur le système financier. Ce sont les établissements actifs sur les activités de marché qui sont les premiers concernés par ces dégradations, du fait notamment de conditions de financement plus difficiles. Neuf banques visées par ces dégradations sont européennes, car elles ont été particulièrement touchées par la crise de la zone euro. Si les notes de BNP Paribas, Crédit Agricole, Deutsche Bank, HSBC et Barclays pourraient être révisées de deux crans, celles de Credit Suisse, UBS et Morgan Stanley pourraient même être abaissées de trois degrés. FTB/ACT/