BULL : alliance avec la CDC sur un projet de calcul intensif

14/05/2012 - 08:15 - Option Finance

(AOF) - Bull a annoncé le projet de création d'une société commune avec la Caisse des Dépôts (CDC) qui bénéficiera d'un financement de 28 millions d'euros en fonds propres, afin de proposer des services de calcul intensif en mode Cloud Computing sécurisé. La CDC, qui apporte près de 10 millions d'euros au projet, intervient dans le cadre des " Investissements d'Avenir " de l'Etat français en tant qu'opérateur du Fonds national pour la Société Numérique (FSN). Les technologies du calcul intensif, appelées également calcul à haute performance, constituent un moteur de la compétitivité industrielle et de l'innovation, contribuant ainsi à une meilleure indépendance économique. Le projet " NumInnov " vise la création d'un opérateur indépendant de services de calcul intensif en mode Cloud à l'échelle européenne auquel Bull apportera toutes ses compétences. "Je me réjouis du lancement de ce projet qui aura des impacts concrets sur l'industrie et l'économie numérique en France et en Europe" a déclaré Philippe Vannier, PDG du groupe Bull. "Ce projet aura un effet d'entraînement sur la démocratisation des technologies du calcul intensif et sur la création de nouveaux usages et services par les grandes entreprises et les PME ", poursuit-il.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Le groupe met désormais l'accent sur la rentabilité ; c'est l'objectif du plan stratégique 2010-2013 du management arrivé en mai 2010 ; - Bull a surmonté l'essentiel de son handicap de coûts par rapport aux standards de son industrie.

Les points faibles de la valeur

- Bull a souvent réservé par le passé de nombreuses mauvaises surprises à ses actionnaires. Il est toujours long de regagner la confiance des marchés ; - L'un des risques du plan stratégique réside dans la démobilisation et l'inertie des équipes qui pourraient naître de la volonté du nouveau management de modifier l'organisation et la culture du groupe ; - Bull doit faire face à la concurrence très forte d'IBM et de HP dans les gros serveurs ainsi que de Capgemini et d'AtoS sur la partie Services ; - Le groupe dispose d'une marge de manoeuvre financière limitée faute de lignes de crédit, d'un BFR fortement saisonnier, de besoins d'investissement sur certains contrats pluri-annuels ; - Le groupe ne distribue pour le moment pas de dividende ; - Le projet d'acquisition d'Amesys a surpris le marché. Cette acquisition, jugée chère, est un pari audacieux. Le groupe va se lancer dans deux nouveaux métiers : les produits électroniques et le conseil en R&D.

Comment suivre la valeur ?

- Bull reste l'une des rares valeurs de recovery au sein d'un secteur à cycle décalé ; - La capacité d'exécution du plan 2010-2013 sera décisive pour le parcours boursier ; - Il est important de surveiller de près l'évolution de la politique d'investissement des grands clients du groupe afin d'appréhender la tendance du marché. Il convient notamment de s'assurer de la bonne résistance de l'activité de services ; - En outre, dans une SSII, l'essentiel des charges d'exploitation provient des salaires. A ce titre, l'effectif et le temps de mission des consultants sont des indicateurs importants. Ainsi, particulièrement en période difficile, le taux d'intercontrat est à surveiller ; - Les dirigeants de Bull continuent d'étudier des acquisitions. Des cessions sont aussi possibles.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Informatique - SSII

Les grands acteurs sont plutôt optimistes pour 2012, et profitent de leur internationalisation. Ainsi, Capgemini poursuit son développement aux Etats-Unis (son activité y avait progressé de 17% au dernier trimestre 2011). Il vient de signer un contrat de gestion informatique avec l'Etat du Texas. Néanmoins, la plupart des SSII sont conscientes d'une dégradation de la conjoncture en France et à l'étranger. L'Américain Accenture s'est montré prudent pour ses performances cette année. L'Anglo-néerlandais Logica a annoncé un plan de restructuration et les grandes banques françaises ont annoncé des suppressions d'emplois. Or, les banques constituent les premiers clients des SSII. Si les grandes sociétés bénéficient le plus souvent de projets de transformation informatique, qui leur assurent une certaine visibilité, les entreprises plus modestes se trouvent dans une situation moins confortable. Les donneurs d'ordre pourraient privilégier les grandes SSII, dans le cadre d'une limitation de leur nombre de prestataires. De plus, les petits intervenants risquent également de subir une pression accrue sur leurs tarifs. FTB/ACT/