TF1 : résultat en repli au premier trimestre

14/05/2012 - 18:48 - Option Finance

(AOF) - TF1 a réalisé au premier trimestre un résultat net de 36,4 millions d'euros, en repli de 24,5%, et un résultat opérationnel de 56 millions d'euros, en recul de 8,9%. Le taux de marge opérationnelle courante s'est établi à 8,9 % contre 10% un an plus tôt. A fin mars 2012, le coût de la grille de la chaîne TF1 s'est élevé à 237,7 millions d'euros, à comparer à 205,4 millions d'euros un an plus tôt. Le chiffre d'affaires a progressé de 2,3% à 628,6 millions d'euros, dont 339,5 millions d'euros (-3,9%) pour le chiffre d'affaires publicitaire de la chaîne TF1. Le groupe de médias a confirmé l'hypothèse de stabilité de son chiffre d'affaires consolidé pour l'année 2012, ainsi que sa priorité de maîtrise des coûts et notamment du coût de grille, avec un objectif de 930 millions d'euros en moyenne sur 2012 et 2013. " La conjoncture économique demeure néanmoins toujours instable et les incertitudes qui en découlent continuent de générer une volatilité importante ", a précisé TF1.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- L'une des priorités de TF1 est d'accroître sa présence dans la télévision numérique terrestre (TNT). La filiale de Bouygues s'est emparée des chaînes NT1 et TMC et s'est portée candidate pour l'obtention de nouvelles chaines TNT. Dans ce domaine, le groupe TF1 bénéficie, comme M6, d'une large avance sur ses concurrents sur tous les aspects techniques, commerciaux, et éditoriaux pour assurer le succès d'une nouvelle chaine ; - TF1 présente le profil le plus abouti pour profiter de l'ouverture du marché des paris en ligne.

Les points faibles de la valeur

- Les changements structurels de comportement des téléspectateurs (boom d'Internet, développement de la TNT et des chaînes thématiques...) ont fait reculer la part d'audience de la chaîne ; - TF1 peine à stabiliser son audience, passée sous le seuil symbolique des 25%. Cela entraîne un ajustement à la baisse des tarifs publicitaires ; - L'attribution de 6 nouvelles fréquences de TNT devrait relancer la fragmentation des audiences, dans un marché publicitaire déjà difficile. Qui plus est, la concurrence est vive dans la TNT ; - La rentabilité du groupe est très dépendante de la chaîne TF1 et de ses recettes publicitaires. Or, les annonceurs ont pris l'habitude d'acheter leurs espaces publicitaires à prix bradés. Ils semblent particulièrement réticents à toute hausse de prix et profitent des nombreux volumes disponibles sur le marché ; - La présence à l'international du groupe reste faible.

Comment suivre la valeur

- TF1 est une valeur cyclique. Comme pour tous ses concurrents, la principale ressource de TF1 provient des recettes publicitaires (près de 60% du chiffre d'affaires). Celles-ci sont liées à la conjoncture économique et plus particulièrement à la consommation des ménages. La période des fêtes de fin d'année étant très importante sur le plan publicitaire ; - Les baromètres de mesure d'audience sont des indicateurs à suivre. Il faut également surveiller l'évolution du coût de la grille de programmes ; - L'attribution d'une nouvelle chaîne TNT gratuite serait un véritable catalyseur qui devrait permettre au groupe de récupérer quelques points d'audience à terme ; - Les groupes de télévision sont confrontés à un univers audiovisuel en profonde mutation, marqué notamment par le poids de plus en plus important pris par Internet et la fragmentation des audiences, provoquée par le succès de la TNT ; - La démocratisation de la VOD (vidéo à la demande) risque de cannibaliser le temps d'écoute de la Télévision.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

La baisse structurelle des ventes de la presse, qui devrait se poursuivre en 2012, a des conséquences sur toute la filière, en particulier sur la distribution. Le système français est partagé entre deux messageries : Presstalis (ex-NMPP) et les Messageries lyonnaises de presse (MLP). Presstalis distribue 75% des volumes en France, dont la totalité de la presse quotidienne nationale, le reste revenant aux MLP. Ces dernières, plutôt centrées sur les magazines, grignotent des parts de marché en proposant des tarifs attractifs. Presstalis rencontre de grandes difficultés. Suite au départ de certains titres de Mondadori France ("Grazia" , "Biba" et "Top Santé") et "Le Point" pour les MLP, il a proposé d'allonger les délais de préavis de transferts de titre. Le CSMP (Conseil supérieur des messageries de presse) a voté une résolution en ce sens. Le CSMP veut également que le coût de distribution de la presse quotidienne nationale, supportée par Presstalis, soit partagé avec les MLP. Le redressement de la distribution de presse dépendra certainement de la capacité des acteurs à s'entendre sur ce point. FTB/ACT/