IPSEN : extrait d'une présentation sur le tasquinimod

18/05/2012 - 08:55 - Option Finance

(AOF) - Active Biotech et Ipsen ont annoncé qu'ils allaient présenter le tasquinimod, leur candidat médicament contre le cancer de la prostate, à la conférence scientifique " Congrès annuel de l'ASCO 2012 ", qui se tiendra à Chicago début juin. La présentation fournira les données de survie globale de l'étude de phase II de tasquinimod dans la prise en charge du cancer de la prostate métastatique résistant à la castration (CRPC) chez des patients n'ayant pas reçu de chimiothérapie. L'extrait rendu public aujourd'hui, qui s'appuie sur 97 événements, montre que la survie globale après traitement par le tasquinimod est plus longue que celle rapportée auparavant dans cette population de patients. La durée médiane jusqu'au décès était de 34,2 mois, par rapport à 30,2 mois (tasquinimod vs placebo). L'analyse du sous-groupe en utilisant les critères définis du PCWG2 (groupe de travail 2 des essais cliniques sur le cancer de la prostate ; Prostate Cancer Clinical Trials Working Group 2) a démontré que la durée médiane jusqu'au décès dans le sous-groupe avec métastases osseuses était de 34,2 mois versus 25,6 mois (tasquinimod vs placebo).

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

Essais cliniques (Phases I, II, III) : Phase I : test de la molécule à petite échelle sur les humains pour évaluer sa sécurité, sa tolérance, ses propriétés métaboliques et pharmacologiques. Phase II : évaluation de la tolérance et de l'efficacité sur plusieurs centaines de patients pour identifier les effets secondaires. Phase III : évaluation du rapport bénéfice / risque global auprès de plusieurs milliers de patients. - Le groupe poursuit la rationalisation de son portefeuille sur ses franchises clés autour de Somatuline et Dysport ; - Ipsen bénéficie d'une avance technologique dans les peptines et les toxines, deux domaines où très peu d'acteurs sont présents avec dans le cas des toxines des barrières à l'entrée très fortes en termes de production notamment ; - La stratégie repose sur l'internationalisation massive des activités, la concentration des efforts dans ses domaines des thérapeutiques ciblées et sur une politique de licences et de partenariats toujours plus active.

Les points faibles de la valeur

- Le laboratoire est très dépendant du Dysport (le challenger du Botox) ; - Le groupe reste confronté à la poursuite de la baisse des ventes en médecine de ville (Smecta, Forlax, Tanakan...) ainsi qu'aux pressions gouvernementales sur le prix des médicaments dans un grand nombre de pays européens. L'Europe représente encore 47% du CA du groupe ; - Le pipeline s'est appauvri ces deux dernières années ; - Les incertitudes persistent sur l'approbation de Taspoglutide, futur blockbuster potentiel développé conjointement avec Roche, dans le traitement du diabète de type 2 ; - Après les déboires de Taspoglutide, Ipsen a subi fin 2010 un nouveau revers de taille avec l'arrêt des études cliniques de phase II dans l'acromégalie et les tumeurs neuroendocriennes ; à quoi s'était déjà ajouté le départ surprise, en octobre 2010, de Jean-Luc Belingard, en raison de divergences stratégiques. Très réputé dans l'industrie pharmaceutique, il était l'artisan du repositionnement d'Ipsen ; - La nouvelle stratégie que va mettre en place la nouvelle direction induit des restructurations ainsi que des investissements qui risquent de peser sur les résultats 2011-2015 ; - La valeur est boudée par les investisseurs depuis l'été 2010. Restaurer la confiance va prendre du temps. L'annonce début 2012 d'importantes dépréciations sur l'exercice 2011 a été mal perçue et a jeté un nouveau froid.

Comment suivre la valeur

- Ipsen était jusque-là considéré comme une valeur de croissance et défensive. Mais avec les déceptions récentes sur le pipeline et du fait du manque de catalyseurs à court terme, le titre oscille autour de son cours d'introduction de 22 euros ; - La capitalisation boursière d'Ipsen range la valeur au sein des petites et moyennes valeurs du secteur tandis que son activité la rapproche davantage des laboratoires pharmaceutiques globalement plus regroupés au sein des " large caps " ; - Le management a réitéré son souhait d'adosser l'activité de médecine générale d'ici la fin du 1er semestre 2012 à un partenaire pouvant assurer le développement de ce portefeuille de produits.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pharmacie - Santé

Selon l'institut IMS Health, l'année 2012 sera caractérisée par un montant record de pertes de brevets de 46 MdUSD de chiffre d'affaires pour les grands groupes pharmaceutiques. Selon certains experts, dans les cinq prochaines années, la perte de chiffre d'affaires totalisera environ 150 MdUSD. Le cabinet de conseil Roland Berger considère que l'Américain Eli Lilly sera l'un des plus touchés. Sanofi, Merck-Schering, AstraZeneca et le leader mondial Pfizer seront également très impactés. En revanche, moins de 30% du chiffre d'affaires de Johnson & Johnson et GSK sera affecté. GSK devrait compenser la perte du brevet de son antiasthmatique Sérétide par ses avancées dans les vaccins. Pour affronter ces pertes de revenus, les laboratoires ont mis en place des stratégies variées : lancements de produits innovants, diversification dans les pays émergents, ou valorisation de médicaments connus, en modifiant leur statut. Ainsi, Pfizer cherche à modifier son Lipitor aux Etats-Unis, afin de le transformer en médicament vendu sans ordonnance. FTB/ACT/