EDF finalise l'acquisition d'Edison

24/05/2012 - 16:18 - Option Finance

(AOF) - EDF a annoncé aujourd'hui avoir finalisé l'acquisition du contrôle d'Edison Spa via l'achat déjà annoncé de la participation de Delmi pour un montant de 784 millions d'euros. Par cet achat, EDF voit sa participation dans Edison passer d'environ 50% à un peu plus de 80% et, avec la fin du pacte d'actionnaires avec Delmi, EDF obtient le contrôle exclusif d'Edison. Parallèlement à l'acquisition du contrôle d'Edison, Delmi a réalisé, tel que prévu par le contrat précédemment annoncé, l'acquisition de la participation de 50% d'Edison dans Edipower pour un montant de 684 millions d'euros. Par ailleurs, Edipower va rembourser à Edison et à Alpiq les prêts d'actionnaires qui lui avaient été consentis. L'énergéticien français doit désormais lancer une offre publique obligatoire sur le solde des actions ordinaires non détenues par EDF soit 19,36% des actions ordinaires d'Edison à un prix de 0,89 euro par action, prix revu à la hausse à la demande de la Consob, le gendarme boursier italien.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- L'acquisition du solde du capital d'EDF EN, sa filiale spécialisée dans les énergies renouvelables, renforce la stratégie du " mix génération " désormais mise en avant, au lieu du " mix géographique " comme précédemment ; - Le groupe a nettement réduit son endettement, ce qui lui confère des marges de manoeuvre pour des opérations de croissance externe ; - La politique de distribution des dividendes est très généreuse.

Les points faibles de la valeur

- La visibilité est faible en raison de la dimension " politique " de la valeur. L'intervention de l'Etat (85% du capital), notamment sur la hausse des tarifs de l'électricité, tout comme le débat sur la sûreté nucléaire (depuis l'accident de Fukushima en mars 2011) pénalisent régulièrement le titre ; - L'élection présidentielle accroit les incertitudes sur l'évolution de la part du nucléaire dans la production d'électricité en France ; - Une autre incertitude majeure concerne la future formule de l'ARENH (accès régulé à l'électricité nucléaire historique). EDF demande un prix plancher de revente du quart de sa production nucléaire à ses concurrents, comme l'exige la loi NOME (Nouvelle Organisation du Marché de l'Electricité), de 42 euros/MWh. Ses concurrents évoquent un prix autour de 35 euros/MWh. Aucune nouvelle n'est attendue avant l'élection présidentielle. Certains craignent qu'un nouveau gouvernement n'opte pour une formule AREHN défavorable à EDF ; - La visibilité reste faible sur les conséquences des " stress tests " réalisés sur le parc nucléaire du groupe et plus généralement le niveau des investissements nécessaires (hausse des dépenses de maintenance, durée de vie des centrales, fermeture de certains sites...) ; - La valeur est loin de son cours d'introduction de 32 euros en 2005.

Comment suivre la valeur

- EDF appartient au secteur des " utilities " (producteurs d'eau, de gaz et d'électricité), qui regroupe des valeurs considérées comme défensives ; - Les prix de l'électricité sont administrés en France et fixés par l'Etat. La hausse des tarifs est un des catalyseurs du titre. Elle permet notamment de financer les lourds investissements en cours en France ; - La loi NOME vise à établir une libre concurrence entre tous les acteurs du marché et exige la revente du quart de la production d'électricité nucléaire d'EDF à ses concurrents. Le prix de revente doit être fixé par décret ministériel ; - L'évolution réglementaire en Europe est également à surveiller ; - L'un des grands chantiers pour EDF réside dans l'amélioration du taux de disponibilité des centrales nucléaires ; - Areva et EDF sont historiquement imbriqués. Areva est le premier fournisseur d'EDF et EDF son premier client. Mais leur relation n'est plus exclusive et les deux groupes sont en désaccord sur deux contrats. L'une des brouilles, dans le traitement du combustible usé, a été résolue. L'autre, l'enrichissement d'uranium, est encore en discussion.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Trois consortiums, menés par EDF, GDF Suez et l'Espagnol Iberdrola, se lancent dans l'aventure française de l'éolien en mer. Ils ont déposé leurs propositions auprès de la Commission de régulation de l'énergie (CRE). Cinq champs sont concernés : Saint-Nazaire, Fécamp, Le Tréport, Courseulles-sur-Mer et Saint-Brieuc. Associé au Danois Dong et à Alstom, EDF est candidat à quatre de ces champs. Autour de GDF Suez, Vinci et l'Allemand E.ON se sont portés candidats avec Areva sur les trois parcs normands (Fécamp, Le Tréport et Courseulles-sur-Mer), et avec Siemens sur celui de Saint-Brieuc. Quant à Iberdrola, associé à Eole-RES, Neoen Marine, Technip et Areva, il s'est porté candidat sur les zones de Saint-Nazaire et Saint-Brieuc. Le gouvernement français doit révéler les résultats de son premier appel d'offres début avril. Les exploitants devront acquitter une taxe (fonction de leur chiffre d'affaires), dont la moitié sera versée au profit de la préservation du littoral, 35% sera consacré au développement d'une pêche durable et 15% aux autres activités maritimes. FTB/ACT/